[L’ÉTÉ BV] « La vocation du Puy du Fou : montrer la grandeur de l’être humain »

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Cet article vous avait peut-être échappé. Nous vous proposons de le lire ou de le relire.
Cet article a été publié le 15/05/2024.

Tout l'été, BV vous suggère de relire certains articles de l'année écoulée. À l'heure où la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques, qui avait été présentée comme « l'inverse » du Puy du Fou, fait réagir le monde entier, nous vous proposons de relire cet entretien réalisé en mai dernier, montrant comment Nicolas de Villiers conçoit la mission du spectacle vivant...

 

À quelques jours du lancement de « Saga », le nouveau spectacle créé par le Puy du Fou à Shanghaï, Nicolas de Villiers nous dévoile ce projet exceptionnel qui accueillera ses premiers visiteurs dès le 28 mai prochain.

Iris Bridier. Votre nouveau spectacle ouvre bientôt ses portes en Chine. Pouvez-vous nous le présenter ?

Nicolas de Villiers. Il s'agit d'un spectacle au cœur de la ville, qui se déploie sur plus de 15.000 m2 et qui s'inspire de l'histoire du Shangaï des années 30. C'est un Shangaï riche en images d'Épinal qui vit un drame et verra surgir l'héroïsme de ceux qui vont résister. Nos spectateurs vont le vivre de l'intérieur avec un spectacle qui va les embarquer dans une véritable aventure immersive.

 

I. B. Comment avez-vous manœuvré avec les autorités chinoises, que l'on imagine sur une ligne différente de celle du Puy du Fou ?

N. de V. On ne manœuvre pas avec les autorités d'un pays dans lequel on veut installer un projet culturel qui, par définition, est un projet de paix. On discute, on échange et on s'assure que nous sommes bien sur la même longueur d'onde, que nous avons bien une vision commune, y compris sur la liberté de créer un scénario. C'est une joie de constater que nous avons été très libres de nos mouvements et très libres dans un échange régulier avec les autorités culturelles qui nous ont accompagnés au bon moment, en nous faisant une grande confiance dans la façon de dérouler notre histoire. Aujourd'hui, nous sommes accueillis de manière très positive. La France entretient des relations très amicales avec la Chine, ce qui est pour nous le signal que la Chine, qui nous a tendu la main à travers des partenaires chinois venus nous chercher, est un pays avec lequel il est possible de tisser des liens durables à travers ce beau métier de créateur de spectacles.

 

I. B. Derrière tous ces projets d’envergure, aux États-Unis, en Espagne et en Chine, c’est, selon la formule chère à votre père, une « petite lumière puyfolaise » que vous exportez. Quelle est-elle ?

N. de V. Je n'aime pas dire que l'on plante un drapeau, je préfère allumer cette petite lumière dans le pays dans lequel nous nous rendons. La force du Puy du Fou repose sur un modèle d'enracinement, à l'inverse du modèle américain qui duplique le même spectacle, le même parc, d'un lieu à l'autre dans le monde. Au Puy du Fou, nous aimons embrasser la culture dans laquelle nous cherchons à puiser nos histoires. C'est ce que nous avons fait en Espagne et que nous faisons en Chine avec l'esprit, l'âme du peuple que nous visitons, que nous cherchons à trouver et à faire vibrer dans notre spectacle. C'est la vocation du Puy du Fou que de célébrer l'âme des peuples et montrer en toute histoire la grandeur de l'être humain qui, face au drame, peut devenir un héros.

 

I. B. En mars, votre dernière création, « Le Mime et l’Étoile », remportait le titre du meilleur spectacle du monde. Une récompense qui vient s'ajouter à celle du meilleur parc à thèmes du monde. S'habitue-t-on aux victoires ? Et comment expliquez-vous ce succès qui dépasse de loin nos frontières et se confirme d’année en année ?

N. de V. Une récompense reçue aux États-Unis, la plus prestigieuse soit-elle, change le regard que le monde porte sur le Puy du Fou, mais ne doit pas changer notre propre regard sur nous-mêmes. Nous ne pouvons jamais nous habituer aux récompenses parce que c'est une joie intense que d'être confortés dans la direction artistique singulière que nous avons choisie. Personne n'a, pour l'instant, réussi à recopier le modèle du Puy du Fou et personne n'en a trouvé la recette. Je crois que c'est cela qui impressionne les jurys américains : ils sont fascinés par la capacité française à innover, à créer et repousser les limites habituelles ; comme des enfants qui rêvent, mais qui prennent aussi les moyens de réaliser leurs rêves.

 

I. B. Des émissions ou livres à charge ont tenté de créer des polémiques autour du Puy du Fou. Ne sont-ils pas l'illustration du fossé idéologique qui se creuse entre un microcosme bien-pensant et le réel, autrement dit un parc qui ne désemplit pas de foules se pressant en quête de beau, de bon et de vrai ?

N. de V. Je ne sais pas pourquoi vous me parlez de quelques grincheux qui ont pu exprimer des désaccords. Ce qui compte pour moi, c'est de comprendre chaque matin le sens de notre métier. Nous sommes des artistes qui créons des spectacles, qui écrivons des poèmes. Chaque poème dépend du poète, donc une œuvre forcément pétrie de la personnalité de son compositeur. Par nature, nous assumons de porter des œuvres inspirées du légendaire français, du légendaire espagnol et, demain, du légendaire chinois. La force du Puy du Fou, c'est finalement de proposer un imaginaire collectif, patrimoine commun qui nous dépasse et ne nous appartient pas, mais qui peut être célébré et mis en scène, de sorte que les personnes qui viennent au Puy du Fou, à la fin de leur visite, à la fin de ce voyage dans le temps et dans l'Histoire de France, aient le sentiment de former un seul peuple. Telle est notre vocation.

Picture of Iris Bridier
Iris Bridier
Journaliste à BV

Vos commentaires

25 commentaires

  1. Merci pour cet article que je n’avais pas lu ! On regrette sincèrement que Nicolas de VILLIERS n’aie pas été sollicité pour organiser la Cérémonie d’Ouverture des J.O., il aurait avec certitude émerveillé des millions de Français ainsi que le monde entier en nous laissant un souvenir impérissable.

  2. On regrette que le Puy du fou n ai pas organisé la cérémonie d overture des jeux;Macron et toute sa clique ne l ont pas voulu.

  3. Mais non , le Puy du Fou c’est pour les « Fronts Plats » des « fachos » qui ne comprennent rien à la subtilité de nos artistes « Bobo Gochos » que le monde entier nous envie !!!

Commentaires fermés.

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