Gifle : quelle « ultra-violence » ?

Vanneste

Qui sème le mépris récolte une juste colère. Gifler le monarque est, certes, hautement symbolique, mais si l’altitude institutionnelle de la cible appelle une sanction proportionnée, la signification du geste est lourde de sens car elle signale que sa véritable hauteur, ressentie par le peuple, est réduite à néant.

Entre mise en scène permanente, arrogance et compassion simulée en alternance, et défaites en tous genres, du gouffre des déficits et de la dette à la montée de la violence, la « Macronie » apparaît pour ce qu’elle est, le pouvoir du microcosme, de cette oligarchie technocratique et mondaine qui entraîne la France dans une descente aux enfers sans fin. Alors le giflé, tentant de récupérer l’incident, se victimise en parlant d’« ultra-violence ».

Comme si une petite baffe qui exprime la révolte impuissante de celui qui se sent dupé depuis si longtemps par un système incarné par l’arrogance d’un homme était de l’ultra-violence. C’est même le contraire : la réaction face à celui qui parle de violence quand on s’attaque à sa personne mais laisse s’accroître la véritable violence, celle qui viole, qui blesse, qui tue directement ou non, par la kalach ou par la drogue, et n’hésite plus à agresser policiers, gendarmes et pompiers, celle qui terrorise dans les quartiers perdus de la République ces gens qui ne sont rien.

En 2020, malgré le confinement puis le couvre-feu, malgré la répression de ceux qui ne portaient pas ce masque, ce sont 187 nuits d’émeutes (plus d’un jour sur deux) qui ont émaillé la vie d’un pays. Les quartiers nord de Marseille sont perdus depuis longtemps. On s’habitue à la violence endémique dans certaines « cités » des grandes agglomérations, mais le mal se répand partout. Désormais, une immigration non maîtrisée a offert sa « chance », la présence de trafics et d’un islamisme virulent, jusqu’aux villes moyennes, à ces communes inscrites de manière immémoriale dans notre histoire et notre culture.

Récemment, dans la nuit du 5 au 6 juin, et ça fait « sens », car c’était dans l’Yonne, à Sens, moins de trente mille habitants, avec sa cathédrale où on sacrait nos rois avant Reims, dans le quartier des Chaillots : un mat de vidéosurveillance scié, les caméras emportées, trois magasins pillés dont un spécialisé, justement, dans les systèmes de protection. Cela s’était déjà produit le 12 mars. Il n’y a finalement pas eu d’affrontements, aucun blessé et aucune interpellation. Mais le préfet de l’Yonne ose parler d'« une mobilisation totale des services de l’État » et le maire va jusqu’à évoquer « l’intervention audacieuse » de la police sans laquelle « la situation aurait pu être plus grave ». En somme, courage fuyons !

Plus au sud, une autre commune de moins de trente mille habitants, la capitale du melon entre Avignon et Saint-Rémy-de-Provence : une rixe éclate entre automobilistes et se règle au couteau. Deux Afghans sont blessés : que font-ils à Cavaillon quand quatre-vingt-dix Français sont morts dans leur pays pour qu’ils y restent ? De quoi vivent-ils ? Qui sont les agresseurs virtuoses de l’arme blanche ?

C’était dans le quartier du Dr-Ayme, là où, le 29 mai, des dealers avaient construit quatre dos-d’âne sur la chaussée à l’aide de béton armé dans le but de ralentir les descentes de police, suffisamment hauts pour casser les voitures. Pour le moment, aucune interpellation n’a eu lieu. Certes, pour l’instant, l’appropriation ne s’étend pas sur l’ensemble du pays, mais elle progresse, et c’est sans doute cela, le progressisme macronien !

Le ministre de l’Intérieur clamera que ces fièvres sont provoquées par son action contre la drogue. Comme si, après le passage de la police, le marché ne se déplaçait pas, faute d’une action et d’une installation pérennes. Le procureur général près la Cour de cassation, François Molins, reconnaît sans ambages la dégradation de la situation : « Il y a plus de violence, dirigée souvent contre les personnes les plus vulnérables, les personnes âgées ou les femmes, avec une influence grandissante de la drogue et de l’alcool. »

Voilà qui remet en perspective la gifle présidentielle et l’ultra-violence !

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Christian Vanneste
Homme politique - Ancien député UMP, Président du Rassemblement pour la France, Président de La Droite Libre

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