Rentrée scolaire : l’école au bord de la faillite

Pap Ndiaye

« Tous les signaux sont rouge. » À quelques jours de la rentrée scolaire, les enseignants contactés par Boulevard Voltaire ne cachent plus leur inquiétude. Entre la baisse du niveau général et l’entrisme de l’idéologie woke, beaucoup redoutent l’année scolaire à venir placée sous le règne du nouveau ministre de l'Éducation nationale Pap Ndiaye.

Des enseignants introuvables

« Pénurie d’enseignants », « crise catastrophique », « état d’urgence »… Comme le révèlent les titres de presse parus ces derniers jours, l’Éducation nationale doit faire face à une importante crise de recrutement. 4.000 postes restent à pourvoir alors que les élèves reprennent le chemin de l’école dans une semaine seulement. Du jamais-vu ! Pour l’école primaire, seulement 83,1 % des postes sont actuellement pourvus, contre 94,7 % l’an dernier. De même, au collège et au lycée, seuls 83,4 % ont trouvé preneurs, contre 94,1 % en 2021. Dans le secondaire, certaines matières pâtissent plus que d’autres du manque de professeurs : l’allemand, les lettres classiques, la physique-chimie et les mathématiques. « Plus personne ne veut devenir enseignant aujourd’hui », déplore un professeur de français du Val-de-Marne. En cause, notamment, des salaires peu attractifs, une charge de travail trop lourde, des classes surchargées et aussi « des problèmes de sécurité et d’autorité dans certains établissements », nous glisse un professeur d’histoire-géographie qui veut rester anonyme. « Mais il y a un autre problème qui est moins médiatisé, ajoute ce professeur, c’est celui des remplacements non assurés. » D’après la Cour des comptes, à peine 21 % des heures d’absence « de courte durée » ont été remplacés en 2018. « Quand on cumule le nombre de jours manqués à cause des professeurs absents non remplacés, c’est un autre véritable scandale », s’agace cet enseignant.

Or, cette crise de recrutement n’est pas sans conséquences sur le niveau des élèves. Alors que le vivier de candidats potentiels s’épuise, « le concours de recrutement des professeurs devient de moins en moins sélectif », constate un enseignant francilien. Ainsi, au CAPES de mathématiques, la barre d’admission était à 8/20 en 2021. Pour pallier cette pénurie, les académies, dont Versailles, Toulouse et Amiens, ont tenté le tout pour le tout en organisant des job dating d’une vingtaine de minutes. « Maintenant, on recrute le tout-venant », s’inquiète un enseignant joint par Boulevard Voltaire. Qui dit baisse du niveau des professeurs dit inévitablement baisse du niveau des élèves. Qu’on ne s’y trompe pas, derrière les apparents bons résultats au baccalauréat se cachent d'importantes lacunes des élèves français. Les scores de la France dans les différents classements internationaux, souvent en queue de peloton, n’ont donc rien d’étonnant.

L’entrisme de l’idéologie woke

À la veille de la rentrée scolaire, les enseignants joints par Boulevard Voltaire ont une autre inquiétude de taille : « l’inquiétude Pap Ndiaye ». Quelle sera la politique du nouveau ministre de l’Éducation nationale ? « Jean-Michel Blanquer avait suscité de nombreux espoirs mais a énormément déçu, explique l’un d’eux. Je suis inquiet de voir Pap Ndiaye, un idéologue woke, à la tête de l’Éducation nationale. » Alors que la théorie du genre et autres idéologies LGBT gangrènent déjà de nombreux établissements scolaires, certains redoutent de voir sauter les derniers remparts face au wokisme, sous l’influence du ministre. C’est le cas des professeurs du forum École & Nation, un groupe « souverainiste transpartisan dédié au redressement du système éducatif français » : ils s’inquiètent notamment de la disparition des lettres classiques dans l’enseignement secondaire. « Il y a urgence à agir. Si on ne fait rien, le grec et le latin vont bientôt disparaitre », s’alarme un membre de ce collectif. Selon eux, le wokisme , « idéologie qui prône la déconstruction de nos racines », pourrait bientôt porter le coup de grâce aux langues anciennes pourtant si essentielles à la compréhension de la langue française, des sciences et de notre Histoire. Ils demandent donc le retour de l’enseignement obligatoire des lettres classiques au collège et au lycée afin de préserver cet héritage inestimable.

