Bègles, capitale de la voiturophobie

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À Bègles, le virus de la voiturophobie se transmet de maire en maire. Après Noël Mamère, c’est au tour de son successeur d’être frappé par ce fléau qui ronge les élus EELV. L’apparition du premier symptôme vient de se manifester sous la forme d’une limitation à 30 km/h dans toute la ville. Clément Rossignol-Puech n’a pas lésiné. Sa commune sera un immense ralentisseur. Un dos d’âne géant. En cas de non-respect des panneaux, de la glu sera étalée dans les rues. Dans ses rêves les plus torrides, l’élu écolo voit des voitures collées à la chaussée. Immobiles. Embourbées dans le centre-ville.

Outre les prétextes habituels de lutte contre la pollution, la mesure viserait à contrer l’application de navigation GPS Waze, qui amène les automobilistes à contourner les bouchons environnants pour passer par Bègles. L’éventualité de disposer des miradors avec snipers qui tirent à vue sur les utilisateurs de Waze ayant été abandonnée, et malgré la suggestion d’un conseiller municipal de lâcher des crocodiles dans les rues pour crever les pneus de ceux qui passent par là sans raison valable, la limitation à 30 a été jugée plus conforme à la ligne Hidalgo - la référence en matière d’emmerdements routiers.

À bout de nerfs, les contourneurs d’embouteillages devront donc choisir entre passer par Bègles et acheter des anxiolytiques dans les pharmacies de la ville (reprise du commerce !) ou se résigner à moisir sur la rocade.

Le clone officiel de Noël Mamère donne l’été aux usagers pour s’accoutumer au 30. Le Béglais procédera par palier. 45, puis 40… Encore un effort, tu peux y arriver ! L’auto-motivation est la clé de la réussite. Dès septembre, fini la rigolade : policiers municipaux et nationaux infligeront des amendes aux malheureux qui auront échoué dans leur tentative de rouler en seconde.

« Enfants, parents avec poussettes, seniors, personnes à mobilité réduite, cyclistes, rollers, piétons sont en droit de se déplacer en toute sérénité. » Selon cette déclaration de la municipalité, à Bègles, les voitures roulent sur les trottoirs ou bien mères de famille et seniors s’immiscent dans la circulation, voire les deux. Au terme d’une inversion intégrale, les automobilistes pourraient être amenés à se plaindre des piétons qui marchent trop vite sur la route. Bref, la délimitation rue/trottoir semble avoir échappé aux militants EELV. L’installation de radars à poussettes est à l’étude.

Il manque, néanmoins, à l’énumération des victimes qui ne peuvent plus se déplacer en toute sérénité : les chasseurs de papillons, les sacro-saintes trottinettes (lacune inexplicable), les nageuses en burkini contraintes de se baigner dans les fontaines des ronds-points, sans oublier les automobilistes à pied, ces hypocrites qui tentent de se faire passer pour des piétons. La liste des plaignants reste ouverte aux divers inactifs soucieux de freiner les actifs.

Non, Bègles ne pas doit devenir un itinéraire bis qui transformerait la bourgade en un enfer psychomoteur. L’automobiliste doit-il payer les pots cassés par des structures inadaptées ? Devenir le dindon d’une farce à laquelle il ne peut rien ? La réponse est dans la question.

Jany Leroy
Jany Leroy
Chroniqueur à BVoltaire, auteur pour la télévision (Stéphane Collaro, Bêbête show, Jean-Luc Delarue...)

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