À Bordeaux, l’orgue de la cathédrale est menacé… mais la mairie a d’autres priorités

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Cela fait une dizaine d'années que l'orgue de la cathédrale Saint-André, à Bordeaux, est l'objet d'un vaste projet de rénovation. La somme de trois millions d'euros serait nécessaire à la restauration de cet instrument, dysfonctionnel depuis sa confection. Si plusieurs associations ont participé à l'appel aux dons, 1.026.286 euros ont été récoltés. Une somme conséquente, qui demeure toutefois bien loin de la souscription espérée. Car les collectivités territoriales, et en particulier la mairie, ne semblent pas enclines à s'investir dans cet important projet patrimonial. L'orgue du monument le plus visité de Bordeaux n'a pas les bonnes grâces de la municipalité qui ne manifeste pas un amour particulier du patrimoine historique de la ville.

« La ville n’étant pas propriétaire du monument, contrairement aux autres églises, elle ne participera pas à ce financement », explique ainsi la municipalité écologiste au Figaro. Une justification plutôt sommaire, si l'on regarde les autres projets dans lesquels la mairie s'investit.

D'autres priorités pour la ville...

On ne peut pas être sur tous les fronts, c'est entendu. Alors Pierre Hurmic, le maire de Bordeaux, et ses adjoints ont choisi leurs combats. On note, ainsi, un important investissement pour ce qui concerne le volet éducatif, par exemple, et ce, dès le plus jeune âge. En décembre 2022, un « cabaret baby party » était ainsi organisé à destination des enfants de 0 à 3 ans, animé par divers intervenants, dont une drag-queen : « Dur, dur, d'être un bébé... et de ne jamais être invité aux cabarets ! À Blonde Venus, on compte bien rétablir cette injustice », expliquait l'association organisatrice. La même association, en 2021, avait reçu de la ville une subvention de 44.000 euros. Sans doute charmées par cette élégante prestation, les bibliothèques de la ville de Bordeaux organisaient, un an plus tard, un projet d’animations culturelles sous le thème de « l’égalité filles-garçons » pour le mois de la petite enfance. Plusieurs ateliers étaient proposés, dont un atelier « maquillage sensoriel » animé par une drag-queen : « Depuis qu'elle est toute petite, Serge adore se maquiller. En la regardant faire, les enfants se maquillent ensuite eux-mêmes. » L'événement avait suscité la polémique : loin de reculer, la mairie bordelaise avait simplement renforcé la sécurité des lieux pour la bonne tenue de cet atelier à destination des enfants âgés de 18 mois à 4 ans.

Pour ce qui est du patrimoine, la mairie de Bordeaux semble plutôt tournée vers une certaine vision de l'avenir. Ainsi, lorsque la porte de l'hôtel de ville a été incendiée lors d'une manifestation contre la réforme des retraites, la mairie a envisagé de maintenir la porte calcinée afin de « conserver l'esprit d'indignation autour de cet acte de vandalisme ». L'idée avait provoqué un tollé, forçant la mairie à changer son fusil d'épaule : une consultation a été lancée pour que les habitants puissent choisir ce qui succéderait à la porte incendiée : une création identique à la précédente ou bien quelque chose de plus contemporain.

La ville travaille aussi d'arrache-pied sur « Bordeaux et son passé négrier » : un « travail de mémoire » qui a mené la municipalité a faire apposer des plaques explicatives dans les rues dont les noms rappellent des personnes impliquées dans le passé colonialiste de Bordeaux. En février dernier, une exposition était mise en place pour mettre en valeur les migrantes. Un projet tout à fait logique, de la part d'une ville qui verse 10.000 euros de subventions à l’association contestée SOS Méditerranée.

Avec autant de combats, autant de bonnes œuvres, il n'est pas étonnant que la mairie doive faire un sérieux tri parmi ses bénéficiaires. Tant pis si l'orgue de la cathédrale Saint-André doit se taire définitivement dans les années qui viennent : les migrants, les drag-queens ou encore l'art contemporain valent bien quelques sacrifices...

Marie-Camille Le Conte
Marie-Camille Le Conte
Journaliste à BV

Vos commentaires

19 commentaires

  1. Est ce que la Paroisse, ainsi que l’évêché de Bordeaux ne pourrait pas faire une levée de font, afin de pouvoir réparer et restaurer l’Orgue de la Cathédrale de Bordeaux ! La Mairie de Bordeaux ne veux pas dépenser un centime, pour cette réparation ! Tous les croyants de France devrait pouvoir donner quelques Euros, pour que cette réparation et cette restauration puisse se faire ! C’est un appelle que je lance ! Je suis près à participer à hauteur de 10 à 20 Euros ! Amitiés à tous les croyants de France ! Hervé de Néoules !

