« C’est le Club Med » : les prisons françaises envahies par le trafic de drogue
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Depuis le 14 mai et son évasion sanglante, Mohamed Amra est le fugitif le plus recherché de France. Alors que celui qu’on surnomme « La Mouche » reste introuvable, Le Parisien dévoile les écoutes réalisées dans la cellule du trafiquant à la prison de la Santé (Paris) entre 2022 et 2023. On y découvre un homme particulièrement violent qui poursuit derrière les barreaux ses activités criminelles. Mais, pire, ces écoutes révèlent l’état de nos prisons au sein desquelles se développent les trafics en tout genre et où les détenus jouissent d’un certain sentiment d’impunité.
« Sur le Coran de La Mecque, Wallah, vous allez me respecter. Vous êtes des fous, mais je vais vous montrer que je suis plus fou que vous ! […] Vous voulez voir ma chienneté (sic) ? Je vais vous montrer ! Tu vas me payer ! » Derrière les barreaux de sa cellule, Mohamed Amra ne semble jamais avoir mis un terme à ses activités criminelles. Muni de plusieurs téléphones portables, le détenu est ainsi soupçonné d’avoir commandé, depuis la prison de la Santé, le meurtre barbare d’un homme afin de lui dérober son stock de cannabis. D’après les écoutes réalisées dans sa cellule, « La Mouche » dirigeait, en outre, en temps réel ses complices afin de mettre en place des guet-apens, des enlèvements et des demandes de rançons contre des trafiquants rivaux. Bien renseigné, il en profitait également pour avertir son réseau d’éventuels barrages des forces de l’ordre. Mohamed Amra bénéficiait, enfin, de solides soutiens à l’extérieur de la prison qui lui fournissaient des cartes SIM, des cartes bancaires prépayées ou encore du cannabis.
« Nos prisons sont des passoires »
Ces révélations sur les conditions carcérales dont a joui l’homme le plus recherché de France n’étonnent pas les surveillants pénitentiaires contactés par BV. « La prison, c’est le Club Med pour beaucoup de détenus, aujourd’hui. Ils réceptionnent des colis qui sont jetés au-dessus de l’enceinte de l’établissement. Ils reçoivent ainsi de la nourriture, de l’alcool, de la drogue et parfois même des couteaux », nous confie l’un de ces surveillants désabusés. En novembre 2022, BV avait ainsi surpris ces « jeteurs » qui envoient des paquets depuis l’extérieur au-dessus des murs de la prison de la Santé.
À ce sujet — Karting à Fresnes : les surveillants, furieux, considèrent qu’une nouvelle barrière est franchie
« À cela s’ajoutent les nombreuses activités dont profitent les détenus au sein de la prison - musculation, télévision, PlayStation™, sport en extérieur, sorties en dehors de l’établissement. Franchement, la majorité des détenus ont la belle vie », ajoute un autre surveillant. On se souvient, notamment, de l'activité karting organisé à la prison de Fresnes, en août 2022, qui avait offusqué une partie des syndicats pénitentiaires. Et un dernier de commenter : « Nos prisons sont des passoires, tout entre et on n’y peut rien. »
En cause, tout d’abord, un mauvais équipement des prisons françaises pour lutter contre les téléphones portables qui circulent et les drones qui permettent la livraison de colis. Seuls 19 établissements sont, à ce jour, équipés d’un système de brouillage qui empêche les communications téléphoniques. Éric Dupond-Moretti promet qu’une trentaine de dispositifs supplémentaires ont été commandés ; cela reste insuffisant. Dans un rapport sénatorial, un membre de la direction de l’administration pénitentiaire expliquait, ainsi, que « le brouillage des communications n’est pas si simple à mettre en œuvre », surtout lorsque la prison se trouve à proximité d’habitations. Quant à la lutte anti-drones, seuls 45 sites sont suffisamment équipés.
À ce défaut d’équipement s’ajoute un manque criant de surveillants pénitentiaires. Environ 2.500 surveillants font aujourd’hui défaut à l’administration pénitentiaire. « Dans certaines prisons, il y a un surveillant pour 150 voire 200 détenus. Vous ne pouvez pas tout voir, c’est impossible », nous fait remarquer l’un d’eux. « Et quand bien même, vous interceptez un téléphone ou une clef USB, vous savez très bien qu’en quelques jours, le détenu aura récupéré un nouveau portable. À la fin, vous ne fouillez même plus leur cellule parce que vous savez que ça ne sert à rien. Les détenus réussiront toujours à contourner le système », ajoute ce surveillant.
Pour lui, la responsabilité est avant tout politique. Il pointe du doigt la loi de 2009 qui interdit les fouilles systématiques des détenus à la sortie du parloir et une circulaire de 2012 qui limite le contrôle des visiteurs à un simple portique de sécurité. « Beaucoup d’objets ne sont pas détectés, avec ces portiques. Les couteaux en céramique, la drogue et même certains portables… Dès qu’un détenu obtient quelque chose au parloir, il rentre avec dans sa cellule », se désole ce surveillant pénitentiaire. Comme ce surveillant, une partie de l'opposition dénonce aujourd'hui la responsabilité du ministre de la Justice.
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21 commentaires
« Politicards » et « travailler » sont incompatibles. Car pour travailler, il faut être honnête.
Il m’est arrivé autrefois d’aller au Club Med et on ne se droguait pas. Mais c’était avant.