Pap Ndiaye, pourtant adepte des théories de la déconstruction, commencera-t-il le chantier de reconstruction de l’école française ? Difficile d’y croire…

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 25/08/2022 à 20:40.
Clémence de Longraye
Clémence de Longraye
Journaliste à BV

Vos commentaires

48 commentaires

  1. Le Pape de l’abrutissement national commence très fort.
    Étant donné le nombre insuffisant d’enseignants, les classes passeront de 30 à 40 élèves…
    Histoire de s’assurer que le niveau d’instruction continue sur sa lancée, c’est-à-dire vers le néant !

  2. La France, vaste chantier de démolition, voilà ce que c’est tout simplement. Comment anéantir un pays en 40 ans, admirez le travail.

  3. Un désastre annoncé mais un désastre voulu semble t’il à entendre et lire Brighielli et Sophie Coignard !

  4. Et bientôt Macron nous fera un beau discours expliquant que, si le niveau a baissé, c’est de la faute des français.

  5.  » des classes surchargées et aussi « des problèmes de sécurité et d’autorité dans certains établissements » !
    De mon temps, de la primaire à la terminale, les classes comptaient entre 30 et 40 élèves et cela fonctionnait à la perfection. L’enseignement était de qualité tout comme les enseignants, notamment les Instituteurs, avec un grand I et non ces professeurs des écoles qui prodiguent un ersatz d’instruction qui fait que les jeunes qui arrivent en 6ième ne maîtrisent aucun des fondamentaux. Quant à la sécurité et autorité, en mai 68 les enseignants ont donné la verge aux élèves pour se faire battre . Qu’ils ne viennent surtout pas se plaindre aujourd’hui.

  6. manque de profs, de soignants; de policiers de fonctionnaires de justice manque de prisons manque de patriottisme on court à l’effondrement du pays. merci ç ceux qui par deux fois ont élu macron

  7. Vu l’évolution des programmes, on a pas besoin d’un champion du monde du 100 m pour apprendre a se tenir debout

  8. « Tous les signaux sont rouge. » pas etonnant on a les ministres les plus incapable et incompétent de la planete , ils sont tous bien a l image de leur chef

  9. Cette situation me laisse coite.
    En même temps (expression désormais consacrée) il faut comprendre pourquoi le métier d’enseignant, qui fut un sacerdoce, n’attire plus grand monde.
    Mais le nouveau ministre va mettre de l’ordre dans le foutoir ambiant. Promis, juré.

  10. Macron avait cité l’éducation comme l’une des priorités de son nouveau mandat et « en même temps » il nomme Pap N’Diaye ministre. La contradiction n’est qu’apparente : sa priorité est bien l’Education Nationale, mais non pas pour la reconstruire mais pour achever sa destruction et accélérer la formation de nouvelles générations de crétins incultes, futurs esclaves dociles de la mondialisation.

  11. Pap va certainement faire une activité « de cohésion » dans les écoles du premier degré: créer des affiches de promotion pour le « Planning familial lorsqu’il n’y aura pas d’instits devant les élèves ? ? ? …
    macron va faire « un tour à l’international » en cette fin de semaine … et pour son premier déplacement de second mandat il ne « choisit » pas n’importe quel pays ! ! ! …
    La démagogie de ces « politicards » ? A ce niveau d’incompétence et de capacité à tout fracasser, ce sont eux qu’il faut consommer avec « sobriété » …

  12. Bon. Le nouveau ministre vient d’arriver, et tout est de sa faute en gros. Quant au « wokisme », je crois que 99% de la population s’en moque totalement. Mais il faut bien trouver un responsable qui correspond à une certaine idéologie.

    • Je ne pense que le « wokisme », produit importé des USA sans taxes inquiète bien plus que 1% des français dont à priori vous ne faites pas partie…
      Sans doute normal dès lors que l’ensemensement des la maternelle de ces idées nauséabondes ne vous choquent pas…

  13. Tant que le gouvernement ne prendra pas des mesures coercitives, autoritaires et contraignantes envers ceux qui sèment le foutoir et la pagaille rien ne s’améliorera. Supprimer les allocations aux familles des délinquants serait déjà une première solution avant le placement des récalcitrants en centres militaires fermés.

  14. Seuls les élèves formés dans les meilleures écoles privées (par exemple les enfants du ministre) auront un avenir, les autres iront rejoindre le creuset des petits métiers qui leur permettra de vivoter plus ou moins bien. Le coût de l’EN est abyssal c’est le budget le plus élevé de toutes les administrations avec les résultats les plus mauvais de toute l’europe. Aujourd’hui être prof dans le public c’est avoir des élèves qui ne parlent pas français, avoir des délinquants qui sèment le désordre dans les classes, c’est se faire insulter, voire agresser par des élèves et des parents qui ont oublié d’éduquer leur progéniture…..on ne peut pas dire que ce soit particulièrement attirant .

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