Bataille du pouvoir d’achat à l’Assemblée : un bon test pour séparer démagogues et patriotes

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À l’Assemblée, la bataille du pouvoir d’achat donnera le ton de tout le mandat. Elle servira de baptême du feu pour les nouveaux élus à l’Assemblée. Ce corps-à-corps entre les députés tout neufs ou tout juste renouvelés ne se déroulera pas en gants blancs. Le coup d’envoi sera donné d’ici la mi-juillet, peut-être le 11 juillet. Elle distribuera les positions, les cartes du jeu politique qui se jouera durant les cinq années à venir. Pour une raison simple : le pouvoir d’achat touche plus que la vie quotidienne des Français, il augmente leur angoisse déjà décuplée par la guerre, l’insécurité, l’immigration incontrôlée et… l’inflation qui atteint 5 % à 7 % désormais. Selon un sondage Harris Interactive-Edenred publié dans le JDD, les Français craignent d’abord une flambée des prix de leurs Caddie™, puis celle des prix du gaz de la cuisine ou de la salle de bains, de l’électricité, puis celle des transports et du carburant. Pour huit Français sur dix, le budget consacré à l’alimentation a augmenté au cours des derniers mois. Et ils savent que ce n’est pas fini.

La France constate la disparition d’une civilisation qui les protégeait, elle a peur de la fin d'un monde. Et elle a peur aussi… de la fin du mois. Résultat : les partis politiques rivalisent de propositions qui décrivent en creux les idéologies et les stratégies de chaque groupe parlementaire. En tête, le parti au pouvoir. LREM-Renaissance va proposer une batterie de mesures tous azimuts, très macronienne : bouclier tarifaire contre la hausse de l’énergie, baisse du carburant, mais seulement pour ceux qui roulent beaucoup, suppression de la redevance télé, versement d’une indemnité inflation pour les plus modestes. Un saupoudrage technocratique construit comme un château fort. Les macronistes monteront au créneau dès que leurs opposants critiqueront ce dispositif, forme d'empilement de mesures conjoncturelles.

En face, la NUPES rivalise de mesures autoritaires ruineuses et difficiles à mettre en œuvre : blocage des prix, hausse du smic à 1.500 euros nets, encadrement des loyers. On oublie les lois de l’économie, c’est Noël avant l’heure.

On est plus pragmatique, à droite : le Rassemblement national proposera d’exonérer d’impôts les moins de 30 ans, de réduire à 5,5 % la TVA sur l’énergie et de revaloriser les petites retraites. Il refusera, par exemple, le chèque inflation de 100 euros, trop démago.

Enfin, LR propose une hausse des salaires de 5 % en jouant sur la CSG, une aide de 100 euros pour les carburants et le retour des allocations familiales pour tous. Il faudra financer tout cela. L’orchestre de l’Assemblée nationale est prêt à jouer une belle cacophonie !

Comment les Français feront-ils la part des bonnes et des mauvaises mesures ? Pour cela, il va falloir poser les bonnes questions, des questions simples. Qui, dans la nouvelle Assemblée, gardera en tête le souci de la France, de ses équilibres, de son avenir ? Qui refusera de signer des chèques en bois sur l’avenir de nos enfants avec une ligne et un projet construit ? Qui se penchera sur les grands maux du pays - car tout est lié. Nos députés devront se souvenir que la démagogie et la distribution de cadeaux opportunistes ne calment pas les angoisses ; au contraire, elle les augmente… Un bon test, donc, pour séparer les démagogues sans vergogne et les patriotes soucieux de leur pays.

Marc Baudriller
Marc Baudriller
Directeur adjoint de la rédaction de BV, éditorialiste

Vos commentaires

28 commentaires

  1. On arrête d’accueillir des populations qui ruinent ce pays . Baisser le niveau de vie des élus avec tous leurs avantages indécents. Et les fameuses taxes dont la liste est infinie on en baisse et on en supprime également .Trop de social tue le social et nous y sommes depuis trop longtemps .

  2. J’espère que la grande distribution de chèques ne va pas recommencer. Les mesures devront être prises pour que TOUS les Français en profitent.

  3. La politique de Renaissance est une politique de rustines, au coup par coup, qui ne peut rattraper l’inflation galopante. À quand une politique plus ambitieuse de réindustrialisation, et de décisions économiques moins dépendantes de l’Europe et de l’Allemagne ? Mais là, on ne serait plus dans la vision macroniste de soumission à Bruxelles, pourtant se défaire de ce carcan serait salutaire pour la France.

