Delogu, Boyard, Guiraud : LFI lance ses fines lames à l’assaut des mairies
Trois députés insoumis connus pour leurs frasques médiatiques se présentent face aux électeurs. Plus qu'une coïncidence, une stratégie. Louis Boyard, ancien chroniqueur de Touche pas à mon poste !, ex-dealer et, aujourd’hui, jeune député de la troisième circonscription du Val-de-Marne, s’est lancé dans la course à la mairie pour les élections municipales partielles de Villeneuve-Saint-Georges, la commune la plus pauvre du département, peuplée de 35.000 habitants. Suite à la démission en série de nombreux conseillers municipaux, de nouvelles élections devraient se tenir, à l'aube de l'année 2025. Louis Boyard se lance donc dans une campagne éclair.
Les députés LFI les plus médiatisés
David Guiraud, élu de la huitième circonscription du Nord, s’attèle, au contraire, à une longue campagne : celle des élections municipales de Roubaix, en 2026. Il entend mener à bien une union des gauches afin de gagner la ville successivement dirigée par un maire Les Républicains, puis par Guillaume Delbar, étiqueté divers droites. Un long chemin reste encore à parcourir, puisque le Parti socialiste a déjà fustigé cette candidature, accusant le député de ne pas respecter « l'esprit du Nouveau Front populaire, ni les partenaires politiques dont [il] réclame le soutien ».
À plus de mille kilomètres de là, un troisième député insoumis, fameux pour ses outrances et ses coups d’éclat médiatiques tant en plateau télé que dans l’Hémicycle, a laissé poindre la possibilité de porter sa candidature pour la ville de Marseille. Sébastien Delogu, fervent défenseur de la cause palestinienne dont il a brandi le drapeau au sein de l’Assemblée nationale, affiche son opposition farouche au maire Benoît Payan. Balayant d’un revers de main toute idée d’une alliance avec l’édile de la cité phocéenne en 2026, il a appelé LFI à bâtir une candidature solide pour remporter cette mairie. Sa participation personnelle à cette campagne reste hypothétique. Il avoue, néanmoins, se « poser la question » : « Si on me le demande, je pourrais y réfléchir », affirmait-il, au micro de Sud Radio.
Dans un contexte politique chancelant, enchaînant dissolution de l’Assemblée nationale, censure d’un gouvernement vieux d’à peine trois mois, alliance contre-nature des partis de la gauche et du centre dans un front républicain incompréhensible, il importe, pour les différents groupes politiques, de tirer leur épingle du jeu afin d'assurer leur survie. La France insoumise ne compte pas se faire voler les élections municipales prochaines : elle entre dans la bataille dès à présent. En 2020, LFI s’était rangée derrière 550 listes de la gauche sans investir de candidats sous bannière insoumise. La stratégie semble avoir changé, puisque ces trois députés LFI envisagent, de près ou de loin, de briguer les grandes municipalités de leurs circonscriptions respectives sous leur propre bannière. Le point commun entre les trois candidats n'a rien d'un hasard : Boyard, Guiraud et Delogu sont des personnalités politiques extrêmement médiatisées.
« Conquérir des mairies »
Selon l’historien Gilles Candar, spécialiste de la gauche, interrogé par Politis, ces élections sont vitales pour que La France insoumise perdure et le changement de stratégie politique dont témoignent ces candidatures populaires témoigne d’une volonté de renforcer un ancrage territorial pour l'instant peu présent à LFI. Le texte d’orientation politique du parti est clair sur ce point : il s’agit d’« accélérer notre implantation locale et des cadres d’auto-organisation populaires à tous les niveaux de représentations politiques ». Objectif : « conquérir des mairies et des présidences d’exécutifs locaux et constituer des groupes d’élu·es insoumis·es et citoyen·nes dans les conseils municipaux et dans les établissements publics de coopération intercommunale ».
Longtemps après le RN, le parti de Mélenchon semble relever le défi de l'implantation locale. Fort de plébiscites dignes de dictatures africaines dans les banlieues islamisées, les fines lames de LFI feront face à une opposition nourrie du RN dans le Nord ou à Marseille.
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48 commentaires
….et je parie que François Hollande va les soutenir. Mitterrand , il y a un demi-siècle, s’était acoquiné avec l’ultra-gauche (le PC) mais pour mieux l’affaiblir et le digérer. Hollande, lui, s’acoquine aussi avec l’ultra-gauche (LFI), mais c’est lui qui va se faire digérer.
Pas l’air très affuté, les « fines lames » ! Mais au royaume des aveugles, les borgnes sont rois… Ils ont des chances de gagner ! Le clientélisme marche bien, dans « les quartiers de reconquête républicaine » !
Ils ont raison de se lancer dans la course, car ils savent qu’il y a un paquet de décérébrés qui voteront pour eux.
Je forme au nom de la liberté et de la diversité Politique, que l’ensemble des Candidats RN surpassent l’ensemble des Candidats LFI ! Pourquoi ? Parce que les LFI ont surtout l’esprit Soviétique et une fois qu’ils prendront le pouvoir quelque part ! Ils ne le rendront plus, c’est ca l’esprit Soviétique ! Hervé de Néoules !
» fines lames » hahahaha j’adore.
Pas de soucis Maire ou députés avec le vote de ceux que l’on connait ils resteront dans la course ….
Aujourd’hui, ils disent se distinguer des autres partis de gauche, mais ne nous y trompons pas, dès qu’il le faudra, ils n’acoquineront. C’est dans leur gènes.