[EXCLUSIVITE BV] Hommage à Louis XVIII par Louis, duc d’Anjou

Louis XVIII

En ce jour anniversaire de la disparition de Louis XVIII, BV a l'honneur de publier l'édito de l'aîné de la maison de Bourbon, Louis, duc d'Anjou.

Voilà 200 ans que s’éteignit le roi Louis XVIII, dernier souverain de France à être mort sur son trône. Le parcours de ce monarque, bien que très largement méconnu, mérite pourtant qu’on s’y attarde. En effet, pour moi, comme pour les Français et notamment leurs dirigeants, il peut être une figure exemplaire et positive. Alors que son avènement, en 1795, s’est fait dans les humiliations et les affres de l’exil, il n’a jamais renoncé ni à ses devoirs ni à ses droits. En 1814, accédant au pouvoir, conscient de la charge qui lui incombait, il fit tout ce qui lui était possible pour ramener l’ordre et la justice dans un pays en proie aux dérives les plus sanglantes et aux aventures militaires les plus périlleuses, bien que celles-ci fussent auréolées d’une gloire certaine. En effet, rarement notre patrie ne fut si proche d’un démembrement pur et simple au sortir des guerres napoléoniennes. Vingt-cinq ans d’errement avaient mis la France à genoux, saignée à blanc par des guerres intérieures et extérieures continues. Lorsque Louis XVIII accéda à la réalité du pouvoir, il put reprendre consciencieusement le travail multiséculaire des Bourbons : redonner à la France une place dans le concert européen grâce à une diplomatie audacieuse, œuvrer au maintien de la paix sur le continent et, enfin, ramener la concorde et l’unité dans un pays déchiré. Ainsi, la figure royale allait à nouveau s’imposer comme un vecteur de paix sociale, d’harmonie européenne, en adaptant la monarchie aux exigences du temps, comme cela se fit depuis les origines capétiennes. Avec Louis XVIII, et plus que jamais dans l’Histoire de France, le roi a alors parfaitement incarné sa fonction de père pour nombre de Français qui n’aspiraient qu’au repos et à la prospérité.

Comment ne pas se référer, aujourd’hui, à une telle figure alors que l’aura de la France décline à l’international dans un contexte général de réarmement et de multiplication des conflits, notamment aux marges de l’Europe ? Où est passée la légendaire force diplomatique française ? Quel diplomate aura l’envergure de Talleyrand pour rendre à la France une crédibilité face à nos partenaires et nos adversaires ? Gouverner implique de s’entourer d’un personnel compétent, capable d’assurer à la France sa destinée de nation si particulière aux yeux du monde. De la même manière, le souci du vieux monarque pour la paix et l’unité de son pays ne peut que nous faire réfléchir sur la nécessité de trouver la force de la justice mais aussi du compromis pour ramener l’ordre et la prospérité dans un pays fatigué par des divisions délétères.

Autant de points dont les actuels gouvernants pourraient s’inspirer pour redonner un souffle vital à la France. Autant de points qu’il est juste de mettre au crédit de Louis XVIII qui, par là même, marcha dans les pas d’Henri IV, roi si cher à la mémoire des Français. Ce bicentenaire, au-delà des commémorations, doit nous faire comprendre que le passé peut être un flambeau qui éclaire notre marche du temps présent, résolument tournée vers l’avenir. Ce règne nous invite à ne jamais étouffer les nombreuses espérances qui sommeillent dans nos cœurs à tous. Une ferme détermination, l’expérience des erreurs et des malheurs du temps et, enfin, le souci de la France et des Français au-delà de nos personnes sont des ingrédients nécessaires pour rebâtir patiemment notre pays et lui redonner la place qu’il n’aurait jamais dû quitter. Puissent les règnes des rois qui ont fait la France toujours nous servir de modèle et d’inspiration.

Louis de Bourbon
Louis de Bourbon
Duc d'Anjou, chef de la Maison de Bourbon

Vos commentaires

27 commentaires

  1. Avant les Cents Jours il avait gardé quelques acquis de l’Empire mais le remplacement des cadres expérimentés par le retour de la noblesse émigrée vieillissante avait une allure de vengeance et on lui doit le naufrage de La Méduse.

  2. Merci, Monseigneur. En dépit des récits ultra-déformés enseignés par la république à nos enfants, chacun sait que les restaurations successives, second Empire compris, ont soigné les plaies et comblé les divisions créées par les révolutions successives et redonné à la France la place de grande nation qui lui revient. Depuis 1875, les républiques successives n’ont fait que piller et détruire … et n’ont en rien empêché les guerres. C’est un fait incontournable : les Français ne se rassemblent qu’autour d’un souverain ou pour défendre le sol de la patrie. Alors, oui : je salue la mémoire de Louis XVIII qui fut un réconciliateur, un homme sage et clairvoyant (plus que son frère, Charles X, hélas, que la mort de son fils le Duc de Berry a privé d’un conseiller avisé).

  3. Je ne pense pas que la Restauration fut une réussite,pas plus que la monarchie de juillet, le Second Empire fut certainement ,en matière de politique intérieure, le meilleur régime du XIX° siècle en France,deux fois plébiscité par le suffrage universel direct.
    Il me semble important que les Français connaissent les descendants des familles qui ont régné sur notre pays ,ce dernier n’est pas né en 1789.

