« Si les labos ne veulent pas céder les brevets, on les prend ! » C’est le vœu de François Ruffin dans la chronique vidéo « À l’air libre » de ce jour de Mediapart.

Avant lui, et sur un mode moins tonitruant, d’autres que le député apparenté au groupe LFI - comme les éminents penseurs Bono ou Matt Damon - avaient souhaité faire du vaccin un bien public mondial. Et surtout, aussi, Emmanuel Macron, en mai dernier, ajoutant que « chacun devra pouvoir [y] avoir accès, c’est une question de principe. La santé humaine ne se monnaye pas. » Mais ça, c’était avant la production de vaccins…

Maintenant qu’ils existent « pour de vrai », la mise en musique de ce beau dessein semble plus laborieuse, tant les production, distribution, répartition, négociation et tarification sont recouvertes d’un épais voile de mystère, que l’histrion de l’Assemblée nationale a beau jeu de pourfendre en proposant de piquer les licences d’office et de réquisitionner les laboratoires qui refuseraient de produire.

Cette sorte de nationalisation a minima, comme si on pouvait monter une ligne de productions de vaccins comme on déplie une tente Quechua™, n’étonne guère chez un fanatique de la coercition et de la taxation, qui rappelle fortement le camélidé cracheur du Temple du Soleil : « Quand Ruffin fâché, lui toujours faire ainsi. »

Génial soutien de la proposition de loi visant à taxer les transferts dans le milieu du football, dite « taxe Neymar », l’auguste député s’était flanqué, sur YouTube, d’un clown blanc en la personne de la neurologue Sophie Crozier, qui a étendu son registre de pleureuse sur le sort de l’hôpital public à celui des « pays du Sud ». Omettant que le Chili (42e PIB mondial) avait, en trois jours, vacciné plus que la France en trois semaines…

À partir des informations parcellaires qui nous parviennent, le retour sur investissement des aides publiques françaises à la R&D semble effectivement faible, mais est-ce une raison pour ressortir les vieilles recettes marxistes consistant, pour l’État, à mettre ses grosses pattes velues dans l'économie au prétexte de faire le bien ?

En partisan avoué de la décroissance, François Ruffin a toutefois une raison de se réjouir de l’épidémie : de confinements en couvre-feux, elle arrive…

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10 février 2021 à 17:45

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