L’état a suffisamment d’argent pour mettre en place des milliers de radars qui coutent chacun des dizaines de milliers d’Euros, pour taxer encore et toujours les Français de manière détournée, mais pas assez pour équiper 187 maisons d’arrêt de brouilleurs de téléphones et de filets anti-drones. Rappelons que c’est sous Sarkozy (2009) qu’a été votée la loi interdisant les fouilles des prisonniers et de leurs visiteurs… Les LR peuvent s’offusquer…
L’incompétence de cette administration pénitentiaire est invraisemblable. Elle est d’autant plus grave qu’il peut en résulter de terribles conséquences comme on vient de le voir dans l’évasion de Amra. Est-il si difficile d’empecher l’entrée de mobiles et tant d’autres choses dans les prisons. Ils disent que oui, je dis que non. Est-ce si compliqué et onéreux de rendre impossible la réception de colis dans les enceintes supposées protégées? Ils disent que oui, je dis que non. Un peu d’imagination pour nos technocrates gestionnaires ne serait pas de trop…
Amra le fugitif a t’il bien été enlevé par des complices où par un clan rival avec qui , il aurait une dette , ce ne serait pas une surprise de le retrouver dans le » barbecue » d’un coffre de voiture , méthode très utilisée par ces voyous .
Avec un importateur comme Macron pas de problèmes. Il maîtrise.
En tout cas, ces gens là sont bien mieux traités que nos pauvres retraités qui payent, eux, au moins 3 000 € par mois pour leur séjour, et n’ont souvent même pas droit à une douche par semaine. Quant aux sorties culturelles, ils n’en rêvent même plus, trop coûteux pour ces honnêtes gens qui n’ont fait de mal à personne. Pour réinsérer ces criminels, le plus efficace serait de les faire travailler pour financer leur séjour et leur redonner le sens des réalités. Mais nos politicards décideurs ont tellement perdu le sens de la vraie vie qu’il leur est impossible d’imaginer qu’il faut réellement travailler, être responsables, pour avoir des revenus à peu près corrects, permettant de boucler les fins de mois.
Quand Belloubet passe, l’ordre trépasse … Au tour de l’Education Nationale, mais sans vouloir la défendre, ce nouveau mammouth ne l’a pas attendu pour commencer à se décomposer …
Beaucoup de stéréotypes !
Pour avoir été professionnel intervenant dans les prison, je peux dire que le milieu carcéral français est un enfer. Certes pas pour les caïds, mais on doit rappeler que si la loi de la jungle règne en prison, c’est d’abord parce la France viole la loi ; l’emprisonnement en cellule individuelle est la règle légale depuis, 1875…
On savait bien à l’époque que l’entassement des détenus était hautement criminogène. Sauf qu’une fois les cellules individuelles construites, on s’est aperçu qu’il n’y avait pas assez de prison. On a dès lors entassé les détenus. 121% de taux d’occupation aujourd’hui, sur la base déjà inadmissible de quatre détenus par cellule.
La très grande majorité des jeunes détenus sont systématiquement violés, et deviennent les serviteurs des détenus « chevronnés ». C’est à eux que l’on demande de transporter shit et téléphone à l’intérieur de la prison. Sait-on qu’il faut cantiner dentifrice et papier-toilette ?
Où est le Club Med ?
La France avait des garde-fous, bagne (Cayenne fermé en 46) et peine de mort (abolie par les socialistes au pouvoir dans les années 80), qui permettaient entre autres choses d’assurer une sécurité à la population (menaces de sanction, qui maintenant se résument à des « rappels à la loi ») et une punition des coupables sans surcharger pour autant les prisons. Mais, l’humanisme est arrivé, est passé par là et a autorisé tous les débordements possibles. Les victimes potentielles sont toujours en danger, voire encore plus avec la permissivité générale et reconnue/admise. Le rôle des dirigeants n’est-il pas d’assurer la sécurité du pays et du peuple ?
Certains exigent des chiens renifleurs pour détecter la drogue dans les cellules ! Pourquoi ne pas les mettre à l’entrée des parloirs pour filtrer ceux qui, nombreux, en passent aux détenus. Quand aux drones, ne faudrait-il pas équiper certains surveillants de fusils de chasse pour abattre, facilement, ces engins qui survolent les prisons.
En effet c’est le club med avec des infiltrations pas que dans la toiture ou dans les murs mais dans LA SECURITE.
Je suis allé il y a peu visiter un détenu à la prison de Figueras. J’a été fouillé, passé au portique, installé dans un aquarium, le détenu a été amené dans un autre aquarium et nous avons pu communiquer par téléphone. Même une carte SIM ne peut pas passer. Ce détenu n’était là que pour non paiement de contraventions, n’était donc pas un criminel dangereux. Ou en est la France pour tant de laxisme.
C’est une solution que j’ai déjà évoquée : pas de contacts directs. Une vitre, des micros et fouille à l’entrée de la prison. Mais il y a… les « Droits de l’homme » qui protègent les malfrats et non les citoyens innocents! Il faut sortir de l’UE avec ses lois destructrices dans tous les domaines. Nous ne sommes plus maitres chez nous!
Remercions ici ces belles associations et poste comme cette chère gauchiste responsable de l’inspection des prisons …
On arrive à créer des volières de centaines de mètres carrés dans les zoos et ont est incandescent poser des gilets anti drones dans les prisons , on rétablit les fouilles … mais il faut s’occuper des prisonniers… et qui s’occupe des victimes ???
Ca ne date pas d’aujourd’hui, mais dés la suppression des parloirs avec séparation par badinter lors de son retour des USA !
A quand des prisons a l’américaine dans ce pays , a quand l’interdiction de ces associations qui empêchent le travail correct des surveillants de prisons , a quand des peines de prisons lourdes pour des prisonniers qui portent atteinte a des fonctionnaires de l’état !
Quand les Français voteront avec leurs tripes et qu’ils arrêteront de se faire dicter leurs choix par la bien pensance de l’extrême centre gauchiste.
Il faut plutôt suivre le modèle Salvadorien du président Bukele.