Cinq ans de plus, ça ferait quinze ans de Macron

macron

Macron, c’est trop. Héritier d’un Président, pris sur la pelouse du palais de l’Élysée comme un lapin dans les phares d’une voiture, stupéfié, bras ballants, erreur de casting, qui posa ses valises rue du Faubourg-Saint-Honoré en 2012 – Macron n’est pas plus à droite ni plus libéral que lui, juste social-démocrate. Ce que Hollande a reconnu pour lui-même du bout des lèvres, en 2014.

Macron, c’est trop. À la différence du Président François Hollande, Macron veut exister, d’où son côté constructiviste compulsif. Hollande n’était rien mais il ne le savait pas, Macron voudrait être tout, mais il sait qu’il n’est rien. Quand on s’adressait au Président Hollande, il répondait : « Demande à Manu. » Alors, Manu s’est enhardi.

« Il faut voir avec Manu. » L’autre relevait la tête. L’autre Manu, le Premier ministre. Mais personne ne cherchait son regard. Hollande avait deux femmes, mais dans son cœur, il n’y avait qu’un Manu : Macron ; celui qui préparait la loi Travail qui aurait dû s’appeler loi Macron, loi largement amendée puis soutenue à 100 % par la CFDT, syndicat de gauche. Le Premier ministre Manuel Valls faisant en sorte que la loi porte le nom de loi El Khomri – jaloux qu’il était de celui qu’il considérait comme un rival –, ce tort qu’il a voulu lui faire lui a sans doute permis de gagner l’élection présidentielle en lui évitant les pancartes « Non à la loi Macron » sur tous les écrans de télé six mois avant les élections.

Macron, c’est beaucoup trop. Des bus ont écumé, samedi, la France des braves gens, des têtes chenues, pour remplir l’Accor Arena de Paris-La Défense, les minorités victimaires aux cheveux arc-en-ciel venues spontanément ne pouvaient suffire. Il aura quand même fallu une tombola pour attirer le chaland. Être avec « celui qu’on dit qu’il va gagner ». - Il parle bien. - Qu’est-ce qu’il a dit ? - Je ne pourrais pas te le répéter, mais… « Salaud de pauvres ! » comme balancerait un Gabin dans La Traversée de Paris.

Malgré l’aide « quoi qu’il en coûte » de McKinsey, il renonce à supprimer 120.000 postes de fonctionnaires, dépense, endette, taxe, réglemente à tout va, se soumet à l’Union européenne et ouvre les vannes de la submersion migratoire comme n’importe quel socialiste. Macron a même ressuscité un commissariat au plan - nouvelle administration dans un pays suradministré -, pire travers du constructivisme. L'actuel porte-parole de son gouvernement, Gabriel Attal est, malgré son jeune âge, un ancien socialiste comme son compagnon Stéphane Séjourné, strauss-kahnien, aujourd’hui député européen LREM.

Beaucoup disent encore que le Président Macron issu de la gauche, soutenu par l’électorat de gauche dès le premier tour de la présidentielle 2017, serait de droite. En même temps, Macron le laisse entendre. Certes, il y a des soutiens venus de droite, mais ce sont des politiciens sans grandes convictions. Qui sait ce que pense Éric Woerth ? Alors qu’à gauche, les soutiens à Macron viennent de gens qui ont toujours eu leur conviction chevillée au corps, d’un extrême à l’autre, du libertaire Daniel Cohn-Bendit au doctrinaire Jean-Pierre Chevènement.

Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il n’est « pas très catholique », comme on dit, et que sa politique est celle des petits pas de celui qui avance masqué.

En revanche, sur le plan éthique, il n’y a aucune ambiguïté : Macron a choisi la culture de mort et le post-humanisme. Il a laissé voter l’allongement de la possibilité d’avortement à 14 semaines quand le fœtus est un bébé ou l’avortement thérapeutique jusqu’à neuf mois en cas de « détresse psychologique » - mais jamais n’est envisagée la perspective de l’adoption ; PMA pour toutes, c’est-à-dire légalisation de la programmation d’orphelin de père ; pour la GPA, il y avait l’Ukraine jusqu’ici ; obligation levée pour les chercheurs de demander une autorisation pour mener leurs expérimentations sur les cellules-souches embryonnaires humaines ; euthanasie, oubliant souvent d’envisager des soins palliatifs ; cela fait du Président Macron un « libéral », mais au sens américain du terme, ce qui veut dire un homme de gauche.

