[Tribune] Droit de vote des immigrés : la déconstruction sans frein

vote élection

Le droit de vote des immigrés s’est invité dans le débat estival. D’abord parce qu’un obscur député LREM en mal de notoriété a eu la mauvaise idée de déposer une proposition de loi* avant de partir en vacances le 2 août ; ensuite parce que le RN, pointe avancée et vigilante de l’opposition, l’a immédiatement dénoncée.

La xénolâtrie pour seul projet

Selon le président macroniste de la commission des lois, pourraient jouir du droit de vote et de l’éligibilité aux élections municipales tous les étrangers hors Union européenne dès lors qu’ils séjourneraient en France. Notons que le texte de la proposition, visiblement bricolé sur un coin de table, ne pose aucune condition de durée ni même de réciprocité.

Au rang des arguments, l’auteur de la proposition, visiblement pressé de partir à la plage, n’a pas fait preuve d’une très grande originalité.

Avec une grandiloquence grotesque, il se croit tout d’abord obligé de reprendre à son compte le mot d’ordre un peu court selon lequel les travailleurs étrangers devraient être récompensés de « contribuer à la gloire de notre pays » (sic). Rien de moins !

À destination des esprits superficiels, il affirme que les étrangers devraient décider parce qu’ils « contribuent à l’impôt ». Le raisonnement est en lui-même absurde, sauf à pouvoir soutenir, par exemple, que les personnes morales qui acquittent l’impôt devraient également bénéficier d’un droit de vote. Il y a bien longtemps, depuis l’abandon du suffrage censitaire, que le droit de vote n’est plus arrimé à la contribution fiscale mais bel et bien à la citoyenneté.

Arrêtons-nous un instant sur cette initiative qui fait ressurgir le serpent de mer venimeux de l’immigrationnisme décomplexé. Il constitue l’ultime preuve de vie intellectuelle d’un système qui, faute de capacité de réflexion ou d’action, voudrait imposer la xénolâtrie comme projet politique pour la France.

Les incohérences du « en même temps »

Au moment où l’impuissant ministre Darmanin tente vainement de faire expulser un prêcheur de haine, cette saillie parlementaire vient souligner les errements du pouvoir macroniste, un pouvoir qui ne contrôle plus rien, pas même sa propre action, pas même sa propre communication. En février 2019, en visite à Évry, M. Macron avait, en effet, réaffirmé son opposition au droit de vote des étrangers, lui préférant un recours à la naturalisation, moins ostensible parce qu’enfouie dans les pages austères du Journal officiel.
Au seuil de ce second mandat tâtonnant, force est de constater que la Macronie semble vouloir infliger aux Français la double peine.
Quand le peuple ne convient pas, on change de peuple !
Cette proposition révèle un détestable mépris pour le peuple français de la part des forces du système.
Les macronistes, qui portent au peuple un mépris de classe, y voient l’occasion de le faire disparaître par une sorte de dilution juridique.

La gauche, dépitée de se vider électoralement au fil des élections, se réjouit de se fabriquer artificiellement de nouveaux électeurs, facilement malléables et manipulables, manœuvrables par groupes homogènes, ces nouveaux citoyens du monde, armée de réserve de l’internationalisme militant.

3,5 millions de nouveaux électeurs

Le vote et l’éligibilité aux élections locales sont bien sûr présentés aux Français comme une aimable participation à des affaires locales, une incursion technique sans conséquence dans les affaires de la cité.
En vérité, ce coup de canif dans notre bloc institutionnel revêt électoralement, politiquement et symboliquement une importance considérable.
Avec 7,7 % d’étrangers en France (chiffre officiel) rapportés aux 45 millions d’électeurs, cette mesure étendrait le corps électoral des élections municipales de 3,5 millions d’électeurs nouveaux.
On le voit, lorsque le système commence à perdre les élections, il en change les règles.
C’est vrai immédiatement pour la désignation des maires de 2026 mais aussi, par voie de conséquence, pour toute la vie publique sur laquelle ces élus influent, notamment aux élections locales et directement aux sénatoriales. Personne ne peut nier alors qu’il s’agirait là d’une interférence étrangère, certes indirecte mais inacceptable dans une élection parlementaire, c’est-à-dire la souveraineté législative.

Assécher le contenu de la citoyenneté française

Au plan des principes, distribuer des cartes d’électeurs par hélicoptère à la Terre entière revient à vider de tout contenu la notion de citoyenneté française.
Que restera-t-il à un citoyen français lorsque le dernier privilège qui lui reste, c’est-à-dire le vote, sera dilué ?
Pourra-t-on, sans conséquences dommageables pour la vigueur de notre démocratie, admettre que la vie publique procède d’une simple logique de gestion technique comme s’il s’agissait benoîtement de traiter des affaires ponctuelles et d’administrer des populations ?
On le sait, cette vision d’essence coloniale possède nos « élites » politiques et administratives qui ont déjà rompu avec une communauté nationale qu’elles sont pourtant chargées de défendre. Elle n’est pourtant pas soutenable. Une nation n’est pas une assemblée de copropriétaires qui décideraient de repeindre une cage d’escalier.

