Robert Ménard : « Ils nous prennent pour qui ? Pour des ploucs, des citoyens de deuxième zone ? Pour une ville de pestiférés ? »

Robert Ménard

Aucun membre du gouvernement n'est venu à Béziers après qu'une école a été brûlée, le 31 octobre dernier, alors que plusieurs ministres, dont le Premier, se sont rendus, cette semaine, à Chanteloup-les-Vignes. Coup de gueule de Robert Ménard, maire de Béziers, au micro de Boulevard Voltaire.

Suite à l’incendie et aux inondations, vous avez dénoncé qu’aucun officiel ne se soit rendu à Béziers. Il semblerait que vous ayez été entendu. Laurent Nunez, secrétaire d’État, va se déplacer à Béziers. Êtes-vous satisfait ?

Huit jours après. Il était temps. Une école brûle, quatre classes partent en fumée, 300 enfants se retrouvent sans école, des policiers et des pompiers caillassés et ni le ministre de l’Intérieur ni le ministre de l’Éducation national, ni le ministre de la ville ne vient à Béziers. Les deux premiers ne font que le minimum syndical avec un tweet où ils ne citent d’ailleurs pas la police municipale. Il ne faudrait quand même pas rendre hommage à la police municipale… C’est inacceptable ! Ils nous prennent pour des ploucs, pour des citoyens de deuxième zone, pour une ville de pestiféré ?
Le fond de la question est que lorsque cela se passe ailleurs comme à Chanteloup-les-Vignes, ils y sont tous dès le lendemain, mais pas à Béziers. Il a fallu gueuler et taper du poing sur la table.
Laurent Nunez vient, il était temps !

Est-ce dû au fait que Robert Ménard soit apparenté à l’extrême droite ?

Bien entendu. Quand madame Élisabeth Borne est venue après les inondations, elle s’est donné les moyens de ne jamais mettre les pieds dans un local municipal. Elle n’a même pas pris la peine de se promener en voiture dans les rues de Béziers pour prendre la mesure des dégâts qui vont coûter à la ville presque 4 millions d’euros. Pour qui nous prennent-ils ?
Ils considèrent que cette ville a mal voté. Et comme elle a mal voté, on veut la punir. Manque de chance, les Biterrois ont du caractère et ils ne sont pas prêts à se laisser marcher sur les pieds, pas plus que moi.


On vous envoie un secrétaire d’État, ce n’est pas un ministre régalien. Cela vous suffit-il ?

Je ne vais pas faire grief à Laurent Nunez de ne pas être ministre. On va voir ce qu’il décide. Il y a un certain nombre de choses à faire. Si on a eu autant de problèmes, c’est peut-être parce qu’on nous a refusé l’an dernier les polices de proximité du quotidien. On avait demandé cette police de tous les jours, mais on ne l’a pas eue. Je précise que monsieur Castaner dit à l’Assemblée: « vous ne l’avez jamais demandé ». Il ment ! Et lorsqu’il dit: « je l’ai attribué », il ment !
Elle n’y est toujours pas. Il se fiche de nous. C’est un menteur !

Vous allez vous rendre auprès des familles qui ont été touchées par l’incendie de cette école.
Qu’allez-vous leur dire ?

Je leur avais promis qu’on se reverrait ce jeudi pour faire le point de ce qu’il va se passer. Je vais leur dire exactement les engagements que nous allons prendre. L’école sera détruite à partir du mois de janvier. Des bungalows en préfabriqué seront mis en place dès la rentrée de janvier. La nouvelle école sera prête à la rentrée 2021. Construire une école aussi vite est un record. Tout le monde s’est mobilisé, c’est une bonne nouvelle. Je vais leur dire tout l’élan de solidarité qu’il y a eu autour de leur école.

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Robert Ménard
Maire de Béziers, ancien journaliste, fondateur de Reporters sans frontières et de Boulevard Voltaire

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