  4. Tant qu’un employeur devra cracher environ 220 € pour que son salarié touche finalement 100 € de pouvoir d’achat net, on ne s’en sortira pas…

  5. Encore plus important …le sujet de l’invasion migratoire est liée aussi aux problèmes .alors que les politiques se mettent au turbin .

  6. Combien va encore coûter au con-tribuable spolié la gestion de ces 100 € versés aux, soit disant, plus modestes ? C’est comme pour les retraites : on claqué des milliards d’€ seulement pour la GESTION de nos quelques 30 régimes de privilégiés ! Mackinsey n’a pas encore vu ça ?

  7. Toutes ces aides sont injustes ! Pourquoi aider les bénéficiaires du RSA qui restent tranquillement chez eux et n’ont aucun frais pour aller bosser ?
    Si les revenus de l’assistanat étaient pris en compte dans les revenus, comme le sont ceux du travail, ces mesures seraient un peu plus équitables ! Ben voyons, tu as 900b€ de prestations diverses cela n’est pas pris en compte dans tes revenus ; tu te lèves, tu as des frais pour aller bosser, ces 900 € durement gagnés seront pris en compte !

    • Augmenter le Smic plutôt que les aides sociales, pour des gens qui, pour la plupart, n’ont pas envie de travailler.

  8. Il est navrant de constater, une fois de plus, que beaucoup pensent que tout puisse se régler avec de l’argent. Alors que c’est faux. C’est une course sans fin, imbécile.
    D’autant plus que les plus virulents nous parlent aussi de sauver la planète, en consommant plus: bravo pour cette logique!

  9. J’ai l’habitude d’acheter au Leclerc une petite viennoise à 1€ (petit plaisir). Hier elle est passé à un 1.20€ . Je présume que cela est pareil pour les autres viennoiseries. Il faut bien que Leclerc se rattrape sur la baguette. Tous ces grands groupes, dans tous les domaines, s’en mettent pleins les poches en profitant de cette inflation réelle ou pas. Beaucoup de cours mondiaux baissent (gaz, blé …..) ou s’effondrent (cuivre)

    • Cela fait des années que je boycotte ces monstres de la consommation et particulièrement Leclerc. Ils sont comme ceux qui nous gouvernent, des sangsues arrogantes qui défendent leur fric et font crever ceux qui bossent, tout particulièrement nos agriculteurs !

  10. Toutes ces mesures d’aide, conséquences de décisions stupides et répétées du gouvernement, ne seront pas décidées pour nous, mais pour eux: ils ont la trouille…

  11. Le seul candidat qui avait la tête sur les épaules et qui a refusé la démagogie, l’a sèchement payé le 10 avril au soir et le 12 juin. Alors, qu’à présent les démagos de droite comme de gauche se disputent pour savoir lequel sera plus ou moins démago que l’autre, je m’en ficherai un peu s’il ne s’agissait pas de l’avenir de la France. Désormais, c’est à celui qui dilapidera le plus les caisses vides de l’état. Ce n’est plus un état, c’est un DAB. On ne gouverne plus, on distribue de l’argent.

  12. Ce débat me parait d’une démagogie extrême. Le pouvoir d’achat n’a aucun intérêt tant que l’Etat ne fera pas d’économie sur son train de vie et sur les fortunes qu’il donne pour toute la misère du monde qui profite de son « bon coeur » (humour!).
    C’est comme si, on voulait regonfler son pneu sans avoir colmaté les fuites.
    Celà risque juste de plomber beaucoup de petites entreprises.
    Les mesures préconisées par Zemmour étaient beaucoup plus intelligentes.

  13. Le meilleur test sera : un referendum sur le RIC pour rendre la parole aux Français; VITE !

  14. En matière de démagogie, pas d’impôt pour les moins de 30 ans, que voilà une mesure imbécile, c’est Mbappé et tous les footeux de moins de 30 ans qui vont être heureux, un point de détail qui a échappé au RN, mais la constitution fait que tous les français sont égaux devant l’impôt, baisser les impôts cela est possible, et faire le ménage dans les centaines de taxes, en particulier les taxes écologiques.

    • « Tous les Français sont égaux devant l’impôt » ? Vous êtes sûr de ce que vous dites , là ?Ouille ! Justement, quand on épluche l’innommable torchon à tiroirs imbriqués qu’est la déclaration d’impôts, on s’aperçoit que seul les gens normaux et honnêtes sont soumis à la « règle commune », et qu’ils doivent être largement minoritaires ! (même ma belle-soeur  » divisionnaire » des impôts est incapable de décrypter le machin …

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