Faut-il sauver les vies humaines à n’importe quel prix ?

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Il est permis de se demander quelles sont les véritables priorités si l’on veut sauver des vies humaines. Face à l’explosion de la pandémie du coronavirus, Emmanuel Macron s’est résolu à la stratégie médiévale du confinement. En invoquant des raisons humanitaires, il ne pouvait pas sans doute faire autrement, après des décennies de dégradation de notre système hospitalier et d’effondrement de notre industrie. La véritable raison du confinement actuel tient au fait que le gouvernement n’a pas été en mesure de prévoir la seconde vague de la pandémie, afin d’instaurer d’urgence le nombre nécessaire de lits d’hôpitaux et de former les soignants indispensables. Il craint par conséquent, à juste titre, que notre système hospitalier soit débordé.

Il est pour le moins paradoxal que l’on invoque le respect de la vie humaine dans un pays qui pratique régulièrement l’avortement. Chaque année, on supprime en France plus de 200.000 fœtus dans le ventre de leur mère, tuant ainsi délibérément les vies humaines destinées à faire des bébés, alors que leur corps est déjà formé au bout de quelques semaines. Certains voudraient même désormais prolonger l’avortement jusqu’au moment de l’accouchement…

Sauf à sombrer dans le pacifisme, qui avait cours chez nous avant la Seconde Guerre mondiale, on ne peut évidemment pas supprimer toute défense nationale. Heureusement, personne ne semble y songer aujourd’hui. Or, l’armée supprime fatalement des êtres humains, non seulement des ennemis, mais aussi des soldats français qui sont prêts à donner leur vie pour sauver la patrie. Il faut aussi que les forces de l’ordre puissent faire usage de leurs armes pour combattre le terrorisme, et ceci est vrai plus que jamais aujourd’hui, où la France est engagée dans une vraie guerre contre les fanatiques de l’islam.

En 1969, notre pays avait connu la pandémie de grippe de Hong Kong, qui avait fait plus de 40.000 victimes. Or, on en avait très peu parlé à l’époque, et personne n’avait alors envisagé un confinement. En fait, l’épidémie actuelle du coronavirus reste peu létale. Elle n’a aucun rapport avec la grippe espagnole qui fit, au lendemain de la Première Guerre mondiale, des millions de morts en France et des dizaines de millions dans le monde.

Un tel état de fait reflète notre véritable hantise de la mort. Le confinement a fait passer la sauvegarde de la vie humaine avant tout le reste, sans réfléchir sur les vraies priorités. Ce ne sont pas seulement l’économie et, donc, les emplois qui ont été asphyxiés, mais le fonctionnement même de notre société qui a été délibérément sacrifié. La liberté de chaque citoyen a été temporairement supprimée, en même temps que les loisirs, la vie culturelle, la gastronomie, etc. Tout l’art de vivre à la française, qui faisait notre fierté, est actuellement anéanti. Combien de temps une telle situation va-t-elle durer ?

Gérard Lafay
Gérard Lafay
Professeur émérite à l’Université de Paris I

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