[CHRONIQUE] 8 mai 1945 : la liberté, mais pas pour tout le monde

Il y a quatre-vingts ans, l’Europe sortait de la guerre la plus meurtrière de son histoire. Non seulement l’Allemagne était vaincue, mais encore le national-socialisme terrassé, cette idéologie monstrueuse, l’une des plus criminelles que le monde ait engendrées. À Berlin, pour recevoir la reddition allemande, se tenait parmi les alliés Jean de Lattre de Tassigny, le roi Jean, qui réalisait ainsi le pari fou du général de Gaulle dans le désastre de juin 40 : que la France soit dans le camp des vainqueurs. Certes, le soutien de Churchill avait été déterminant, mais parti dans cette aventure improbable, entouré d’une poignée de Juifs, de royalistes et d’aventuriers (pour reprendre ses dires), il avait surmonté tous les obstacles et atteint son objectif : la France était actrice de la victoire et pouvait retrouver sa souveraineté et sa liberté.
L'Europe centrale et balkanique abandonnée à la domination soviétique
Ce ne fut pas le cas des nations d’Europe centrale et balkanique abandonnée à la domination totalitaire du marxisme-léninisme soviétique. Le 5 mars 1946, à Fulton dans le Missouri, Sir Winston pouvait ainsi déclarer : « De Stettin sur la Baltique à Trieste sur l’Adriatique, un rideau de fer s’est abattu à travers le continent. » À la vérité, il portait une lourde responsabilité en ce qui concerne les Balkans abandonnés aux communistes en échange de la Grèce, alors que les mouvements de résistance étaient principalement royalistes.
Ainsi, tous ces peuples durent attendre le 9 novembre 1989, date de la chute du mur de Berlin, pour recouvrer la liberté, non sans avoir enduré la pire oppression durant 44 ans, dont la féroce répression de Berlin en juin 1953, le martyre de la fière Hongrie en novembre 1956, l’invasion de la Tchécoslovaquie en août 1968 ou l’état de siège en Pologne de 1981 à 1983, qui sont autant de stations du chemin de croix des peuples victimes des régimes communistes. Tristes souvenirs qui devraient s’inscrire dans le fameux « devoir de mémoire », alors qu’en France, LFI se fait le chantre du marxisme-léninisme, revu à la sauce trotskiste, et du robespierrisme, sinistre précurseur de tous les totalitarismes modernes. La célèbre photo de l’Exposition universelle de Paris en 1937, où les deux pavillons de l’Allemagne hitlérienne et de l’Union soviétique se font face dans une symétrie architecturale frappante, reste comme un symbole de la réalité totalitaire, unique médaille à l’avers et l’envers qui diffèrent mais dont les effets sont similaires : la terreur, l’oppression, les massacres de masse, les génocides au nom d’une idéologie folle qui proclame la mort de Dieu et annonce surtout celle des hommes.
Écoutons Léon XIV plutôt que Macron
Mais, événement symbolique, c’est en ce jour de la commémoration du 80e anniversaire de la paix en Europe que l’Église catholique a élu son nouveau pape, Léon XIV, qui, de la loggia de Saint-Pierre, s’est adressé au monde en citant les paroles du Christ ressuscité à ses apôtres : « La paix soit avec vous. » Prenant ainsi le pas sur Macron qui, de sa voix doucereuse, nous infligeait ses banalités sur la fin de la guerre et trouvait encore le moyen de célébrer, d’un ton attendri, « notre Europe ». Lorsque l’on sait de quoi il parle, une machinerie administrative et technocratique qui crache de la norme comme les vaches se délestent les flancs, non seulement sans âme, mais encore qui se fait gloire de la renier, une immense lassitude se fait jour. En même temps qu’une interrogation : quand va-t-il enfin se taire ?
Quelques jours plus tôt, il se livrait à des roucoulades « laïcardes » devant la Grande Loge de France, histoire de plaire à son auditoire fraternel dont le soutien ne lui a jamais fait défaut. Pour, ensuite, saluer le « message fort » du souverain pontife sur la paix, lui qui s’est plu à jouer le va-t-en-guerre en Ukraine.
