Déjà en perte de vitesse, la plate-forme Netflix se demandait comment ralentir encore auprès de sa clientèle française. Pour réussir une baisse massive des abonnements, les dirigeants se devaient de dénicher un scénario rébarbatif, une pauvre histoire porteuse d'idéologie impopulaire et de financer le tout dans les plus brefs délais.

Signe du destin, le réalisateur Romain Gavras et l'impayable Ladj Ly avaient réuni tous les ingrédients pour parvenir à ce résultat : mélodrame d'une fratrie de banlieue, délinquants armés jusqu'aux dents, deux doigts de rodéo moto, une pleine marmite de victimisation... « N'en jetez plus, nous avons perçu la beauté du message. Signez là ! » Les décideurs de Netflix exultaient : « Si, avec un tel déferlement d'images qui hérissent le public, les abonnements ne chutent pas massivement, c'est à n'y rien comprendre. »

La date de mise à feu du pétard mouillé est fixée au 22 septembre. Le film se nomme Athena et les deux extraits visant à dissuader de le visionner ont été mis en ligne. Le premier montre un jeune homme marchant avec détermination. Musique Hollywood grandiloquente. Dans un décor de cité en proie à un chaos indescriptible, le héros rejoint une foule de personnages massés derrière des créneaux façon château fort. Les chevaliers des temps modernes semblent disposés à en découdre avec le reste du monde. Pure fiction ou film d'anticipation ? Le macronien tremble devant cette première bande-annonce. Les subventions n'ont pas suffi. « Bruno, passe-moi le chéquier ! »

Lors du second extrait, les troupes passent à l'action. Dans un fourgon de police pris à l'ennemi, une bande de jeunes armés de matraques et de fusils à pompe fonce vers... peut-être Paris ? Des conducteurs de motos cabrés sur les roues arrière les accompagnent, ainsi qu'une voiture remplie à ras bord de combattants déterminés. Histoire de conserver une poignée d'abonnés, l'un des rebelles brandit un drapeau bleu blanc rouge. La fibre républicaine est sauve. C'est un 1789 des temps modernes. Les scénaristes ont tenté l'assimilation aux grands moments de l'Histoire. Châteaux forts, Révolution française... Sur un malentendu, quelques spectateurs peuvent rester devant l'écran.

Sur Twitter, un déluge d'indignation a accueilli cette mise en bouche aux allures de prophétie. C'est l'avenir du mondialisme illustré d'exemples concrets. Des images à couper l'envie d'écouter Macron. L'opposition de droite n'en demandait pas tant.

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24 août 2022 à 19:38

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6 commentaires

  1. Il fut un temps pas si lointain où j ai failli céder aux sirènes de Netflix, puis leur grand virage woke m en a dissuadé, me privant au passage du plaisir que j aurais pris de résilier mon abonnement en signe de mécontentement… C est balot…

  2. Je connais quelques personnes qui regarderont ce nouveau chef-d’œuvre.
    Tant pis pour elles.

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