Cannes à l’heure des migrants
Plus lascif qu'un concours de lancer de nains, plus bling-bling que la visite de Brigitte et Emmanuel chez les Trump, le Festival de Cannes ouvre enfin ses portes, dégrafe ses décolletés et dégaine ses tétons crus pour un cru 2018 qui s'annonce, en sus de la propagande sociétale habituelle, à forte connotation politique.
En pleine débandade post-Weinstein, hormis le désormais traditionnel balancer de porcs, gorets et autres verrats, l'actuelle édition comptera des invitations adressées aux dissidents d'usage, iraniens ou russes, et présentera à un public averti des films évoquant, entres autres, un ancien lépreux, Mandela, la campagne de Macron ou celle du pape François. Et - cocorico ! - a également répondu présent à l'invitation, en prélude à l'Eurovision et à la chanson qui représentera les valeurs de la République sur les migrants, l'ancien lauréat 2017 du prix Fraternité avec les réfugiés décerné par la LICRA, et - l'un n'empêchant pas l'autre - récemment condamné pour aide à l'immigration clandestine. J'ai nommé Cédric Herrou, l'agriculteur engagé, qui, après les marches du palais de justice, gravira celles du palais des Festivals. Car un film, du réalisateur Michel Toesca, intitulé en toute simplicité Libre, racontant la "rencontre des habitants et des réfugiés qui arrivent dans la vallée française de la Roya", sera présenté au festival. Ou comment contribuer chaque jour à mettre son humble caillou dans l'immense édifice du Grand Remplacement. Quand le bâtiment va, tout va.
Après la déprime socialo-trotskiste des Belges Dardenne et les amours saphiques de Kechiche, un changement de thème était évidemment le bienvenu. Cannes, l'antre de l'entre-soi éclectique, le temple de la théocratie bien-pensante et de la convergence des luttes ; paillettes et propagande pixélisées subsidiées par vos impôts pour encourager aujourd'hui une immigration suicidaire, elle-même subsidiée, quelques générations plus tard, par les impôts de votre progéniture, par un plan à 48 milliards que certaines âmes impies dénonceraient alors comme une attitude néocolonialiste à l'égard des territoires d'outre-France.
En pleine dictature participative, plus les Européens sont hostiles à l'immigration, plus leurs dirigeants élus et leur caste culturelle la leur imposent. Sauf qu'une dictature dite classique possède, à l'encontre de la manipulation des masses votantes, une certaine pudeur que notre démocratie n'a plus. Aujourd'hui, Herrou, un repris de justice, "héros" de la marche des migrants, demain Rokhaya Diallo, obsessionnelle de l'antiracisme racialiste et "paranoïaque du sparadrap", qui s'interroge sur le racisme immanent du coton blanc. Vivement qu'elle se rende compte de la couleur d'un tampon hygiénique ; délire assuré, Palme d'or garantie. Et après-demain - mélange des genres oblige -, l'incontournable Marlène Schiappa pour un remake de son Monologue du vagin, sur la Croisette, où l'on apprend que le pygmalion déchu aurait également sévi.
Bon, en tout cas, pour Cannes 2018, c'est plié. La palme reviendra probablement à un film dirigé par un Érythréen sur l'histoire d'un migrant albano-ouzbek, transsexuel et dyslexique, sodomisé sur une aire d'autoroute par une bande de fascistes d'extrême droite, puis accueilli par une enseignante interprétée par Sophie Marceau. Sublime, dans ce rôle.
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