Zemmour, lui, ne couche pas avec les politiques !
Ça, c'est envoyé ! "Je les connais un peu mieux que vous, les politiques. Moi, je ne couche pas avec !", a lancé Éric Zemmour à Gaël Tchakaloff, venue, toute minaudière, vendre sur Paris Première sa Divine Comédie, une compilation des ses tribulations simili-érotiques avec des hommes politiques.
Dans Vanity Fair, le 5 avril dernier, elle se vantait, en effet, de "traverser la vie politique comme la vie amoureuse". Les titres des chapitres sont, d'ailleurs, plutôt suggestifs : « Pénétrer », « Vivre », « Aimer », « Capturer », « Palper », « Trahir » « Frémir », « Détruire », « Extirper ». Et la dame est journaliste ? Romancière, aussi, comme Christine Angot ou Virginie Despentes. En plus glamour, mais pas moins collectionneuse.
Divine Comédie ne parle jamais de politique. Mais de quoi, alors ? De ses flirts avec des hommes politiques, beaucoup d'hommes politiques, de tous bords, qu'elle harcèle dans leurs QG respectifs et appelle familièrement par leur petit nom : Bruno, Jean-Luc, Alain... Blond, brun ou chauve, de droite ou de gauche, qu'importe ? Elle les aime tous ! Ou presque, car elle connaît aussi des déceptions ("C’est décidé, Manuel, je ne le suivrai jamais plus") et fait parfois la fine bouche : "[Benoît Hamon] ne m’intéresse pas plus aujourd’hui qu’hier" (il est vrai qu'il n'a pas la cote dans les sondages non plus). Elle voue, en revanche, une passion particulière au maire de Bordeaux, à qui elle avait consacré son ouvrage Lapins et Merveilles - 18 mois ferme avec Alain Juppé (on ne rit pas !). Mais sa "plus belle histoire d'amour", c'est Emmanuel Macron, dont les "billes bleues plongées dans les [siennes]" l'ont manifestement envoûtée !
Bref, les grandes idées, les programmes des candidats, l'avenir de la France, elle s'en tape. La politique, elle ne l'analyse pas, elle la "ressent", elle la vit comme un "road trip", lit-on sur Wikipédia, à cent à l'heure. Un jour en jean et baskets pour plaire à l'un, l'autre en tenue affriolante pour plaire à l'autre. Et des SMS, beaucoup de SMS : "Si toutes les équipes de campagne regroupaient mes messages, il y aurait de quoi me faire interner", confesse elle-même cette "nymphomane politique". Alors, réfléchir, dans ces conditions...
On comprend qu'Éric Zemmour soit excédé par ces donzelles obsédées par leurs émotions, qu'elles brandissent tels les étendards de vérités absolues. Son bouquin ? Mais c'est tout ce qu'il déteste, Zemmour ! "Vous êtes, lui assène-t-il, l’incarnation paroxystique et caricaturale de ce que j’appelle le journalisme féminin, c’est-à-dire que vous ressentez, vous aimez, vous sentez, vous embrassez, vous cajolez, vous pénétrez, vous êtes pénétrée, que sais-je ?" Il savait bien où il mettait le doigt, notre Éric national !
"Quand je vous lisais, je pensais à la phrase de Kierkegaard qui disait “L'homme est raison, la femme est substance”", lui lance-t-il encore.
Misogyne, Zemmour ? Que voulez-vous, il exècre les femmes qui confondent le journalisme avec la mise en scène de leur pathétique et vulgaire pathos. Celles qui se croient libérées parce qu'elles écrivent avec leur cul en lieu et place de leur cerveau. Ou celles qui font de la promotion canapé la pierre angulaire de leur carrière.
Si Zemmour est misogyne, alors, moi aussi !
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