Un Puy du Fou de gauche ? Chiche !

puy du fou

Intéressante, cette tribune publiée dans Libération, intitulée « À quand un Puy du Fou de gauche ? » Elle est signée de « Cyrille Peyraube, collaborateur politique ». Ce dernier est le directeur de cabinet de Patrick Bloche, maire adjoint de Paris, délégué à l’éducation, à la petite enfance, aux familles et aux nouveaux apprentissages, et ancien député socialiste. Du coup, on comprend mieux.

Intéressante, cette tribune, car elle reconnaît l’incontestable succès du Puy du Fou. On n’ira pas jusqu’à dire que c’est l’hommage du vice à la vertu, ce serait outrancier, mais compte tenu du magistère moral détenu par la gauche, certes en perte de vitesse, on pourrait presque dire que c’est l’hommage de la vertu au vice. « Chaque année, plus de deux millions de visiteurs se rendent au Puy du Fou », note l'auteur de cette tribune estivale. On sent un zeste d’envie poindre à travers le constat de cette réussite : « Et c’est bien cette réussite qui attire, permettant au parc d’engranger des recettes substantielles, finançant ainsi de nouveaux spectacles, incitant le public à revenir. Dans ces conditions, la roue du hamster peut continuer à tourner longtemps. » On a les rongeurs qu’on peut : à Paris, c’est les rats. Cyrille Peyraube omet, d’ailleurs, de préciser que tout ça fonctionne sans perfusion d’argent public : autant dire une incongruité, une bizarrerie, voire une quasi-hérésie lorsqu’on est de gauche.

Maintenant, un Puy du Fou « de gauche » aurait-il autant de succès que le Puy du Fou « de droite » de Philippe de Villiers ? Rien de moins sûr. On peut trouver qu’au Puy du Fou, on en fait un peu trop, que l’empreinte « idéologique » (pour reprendre les termes de Peyraube) est excessive, que le temps des chevaliers est un peu trop idéalisé, que etc. Mais il faut toujours revenir à l’idée maîtresse, au fil conducteur : « Au Puy du Fou, tout est beau. C’est notre volonté, c’est notre fierté. C’est notre seul moteur », lit-on sur le site en guise d’introduction. La beauté comme programme, ce n’est pas trop mal, dans un monde où la laideur est à tous les coins de rue. Le secret du succès populaire du Puy du Fou réside probablement dans cette recherche du beau.

Quel serait alors le moteur d’un Puy du Fou de gauche ? Cyrille Peyraube nous le révèle en évoquant « une Histoire pour qui aucun ordre n’est naturel, transcendantal, mais bien l’ouvrage de l’action des hommes ». Pourtant, si les hommes ont été capables de bâtir des cathédrales, ce n’était pas pour simplement accomplir une prouesse technologique mais pour rechercher, justement, dans la construction de ces ouvrages une transcendance qui les dépassait. Et l’on voit où nous conduit aujourd’hui une idéologie qui affirme qu’« aucun ordre n’est naturel ». Il y a bien longtemps que la gauche a dépassé le stade du « ni dieu ni maître », lorsqu'elle voulait libérer le prolétariat de sa servitude. Aujourd’hui, elle en est à contester l’ordre même de la nature avec toutes les dérives que l’on sait, par exemple sur la théorie du genre qui n’existe pas. Pas certain, donc, qu'un Puy du Fou marqué par une telle idéologie attirerait les foules qui, malgré tout, conservent l’instinct de survie et éprouvent le besoin viscéral de connaître leurs racines.

Maintenant, concluons sur une pirouette de jongleur et de saltimbanque : le Puy du Fou de gauche, paraît-il, existerait bel et bien. Il s’appelle la ville de Paris.

Georges Michel
Georges Michel
Editorialiste à BV, colonel (ER)

Vos commentaires

47 commentaires

  1. Ni de droite, ni de gauche, la beauté transcende tout, et l’authenticité l’élève au dessus de tous les clivages.
    Le Puy du fou est une merveilleuse réussite qui ne peut que faire pâlir d’envie tous les envieux.
    Un grand Bravo et une reconnaissance infinie à son créateur, Monsieur Philippe De Villiers.

  2. Bonjour, pour mieux comprendre la réussite du Puy du Fou, cette aventure familiale, lire le bouquin de Philippe de Villiers « L’Aventure du Puy du FOU » chez Albin Michel 1997.

  3. Mooooooort de rire…. la gauche donner dans la culture… Comme si les pastèques devenaient rouge dehors et vertes dedans…. ou les cons intelligents …. Mieux vaut en rire et se réjouir que le ridicule ne tue pas …quoique parfois ça nous arrangerait bien qu’il tue.

  4. L’auteur de cette tribune, dans Libé, a oublié que pour construire un Puy du Fou, il est obligatoire de se fonder sur la culture de son pays, son histoire, sa religion…
    Et non sur des théories déconstructrices, woke, et autres billevesées transgenres…
    Sans compter que « de Gauche » est devenu synonime « d’ignare ».
    La Messe est dite, comme l’on disait jadis. Fin de la passe…

  5. L’auteur de cette tribune, dans Libé, a oublier que pour construire un Puy du Fou, il est obligatoire de se fonder sur la culture de son pays, son histoire, sa religion…
    Et non sur des théories déconstructrices, woke, et autres billevesées transgenres…
    Sans compter que « de Gauche » est devenu synonime « d’ignare ».
    La Messe est dite, comme l’on disait jadis. Fin de la passe…

  6. Superbe conclusion… bravo pour cet article qui pointe la déchéance de cette gauche de paumés en quette de visibilité…
    Et vive le Puy du Fou !

  7. On ne dit, paraît-il, mon colonel, plus « rat »…mais « surmulot », animmal bien connu de nos campagnes…de là à assimiler le « 9-3 » à la Vendée, n’y aurait-il donc qu’un pas ?

  8. Le seul handicap du Puy du Fou, la cohue. Il est vrai qu’avec une gauche bobo qui, comme chacun sait, réunit ses ouailles dans une cabine téléphonique, ce handicap n’existerait pas. La gauche préfère toutefois utiliser les médias largement subventionnés pour propager sa Vérité officielle, au besoin, avec l’aide des fatwas d’ayatolas patentés du monde politique.

    • J’ai bien peur que « ça prenne », au contraire, vu le degré d’irréflexion auquel est parvenue une grande partie des citoyens…

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