De ce 8 mai, gardons surtout vivante la mémoire de ceux qui ont su s’engager pour la patrie, pour la France, pour l’honneur, souvent au risque de leur vie quand ces trois mots - France, honneur et patrie - sont si souvent oubliés au profit de formules creuses dont le président de la République a le secret : « Notre Europe », les valeurs de la République ou encore la laïcité, « fille naturelle de la République ». Souvenons-nous plutôt des vraies paroles d’espérance du pape : « Dieu nous aime, Dieu vous aime tous et le mal ne prévaudra pas ! »
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14 commentaires
Ils oublient un détail…ce sont les Russes qui ont sauve au minimum l’Europe et transforme les naz.s et leur grand chef en poussière, les autres sont venu bombarder les endroits ou il n’y avait plus d’ennemis..par exemple la ville de Nevers, sa Cathédrale et les civils tout autour, ou l’ennemi était parti depuis très longtemps
Il y a bien longtemps que je ne supporte plus ni d’entendre ni de voir ce petit coq arrogant, je zappe dans la seconde.
Comme dit Mado la niçoise, « Ça me fait monter la bouffadise ! «
Faire tomber le mur de Berlin, n’a servi a rien, derrière ils ont créé l’UE avec a sa tete une Allemande qui de son trône organise une Allemagne forte en court de réarmement….c’est glaçant. Ils ont meme construit un mur tout neuf autour de la Biélorussiennes et Russie…un éternel recommencement.
Merci Monsieur Buffetaud pour votre généreuse analyse
Quand il s’agit de fêter la victoire sur l’Allemagne nazie, on oublie volontairement la Russie. Mais quand il s’agit de la critiquer stupidement, là on ne l’oublie plus du tout.
Rien à ajouter sur votre commentaire, sauf un oubli énorme, volontaire ou non. En effet, vous parlez à juste titre des peuples européens de l’est mais vous oubliez l’immense peuple russe dont l’esclavage et l’incarcération n’ont pas commencé en 1945 mais presque 30 ans plus tôt en 1917. Certes, me direz-vous, tous ont bien voulu, électoralement parlant, l’arrivée au pouvoir de leurs geôliers, mais si c’est vrai pour les Russes, cela l’est aussi pour les Allemands de l’est, les Tchèques, les Slovaques, les Hongrois, les Polonais, les Bulgares, les Roumains, et d’autres encore. N’oublions jamais que le communisme n’a rien eu à envier au nazisme ou au fascisme, en terme de nombre de décès comme de coercition, les uns comme les autres se valent avec, sans doute mêmer, un léger avantage au communisme qui, lui, n’a pas n’existé qu’en Europe.
« le national-socialisme terrassé, cette idéologie monstrueuse, l’une des plus criminelles que le monde ait engendrées. » Mais pas la seule, loin de là. Quelle que soit son étiquette, toute idéologie porte le ferment du totalitarisme criminel.
Le problème, les communistes sont toujours là, et ont même pignon sur rue…
Mais Churchill ne disait il pas que plus tard les fascistes s’appelleront anti fascistes.
La reddition, la vraie, avait eu lieu un jour avant, à Reims. Cela n’avait pas plu au « camarade », qui avait exigé une redite le lendemain à Berlin. Que dire aussi de l’armée rouge attendant, l’arme au pied devant Varsovie, que la résistance polonaise se fasse massacrer ? Là, le mal avait prévalu…en effet jusqu’en 1989 !
+++
Il finira bien par partir c »est une certitude, ouvrant donc ainsi un nouveau jour férié dans notre calendrier (chrétien et non laïcard) déjà bien fourni. Car à n’en point douter après le 11 mai et la libération de la France, nous aurons une nouvelle libération, celle de Macron et donc aussi celle de la France et des Français….Et ce jour là il y aura à n’en pas douter beaucoup de monde dans les rues….
Oui, vaut mieux, pour le moment, écouter les paroles de Léon XIV que les « platitudes » du « phénix » élyséen !
Excellent.
Si l’Ukraine a un clown à sa tête nous en France nous avons un mauvais comédien de série B. Quant allons nous cesser d’être le navet du monde.