  2. A se demander si dans ses heures de loisirs, le maire lui-même n´est pas une drag-queen salace. Leur présence dans l’environnement proche des enfants pose question, inquiète, désarçonne, sur la confusion mentale dont les enfants peuvent etre victimes.

  3. Ils en sont où nos amis écologistes aux élections européennes ? Leur bilan était-ce suffisamment fourni au moment des élections présidentielles ? Réponse le 9 juin à 20h00 pour voir s’il y a un plébiscit des actions menées par les mairies EELV.

  4. Cette cathédrale est triste à en mourir. Noire, froide, sans âme. Au point qu’il faut mettre de la bonne volonté pour y rester et voir les trésors qu’elle contient. Je ne sais pas depuis combien de temps elle est aussi triste. Je l’ai visitée il y a deux ans.

    • Je ne reviendrai pas sur les priorités de la municipalité de Bordeaux que je suis loin d’approuver bien entendu, mais je reviens sur le travail de l’association Cathedra qui a initié cet appel aux dons et sur l’objectif de ces travaux.
      J’ai d’abord cherché à la Fondation de Patrimoine et n’ en ai trouvé aucune mention, dommage. En fouillant l’article et allant de lien en lien, j’ai réussi à trouver un article approfondi sur cette association. Peut-être les moyens utilisés pour réunir les fonds ne sont-ils pas suffisamment adaptés. Je participe volontiers à ces actions pour la restauration de notre patrimoine…

  5. Bordeaux saura t’il conserver son aura avec une telle municipalité. Nos grandes villes sont aux mains de dangereux destructeurs et dans une démocratie cela suppose que les électeurs sont complices. C’est donc à ces derniers de prouver du contraire en se mobilisant lors des consultations citoyennes. S’ils veulent la fin de la France et de sa culture, ils doivent se mobiliser et arrêter de pleurer sur leur sort.

  6. « La ville n’étant pas propriétaire du monument, contrairement aux autres églises, elle ne participera pas à ce financement » la ville pas propriétaire? peut être, mais l’état oui…ne pas oublier qu’avec la loi sur la laïcité en 1901, l’état a fait main basse sur tous les édifices religieux (chrétiens) confisqués ainsi aux fidèles qui durant des siècles les avaient bâtis de leurs deniers, de leur sueur et de leur sang… Ces édifices devenaient alors « biens » de l’état qui en contrepartie s’engageait à les entretenir et les maintenir en bon état… Qu’a fait l’état en un siècle? il en a beaucoup vendus (y compris à l’islam…) ou démolis, il en a détournés d’autres de leur fonction initiale : location pour événementiel non religieux : concerts divers jazz etc, expositions diverses, défilés de mode…) L’état en a suivi et restauré certains qui pouvaient lui être « rentables » pour le patrimoine touristique… L’état a voulu détruire l’esprit religieux et spirituel en France pour imposer la « laïcité ». Il y a un siècle l’état n’a plus voulu d’une religion d’état (catholique) et il va se retrouver sous peu devoir répondre aux lois d’une politique religieuse…

  7. Comme le président turc transforme les cathédrales en mosquées, le maire de Bordeaux va transformer les mosquées en cathédrales …. pour préserver notre identité judéo-chrétienne et par souci de justice et d’impartialité.

  8. C’est bien entendu, bordeaux ne peut pas s’investir dans tout les domaines obligé de faire des choix cruels, par exemple des lieux de cultes, certains seront aux grands regrets de ce maire mieux traités que d’autre et pas qu’a Bordeaux.

  9. Oublions les vert-de-gris à leur quête du paradis écolo et leur anticléricalisme de base.
    Et qu’on lance une pétition pour les orgues de Saint-André à Bordeaux !
    J’en serais !
    Comme je le fus pour :
    – Notre trésor national Notre-Dame,
    – La statue de la Vierge criblée de balles de la chapelle de Notre-Dame-des-mines, Alès,
    – La restauration de la « Bonne Mère » à Marseille,
    – La restauration des calvaires à travers la France,
    Etc.
    Je serais toujours présent !

  10. Les timides contestations locales semblent prouver que la population bordelaise est globalement satisfaite de son maire. Que valent quelques tuyaux d’église comparés à la bénéfique éducation sexuelle dans nos écoles maternelles? Cela tombe sous le (non)sens !

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