Quentin, Justin… ces prénoms de mineurs que les médias s’autorisent à révéler

En revanche, gare à vous si vous osez rendre publique l'identité d'un suspect mineur au prénom exotique !
@Wikimedia commons
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Elle s’appelait Mélanie. Mardi 10 juin, cette jeune femme est morte à Nogent, en Haute-Marne, victime d’une attaque au couteau survenue au sein du collège où elle occupait le poste d’assistante d'éducation. Elle était maman d'un petit garçon de quatre ans. Rapidement, son CV complet a été déroulé dans la presse : trentenaire dévouée, investie en tant que conseillère municipale, ancienne coiffeuse puis, depuis septembre 2024, chargée d'encadrer les élèves en dehors des temps de classe au collège Françoise-Dolto.

Sur l’assaillant, en revanche, très peu d’informations ont filtré, dans un premier temps. On a seulement su son âge, son absence de casier judiciaire et son profil « tout à fait normal ». Le suspect étant mineur, il est vrai que les médias sont tenus à une certaine retenue. Mais dès l’ouverture de son JT de 13 heures, l’audiovisuel public a brisé l’omerta et s’est permis de divulguer le prénom du jeune homme : Quentin.

L’information a rapidement fait le tour des réseaux sociaux, suscitant parfois des commentaires ironiques. « Mauvaise nouvelle pour Marine Le Pen, Jordan Bardella et Éric Zemmour : le gamin de 14 ans qui a poignardé à mort une surveillante de collège à Nogent se prénomme Quentin. Va falloir chercher une autre explication que le "Grand Remplacement" », a ainsi ironisé Jérôme Godefroy, ancien présentateur du journal de RTL de la mi-journée. « L’extrême droite n’en parlera pas parce que le jeune qui a tué Mélanie s’appelle Quentin », a ajouté l’influenceur algérien Kamil Abderrahman. Mauvaise pioche : la droite dans son ensemble a passé tout le reste de la journée à commenter le meurtre de la malheureuse Mélanie.

Les prénoms autorisés

La révélation par un média de service public du prénom d’un suspect mineur a de quoi étonner. « Vous remarquerez que lorsque le tueur au couteau s'appelle Quentin, on a le droit de publier son prénom, même s'il est mineur », a ainsi observé un internaute attentif. Ce n’est effectivement pas la première fois que l’interdiction de dévoiler l’identité d’un suspect mineur - édictée par l’ordonnance de 1945 - est allègrement piétinée. En avril dernier, certains s’étaient assis sur leurs beaux principes déontologiques et avaient publié le prénom d’un jeune de 16 ans, suspecté d’être l’auteur d’une attaque mortelle dans un lycée à Nantes.

En décembre 2023, déjà, les médias n’avaient eu aucun mal à dévoiler le prénom, mais aussi le dossier médical, d’un jeune de 15 ans accusé du meurtre de ses parents. Il faut croire que Justin, Quentin et Valentin font partie de ces rares prénoms qu’il est permis de communiquer au public...

Les prénoms interdits

À l’inverse, un embargo total fut imposé concernant l’identité des suspects dans l’affaire du meurtre raciste de Thomas, à Crépol. Et pour cause : « Ça veut dire que ce sont des Maghrébins. S’ils s’appelaient Patrick, Roger ou David, on le saurait déjà », confia une source policière à nos confrères de Valeurs actuelles. « Ils sont français, mais pas un seul n’a un nom à consonance française », confirma ensuite, au Figaro, un membre bien informé du gouvernement.

Mais gare à ceux qui osent révéler les prénoms trop exotiques. Sur X, Jean Messiha a indiqué avoir été convoqué par la police sur instruction du parquet pour avoir relayé le prénom du principal suspect dans l’affaire de Crépol. « Par contre, là, comme le meurtrier de Mélanie, la surveillante à Nogent, s’appelle Quentin, dans l’heure, les médias ont fuité son prénom, son âge, sa ville, ses antécédents, etc. »

Quand les prénoms sont trop dérangeants, les médias ne font pas que les cacher, il leur arrive aussi de les modifier. Dans l’affaire Elias, cet ado tué à Paris à coups de machette, Le Parisien choisit de baptiser audacieusement les suspects « Joe » et « Lucien ». « Tous les prénoms des mineurs ont été changés sauf celui de la victime décédée », reconnut néanmoins le quotidien.