  4. Monseigneur, merci pour ce petit rappel de notre Histoire. A mes yeux vous êtes l’Homme Providentiel que la France attend…

  5. Racontez-nous aussi comment il a laissé tomber (dites-le comme vous voudrez) les Chouans qui attendaient des secours puissants du roi en exil en Angleterre et qui furent massacrés, combattants et civils (y compris femmes et enfants), abandonnés à leur triste sort. Lire ou relire l’Histoire générale de la chouannerie de Anne Bernet.

  6. Cinq républiques et une France amoindrie où la douceur de vivre est disparue.
    L’Homme ne peut pas survivre sans transcendance , nous avons besoin de rites de règles et ..de religion. Alors rêvons ….

  7. La France n’a jamais été aussi grande, puissante et riche que sous des régimes monarchiques.
    L’hypocrisie républicaine et son slogan intrinsèquement contradictoire et irréalisable  » liberté, égalité, fraternité », n’a fait qu’appauvrir et asservir la France, au mépris de son peuple, tout en gardant les privilèges monarchiques et les ors pour le  » haut du panier », pour les  » princes de la république », comble de l’hypocrisie !

  8. Peut-être qu’un Roi saura faire sienne la devise des Compagnons du Devoir : « Ni se servir ni s’asservir, mais servir ».
    En tous cas, ce devait être en 2017, il y avait un candidat monarchiste aux législatives sur ma circonscription. Et bien, j’ai voté pour lui au premier tour. Au second, il n’était plus en lice .

  9. Pour faire bonne figure, BV pourrait ouvrir ses pages au comte de Paris…
    Maurras, l’Action Française et l’immense majorité des Royalistes ne reconnaissaient que son grand-père comme prétendant à la couronne de France.

    Et notre combat n’a que faire de quelques romantiques assez ignorants du droit dynastique.

  10. Je constate que l’audiovisuel public ET privé ont du mal à donner la parole au monarque émérite Louis XX, le titre étant uniquement fictif. Y’a t-il une interdiction imposée par la République d’accorder une interview à l’héritier légitime de la monarchie sur une radio ou une télévision ? L’avantage d’avoir un monarque est qu’il est neutre politiquement, loin des batailles de parti politique, au contraire d’un président de la République qui reste lié à une formation politique. En ce sens le roi est une figure centrale rassembleuse, alors qu’un président sera rarement unanime, et bien souvent impopulaire vis-à-vis de ceux qui n’ont pas voté pour lui.

    • Il y a des présidents rassembleurs et populaires et des rois diviseurs et impopulaires ( et parfois plusieurs prétendants au trône). Les batailles de partis politiques ne sont pas forcément pires que les querelles familiales et les guerres de succession.

  11. Monarchie, non merci. Nous avons été, dans les temps modernes, le second pays à adopter des régimes républicains et depuis l’essentiel du monde nous a suivi et pour de bonnes raisons. Il n’y aura pas de retour en arrière, de la même façon que les églises vont continuer à se vider. Les régimes monarchiques ne tiennent que par leur religion (roi par la grâce de dieu, roi descendant du prophète, etc…). Il est au contraire temps de se débarrasser des monarchies encore existantes dans le monde: Monarchies musulmanes (Maroc, petromonarchies, Turquie…), monarchies communistes (Poutine, Xi, Kim Jong truc, etc…).

    • « Il n’y aura pas de retour en arrière » = j’espère que si.
      Parce que franchement, la raie publique et sa fausse laïcité (à savoir selon les envies d’un président mégalomane, sa fausse égalité (selon du parti politique que tu aimes, selon ton origine, et surtout selon tes gout intimes), sa fausse fraternité (fraternité uniquement avec ceux qui te lèchent les pieds), cette raie publique me dégoûte à un point incroyable.

      Il n’y a aucune bonne raison à adopter un régime républicain (tien en écrivant ce mot, je pense à caïn!).

      • Je suis bien d’accord avec vous, même si les monarchies subsistantes actuelles (Angleterre, Suède, Espagne, etc… ) n’ont pas pu/voulu endiguer l’invasion des mahométans pires que les républicains de 1789, voire que le socialo-marxisme..

    • Pour comprendre il faudrait que les Français connaissent l’histoire, la vraie, pas celle des imposteurs socialistes qui se servent du peuple, pour accumuler des biens, en maquillant l’histoire enseignée au peuple Français.

  12. Félicitations d’avoir le courage de faire parler une autre vision de la gouvernance. La monarchie a une vision du long terme alors que la république ne considère que le court terme électoral. Les français en subissent les conséquences. C’est sur ce choix que les français devraient pouvoir se prononcer et changer de système. dans l’intérêt du bien commun et non pas des avantages personnels de certains.

  13. comte de provence qui a fait la revolution a fait guillotiner louis 16 pour prendre sa place il a fait un coup d etat lire etiemble

  14. Bravo à BV d’avoir demandé à Louis de Bourbon de témoigner pour son aïeul le roi Louis XVIII. Il est temps aussi, comme le réclame votre chroniqueur Isidore, de rendre justice à Louis XVI dont les 36 bonnes actions restent méconnues du grand public, tellement la République a tout fait pour qu’elles soient oubliées. Tout d’un coup, Hollande et Macron vont se sentir tout petits !

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