Au service de l’idéologie immigrationniste, le maire écolo de Grenoble décore le passeur Herrou
Éric Piolle, maire écologiste de Grenoble, qui fait partie des "villes sans peur" (contre le néolibéralisme et l'extrême droite), persiste et signe dans son combat immigrationniste.
Le 10 janvier dernier, il lançait un appel au président de la République depuis Montgenèvre (Hautes-Alpes), à la frontière franco-italienne, là même où Génération identitaire, le 21 avril, exécutera son opération pour montrer que le contrôle des frontières est d'abord une question de volonté politique. "Nous sommes ici au sommet de l’absurde", déclarait alors Éric Piolle dans une tribune filmée, intitulée "Migrants : n’ayez pas peur, monsieur le Président !"
Le sommet de l’absurde ? Car "c’est ici que le gouvernement demande à notre police de l'air et des frontières de ramener les migrants, les exilés, à 150 mètres du panneau “France”…" Absurde ? C’est-à-dire contraire à la raison, au bon sens. Cela se discute. Dans cette tribune, le maire de Grenoble soulignait le fait que "nous sommes au début du siècle des migrations pour les raisons climatiques, géopolitiques que l’on connaît. Seul un tout petit bout de ces exilés vont arriver jusqu’à nous…" Première remarque : comment Éric Piolle peut-il affirmer, doctement, que "seul un petit bout de ces exilés" va arriver chez nous ? Seconde remarque : on notera l’emploi du terme « exilé ». Nous eûmes les immigrants, les sans-papiers, les migrants clandestins, les réfugiés. Voici les exilés. L’exilé, c’est d'abord celui qui a été banni de sa patrie. L’exilé est, par définition, une victime – à la différence de l’expatrié, qui a choisi son sort. On pourrait, cependant, rétorquer à M. Piolle que l’exilé n’aspire qu’à une seule chose : rentrer chez lui. Cette tribune givrée au pied du col de l’Échelle, en fait d’appel à la raison, maniait ce que le président de la République qualifia alors de "faux bons sentiments". Et il semblerait qu’en la matière il faille faire confiance à Emmanuel Macron : la médiatisation du héros escaladeur nous en a encore apporté les preuves ces derniers jours.
Et, donc, Éric Piolle persiste et signe puisque, lundi, il a décerné la médaille de la ville de Grenoble à Cédric Herrou, l’escaladeur des marches de Cannes, condamné en appel, en août 2017, à quatre mois de prison avec sursis pour avoir aidé des clandestins à entrer sur le territoire national (il avait alors annoncé qu’il se pourvoirait en cassation). Toutes les villes ont leur médaille d’honneur pour reconnaître un service rendu, saluer un acte de bravoure. À l’évidence, Cédric Herrou n’a rendu aucun service à la ville de Grenoble et les transports, dans sa camionnette, d’immigrés clandestins qui iront, tôt ou tard, grossir un sous-prolétariat corvéable à merci sont d’un héroïsme discutable. Quatre mois de prison avec sursis : pas de quoi se comparer avec Super Résistant !
Mais Éric Piolle utilise sa fonction de premier magistrat d’une grande ville pour servir l’idéologie immigrationniste. En effet, c’est un peu comme s’il venait, à la porte principale de la cité, livrer les clefs de la ville à ses nouveaux maîtres. À l’évidence, une provocation puisque, le jour même, Éric Piolle tweetait : "M. le procureur de la République, si la solidarité avec les exilé.e.s est un délit : condamnez-moi !" Trois remarques, cette fois-ci. La première : on ignorait que le rôle d’un procureur était de condamner. La deuxième : Éric Piolle adore le mot "exilé". La troisième : on notera l’emploi de l’écriture inclusive... Le préfet de l’Isère a "déploré" dans un communiqué ces "propos qui appellent à commettre des infractions…"
La petite camarade de jeu écologiste d’Éric Piolle, l’extravagante Esther Benbassa, véritable madone des migrants, tweetait lundi : "La com’ a (sic) l’état pur. Emmanuel Macron reçoit Mamoudou Gassama le migrant héroïque." Et honorer Cédric Herrou, c’est quoi, alors ?
Mais ne nous y trompons pas. Tout cela n'est que jeu de rôle. "Toi, tu fais le gentil, moi, le méchant." Mais la chose est entendue : les migrants viendront parce qu'il en a été décidé ainsi.
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