Le mouvement Génération identitaire a organisé une action pour surveiller la frontière franco-espagnole afin de dénoncer le manque de contrôles de la part des autorités sur les voies d'entrée des clandestins, malgré un contexte de menace terroriste.

Au micro de Boulevard Voltaire, Thaïs d'Escufon, qui a participé aux tournées de surveillance des frontières, explique quelles sont ses motivations et comment s'est déroulée cette opération.

Vous étiez dans les Pyrénées et aujourd’hui à Toulouse. Génération identitaire menait, hier, une opération Defend Europe dans les Pyrénées. Quel était le but de cette mission ?

Les tournées de surveillance qui ont été effectuées dans les Pyrénées avaient pour but de sécuriser la frontière, et spécialement au col du Portillon. Depuis le 5 janvier 2021, le préfet de Haute-Garonne avait alerté sur l’importante menace terroriste et migratoire à ce point précis. Nous, jeunes militants identitaires, avons voulu exiger la fermeture totale de nos frontières. Si ce risque existe au col du Portillon, il est absolument absurde que le reste des frontières soient ouvertes.

Concrètement, qu’avez-vous fait là-bas ?

Nos équipes de surveillance ont sillonné la zone pour repérer tout migrant éventuel qui chercherait à pénétrer sur notre sol. À ce moment-là, nous aurions alerté les autorités dont c’est le travail pour qu’elles les interpellent et qu’elles procèdent à leur expulsion. Il se trouve que nous n’avons, à ce jour, rencontré aucun migrant. Néanmoins, nous avons relevé qu’en arrivant au col du Portillon, il n’y avait aucune force de gendarmerie présente pour sécuriser ce col.

C’est dramatique lorsqu’on voit le peu de sérieux que donnent les autorités aux menaces terroristes. Il est, ici, question de la sécurité des Français. En revanche, notre présence a permis à ce que des renforts de la Guardia civil du côté espagnol et des renforts de gendarmerie soient déployés sur place. On voyait très bien que n’importe quel migrant qui aurait souhaité venir à pied aurait pu traverser sans problème à ce point précis. C’est là que nous voyons le peu de sérieux qu’accorde la préfecture à cette menace.

Il est quand même scandaleux que ce soit à nous, jeunes militants, de venir faire le travail que la préfecture ne fait pas, c’est-à-dire d’assurer la protection des Français qui habitent en aval dans la région du col. La préfecture est plus stricte quand il s’agit de contrôler des Français qui voudraient partir en Espagne ou ailleurs faire du ski. En revanche, lorsqu’il s’agit de contrôler des migrants clandestins parmi lesquels pourraient se trouver des terroristes en puissance, il n’y a plus personne. Cela fait des années que de plus en plus de migrants clandestins passent par cet endroit-là. Par conséquent, cela augmente l’insécurité dans la vallée. Nous avons, évidemment, été salués et félicités par les habitants qui se réjouissaient de notre présence. Ils craignent que l’endroit où ils vivent soit menacé par ces migrants clandestins. Évidemment, nous n’avons enfreint aucune loi. Notre action consistait simplement à appeler les forces de l’ordre si nous croisions un migrant clandestin.

En 2018, des militants étaient restés plusieurs semaines sur les lieux. Aujourd’hui, qu’en est-il, dans les Pyrénées ? Les militants vont-ils rester et que vont-ils faire ?

Nous avons évalué l’ampleur de la menace. Maintenant, nous n’allons pas avoir une permanence pendant plusieurs semaines. Néanmoins, si la menace persiste, il n’est pas impossible que nous revenions. Nous allons voir en fonction des différents événements. Nous souhaitions seulement alerter sur cette menace-là et n’avions pas vocation à faire une action d’une aussi grande ampleur que celle dans les Alpes.

Récemment, vous avez bénéficié d’une relaxe par rapport à cette mission dans les Alpes.

S’il y avait eu condamnation ou non, cela ne nous aurait en aucun cas empêchés de mener d’autres actions de ce type puisque la menace terroriste existe toujours et que nous n’arrêterons en aucun cas notre combat malgré les intimidations judiciaires qui peuvent se présenter à nous.

Sur votre compte Instagram, des posts ont été censurés. Quelle est votre réaction ?

Nous sommes coutumiers de cette censure. Nous avions déjà eu nos pages Facebook et tous nos comptes Twitter censurés tour à tour. On essaie de s’accommoder. On est notamment sur Telegram, ce réseau social sans censure. J’invite, d’ailleurs, toutes les personnes qui ont visionné cette vidéo à s’abonner à notre chaîne Telegram Génération identitaire ainsi qu’à la mienne, Thaïs d’Escufon. Les médias ayant évoqué notre action se sont fait censurer, je pense notamment au média L’Étudiant libre sur Instagram. Cette censure est idéologique, on le sait, mais elle ne va en aucun cas nous empêcher d’effectuer nos opérations et d’avoir un relais médiatique.

Dans la classe politique locale, l’action a été condamnée unanimement et certains demandent la dissolution de Génération identitaire. La craignez-vous ?

Depuis 2012, certaines personnes demandent notre dissolution. Je pense notamment à Éric Coquerel. Ce n’est pas nouveau et il y en aura encore d’autres. Cela ne nous intimide pas. Maintenant, si, effectivement, le préfet de Haute-Garonne n’a pas apprécié notre opération, c’est peut-être parce que nous avons relevé son incompétence dans la sécurité.

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 22/01/2021 à 19:57.

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21 janvier 2021 à 19:05

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