À l’heure de l’abstention de masse qui devrait appeler à restituer à la démarche civique sens et solennité, cette relégation de l’acte civique finirait d’en effondrer la valeur symbolique.
Pour ceux qui l’ont au cœur, la France induit, tout au contraire, l’adhésion à une histoire millénaire, à des logiques d’appartenance, à une certaine conscience de l’intérêt national, mais surtout à la volonté affirmée d’appartenir à une communauté de destin.

« Communauté politique » contre communauté nationale

Derrière la proposition de loi du député Houlié se profile une vision éminemment idéologique.
L’étude attentive de son texte recèle, en effet, des concepts politiques corrosifs, annonciateurs d’une destruction programmée des fondements de notre communauté nationale.
Son auteur fait tout d’abord émerger l’idée d’« une communauté politique » comme fondement à l’ouverture de nos institutions aux étrangers. Ce concept n’est pas avancé par hasard. Il est discrètement instillé pour servir de cheval de Troie juridique à l’élargissement programmé du droit de vote de tous les étrangers à toutes les élections.
On remarquera que les tenants du légitime principe du « droit des peuples à disposer d’eux-mêmes » quand il profite au tiers-monde s’échinent ainsi à en refuser le bénéfice dès qu’il s’applique aux Français.

Institutionnaliser le communautarisme

L’auteur de la proposition ne fait pas mystère de ses intentions profondes puisque en bon communautariste, il exhorte les néo-électeurs étrangers à ne pas « renier leur héritage », en clair à continuer à raisonner et à agir comme les membres de communautés extérieures. Loin d’être un facteur d’intégration, le droit de vote des étrangers favoriserait l’exaltation des identités spécifiques de nationalités présentes en France. On glisserait ainsi d’une logique de vote individuel vers un système de vote par communauté. Cette atteinte directe à notre République, indivisible, démocratique et laïque constituerait une formidable régression juridique et la négation de nos principes démocratiques.

On le voit, rien ne justifie la réforme constitutionnelle suggérée par cette proposition de loi qui tient davantage de la provocation que de la raison. Son seul mérite est de révéler que le pouvoir n’a pas fait de l’immigration un problème mais un projet.

*Proposition de loi constitutionnelle de Sacha Houlié, député LREM et président de la commission des lois, 2 août 2022

Philippe Olivier
Philippe Olivier
Député européen, conseiller spécial de Marine Le Pen

Vos commentaires

40 commentaires

  1. Cela confirme, une fois de plus, que les élus ne sont plus les représentants du peuple. Exit la démocratie représentative ! Pendant les derniers temps du quinquennat précédent, on a vu des électeurs bousculer leur député. Gageons que cette pratique va bientôt se généraliser, soulevant un concert de cris d’orfraies, et pourtant ne faudra t’il pas rendre les élus responsables de leurs actes devant leurs électeurs ? Une forme de démocratie directe, les abus dans un sens appelant les abus dans l’autre…

  2. A noter que les deux programmes présidentiels du socialiste Mitterrand (de 1981 et 1988) et celui du LR ( ex UMP de 2007, proposaient le vote aux étrangers ( toutes origines) sans réciprocité et basé sur le fait de payer des impôts.
    Les Macronistes, n’ayant pas eu le courage politique de l’inscrire dans le projet présidentiel de Macron, essayent de le faire, via un vague projet de loi. Hors s’il suffit pour un étranger «  non Européen », c’est à dire majoritairement Africain ( Afrique du Nord et Subsaharienne) et celle de l’Est constituant une bonne part du reste, cette immigration est à 90% islamiques ( sont pour l’application des lois de l’islam en France- charia), de voter au municipales et éventuellement devenir Maire eux-mêmes, cela induit aussi de permettre l’élection de Sénateurs « communautarismes » puisque élus par de « Grands Électeurs » que sont les…Maires.

    • Exemple Trappe ! ? c’est déjà le cas dans bien des « belles concentrations de chances pour la France » comme à Grenoble ! ? …
      Allez vous renseigner sur les procédés de votes tant en France qu’à la l’Union Européenne … Et pour vous « con vaincre », penchez vous sur les quelques plus de 260 « corrections de vote » de ce cher républicain que prétend être mr mélanchon lorsqu’il était « député européen » … C’est pareil pour les autres « politicards » rassurez vous ! Ou pas !!!! …

  3. Bon article mais un peu technique.
    Moi je me baserai plutôt sur les arguments :

    – Les étrangers participent à la richesse de la France

    Bien sûr, on me sortira Aznavour, Marie Curie, Zinedine Zidane et consorts.
    Mais qui est capable de dire quel pourcentage d’étrangers a réellement participé au rayonnement et à la richesse de la France.
    Va-t-on créer une carte d’électeur spécifique pour les étrangers (et par extension les français) qui font honneur à la France par leur valeur, leur talent qui, seuls auraient le droit de vote ?