Thierry Martin
Thierry Martin
Auteur, dirigeant d’entreprise, sociologue de formation

Vos commentaires

36 commentaires

  1. Macron avec son égo hypertrophié est le fossoyeur de la FRANCE , il est coutumier de la perfidie et de la forfaiture . Ce cuistre n’avait rien a faire à la tête de l’état . « Etat » en état de déliquescence . Il est d’une nécessité absolue de le virer ; pour nos enfants de nos petits enfants .

  2. Si vous hésitez encore allez sur youtube et taper dans la barre de recherche (Rodchildgate) vous saurez tout sur Jupiter grâce aux recherches et à l’article de deux journalistes sur les placements d’argent de Macron lors de son emploi dans la banque

  3. En fait si on fait le bilan de tous nos présidents successifs , la France n’a pas été gouvernée par la droite depuis la mort de G POMPIDOU en 1974, 2 générations de destructions systématiques de tous les fondements de la nation, ça fait beaucoup quand même , nous atteignons le paroxysme de cette situation et si nous n’y mettons pas fin dès le 10 avril .

  4. En effet MACRON est déjà là depuis 10 ans donc tout mais certainement pas lui, pour les 5 ans à venir, le Jupiter de bar/tabac du coin, en nettement moins drôle !!! Bravo pour votre humour et votre belle analyse Monsieur Thierry MARTIN !!
    Une de vos conclusion doit être connue de tout français qui se respecte:

    « sur le plan éthique, il n’y a aucune ambiguïté : Macron a choisi la culture de mort et le post-humanisme. »

  5. Un cauchemar vivant, faillite absolue dans tous les domaines, immigration, énergie (il découvre que les éoliennes ne font pas d’électricité…), délinquance, hôpitaux, armées, retraites, chômage, pouvoir d’achat, éducation nationale, justice et prisons, gestion de tous les problèmes confiées à des cabinets étrangers, dérapages fréquents dès qu’il se trouve à l’étranger, vente des fleurons industriels, aucune anticipation (rôle principal d’un chef), etc…

  6. Macron n’est rien. Et il choisit le vide, le néant, la déconstruction de tout.
    Après la déshumanisation de la société, sacrifiée sur l’autel du consumérisme et des nouvelles idéologies venues des États Unis, il y ajoute la desetatisation de l’administration, livrée aux mains des cabinets de consultants ruineux et douteux ! Il faut le stopper de toute urgence !

  7. Robinson

    Macron : jeune , beau-parleur , baratineur , actif voire agité pour tout cela , d’accord .
    mais quant à ses qualités intellectuelles sur le plan technique , mathématiques , physique ,il pourra repasser . Il n’y a qu’à constater ses décisions sur l’éolien , le nucléaire , les investissements productifs , la Recherche , pour s’apercevoir du degré 0 de son intérêt pour ces sujets .
    Alors 5 ans de plus dans cette médiocrité , merci , on a a déjà trop donné .

  8. Pour moi 5 ans de plus avec Macron ça serait la France au fond du trou pour longtemps .
    Et en plus ça serait aussi le grand remplacement puisqu’il est pour les migrants n’ayant rien fait pendant son mandat pour les renvoyer dans leurs pays .

  9. La déconstruction de la France est le résultat du travail de sape organisé par l’éducation nationale confiée par le général De Gaulle aux communistes. Le lavage de cerveau a correctement fonctionné et une grosse majorité de parents qui croyaient en l’école de la République ont été trompés.

  10. Pourquoi mon rappel de l’article 6 de la Constitution et de ses conséquences potentielles a-t-il été « modéré » (pour ne pas dire censuré) ?

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