    – Les étrangers peuvent voter parce qu’ils paient des impôts en France.
    Cela veut dire que les étrangers, (et par extension les français) qui ne paient pas d’impôt ne seraient pas autorisés à voter ? Y compris ceux, qui travaillant, sont exonérés d’impôt par leur salaire modeste ?

    On voit bien que ces arguments ne tiennent en aucune façon.

    Il serait plus intelligent de déposer un projet de loi qui dirait que, pour obtenir la nationalité française, il faut apprendre et chanter la Marseillaise et de passer un examen de français (niveau vie courante) Et pour ceux qui seraient dégoûtés du « sang impur »,reportez-vous à l’hymne algérien spécialement le dernier couplet.

  4. La déconstruction est sans limite avec ces « politicards » …
    Qui vote pour les sénateurs ? Les « grands électeurs ! Donc, ce sera les « élus » ( par des étrangers entre autre ) qui seront dans les arcades de la « représentation française politique » …
    Comment peut-on en être « arrivés » là ? Quelle est la légitimité de ces « politicards » qui ne sont même pas capables de garantir la souveraineté de la France et des français ?
    Tant dans les « démocraties » que dans les « beaux pays » du genre à l’Afghanistan, que ces gens aillent faire leur « proposition démocratique » … Ici, il va être temps de « reprendre le contrôle démocratique dû au peuple français » …

  5. Bonjour Monsieur Olivier, vous l’avez écrit  » Lorsque le système commence à perdre les élections, il change les règles !! « 

  6. Et un immense merci aux UNR UDR RPR qui, dès 1963, ont importé de la main d’oeuvre immigrée sous pression du CNPF pour baisser les salaires, alors que nous avions des Harkis à nourrir. Mais les Pcf et Cgt veillaient pour les bannir et les traiter de collabos.

  7. Non au vote des étrangers , il y a déjà le droit de vote pour les ressortissants de l’UE et ça suffit . Elargir ce droit , ce sera encourager le communautarisme, et nous n’avons pas besoin de ça. Il suffit de voir les histoires style burkini , pour voir que donner le droit de vote , ce sera encore pire .

  8. Mais bien sûr…on est d ‘accord…juste lorsque les pays dont ses immigrés sont originaires notamment ceux du maghreb nous donneront le même droit…pas compliqué.
    Qui aurait cru que la macronnie était à ce point …morte cherchant les cendres d’un phoénix qu’elle ne trouve pas.

  9. Aura-t-on jamais vu un chef de gouvernement autant détester son pays, sa culture et ses citoyens ? Une multitude de phrases qu’il est inutile de rappeler montre sa haine profonde du peuple français, ces Gaulois qui renâclent à la dictature européenne, à se faire remplacer. Ce grand remplacement désiré et nié par les faux culs, désiré également par ceux qui l’appellent créolisation, existe bel est bien. L’invasion est massive. Cela fera beaucoup d’électeurs pour ces messieurs. Mais cela ne durera pas ; si dans un premier temps l’immigration votera pour Macron, Nupes et autres wokes verts ou rouges, elle se détournera bien vite d’eux, les méprisera, les déchirera pour imposer son propre pouvoir, sa propre volonté, sa propre religion, sa propre et unique culture. Les politiciens et autres, qui croyaient se maintenir tout en haut de l’échelle, seront douloureusement cocus, et par leur inconséquence, leur soif de pouvoir, d’argent, leur vision hors sol de la réalité, leur bêtise, ils entraîneront dans la tragédie le bon peuple de France.

    • « Les politiciens et autres, qui croyaient se maintenir tout en haut de l’échelle, seront douloureusement cocus ». Pas seulement. Ils seront les premiers à être égorgés, l’élimination des concurrents étant définitive dans les dictatures totalitaires, l’islam en faisant évidemment partie.

      • Vous avez raison. C’est le triste destin qui peut les attendre. Mais ils n’en ont aucune conscience, top imbu de leur suprématie intellectuelle.

  10. Si ce droit est réservé à ceux qui paient l’impôt il ne devrait pas y en avoir beaucoup .Ceux qui vivent d’allocations diverses ne sont pas soumis à l’impôt .Ceux qui veulent leur donner le droit de vote n’ont qu’à leur donner les clés de l’élysée tout de suite .ce sont déjà eux qui font les lois …..

  11. C’est aux électeurs de se réveiller et de se précipiter massivement aux urnes aux prochaines élections en accordant leur suffrage aux seuls qui aiment vraiment la France et son peuple. Arrêtons les jérémiades et passons à l’action démocratiquement tant qu’il est encore temps et cessons de croire aux discours alarmistes des médias mainstream.

Commentaires fermés.

Pour ne rien rater

Les plus lus du jour

L'intervention média

Les plus lus de la semaine

Les plus lus du mois