Souvenez-vous aussi de cette petite fille juive violée à Courbevoie, en juin 2024, par trois jeunes musulmans. Âgé de 12 ans, l’instigateur présumé du crime eut droit, lui aussi, à un prénom d’emprunt : la presse le rebaptisa « Lorenzo ».

Cette opération de manipulation n’est hélas pas nouvelle. « Je confirme ! J’ai fait partie de ces journalistes dans les années 90, au motif que les prénoms n’étaient pas signifiants et qu’il ne fallait pas donner des arguments au FN », tweeta Bernard de La Villardière, figure du groupe M6, en juillet 2020.

Cela fait donc plusieurs décennies que les médias désinforment en falsifiant le réel. Sous couvert d’antiracisme, rendant difficile, voire impossible, tout diagnostic honnête de la situation et tout traitement efficace. Jusqu’à quand ?

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Jean Kast
Journaliste indépendant, culture et société

Vos commentaires

89 commentaires

  1. Encore une flagrante hypocrisie de la « bien-pensance » gauchiste (pardon pour le pléonasme). Cela me fait penser au principe selon lequel le racisme anti-blanc n’existe pas diffusé par cette même « bien-pensance » qui prend vraiment les gens pour des imbéciles. Croit-elle que nous sommes dupes de ces bidouillages ?

  2. Pourtant il serait facile de changer les noms. Si un crime est commis par un Mohamed, l’appeler Mouloud dans l’article, si c’est un Samir, l’appeler Moustafah, etc… :) On protège l’identité de la victime, mais on ne prend pas le lecteur pour une bille. Moralité, la grande majorité des français (et j’imagine dans beaucoup de pays européens) ne croient plus ni en la justice, ni dans les médias ni dans les politiciens.
    Il n’y a aucune manière d’imaginer que l’invasion migratoire sera à terme pacifique, elle ne l’est déjà pas, et plus on attend, plus on fait rentrer 500000 personnes par an dans le pays, plus résoudre les trop nombreux problèmes sera difficile. Donc les médias ne font que différer et augmenter les crises futures.

  3. Il semblerait que la famille soit tunisienne ou d’origine tunisienne (son nom n’a pas été divulgué) . Il semblerait que l’assassin soit de culture musulmane et qu’il n’ait pas supporté la remontrance d’une surveillante relative à son comportement envers sa « copine » à l’intérieur du collège…. Et in ne regrette rien….

  4. J’ai lu quelque part que ce n’est pas son vrai prénom et qu’il serait du Maghreb?
    Certainement de la médisance venant de ceux qui n’acceptent pas la réalité, ont-ils vraiment tort?
    La manipulation des médias n’est pas finie non?

  5. Au su des noms que les gens donnent maintenant à leurs progénitures,il n’est pas nécessaire de se la jouer avec des Quentin et autres, il y a plein de possibilités, je pense à Confiture, Tournevis, Brochette, Tartine, Trottinette, Mouchoir, ….Ainsi, on évite de scandaliser les malheureux Kévin et Matteo, et en plus on aurait le choix dans l’équilibre des genres sans se fatiguer, le gamin Fromage et la fille, parce qu’il n’y a jamais de fille dans les noms d’emprunt, on aura remarqué, disons Mignonnette c’est sympa !!! Allez, j’ai assez déversé mon rire jaune, actualité aidante. Quelle triste société nous fabriquons, pfff.

    • Absolument d’accord avec vous : après les prénoms américains de  » stars » de télé, ceux piochés dans le panthéon romain mal assimilé, ils-elles inventent et se croient originaux et géniaux ( pauvres gosses ! ). Comme si 365 prénoms dans le calendrier ( + ceux de leurs ancêtres morts aux 4 guerres ou veuves) ne suffisaient pas !

    • Chez  » nous », on a déja eu une Myrtille et un César, dès les années 85 : lourd à porter !

      • Pour un vrai Quentin dont ils sont heureux d’étaler le prénom à la une (enfin, ils en ont un…), combien de Mustapha, mohamed ou Youssouf pudiquement rebaptisés Joe, Julien, Matteo ou Kevin… Les gens sont tellement habitués que maintenant, quand un prénom est tu, immédiatement ils pensent quelle est l’origine du coupable…

  6. Vu que les Français continuent de voir ce qu’ils voient , de dire ce qu’ils voient , ils seront bientôt équipés de masques opaques et de bouchons d’oreilles fournis par l’Etat , comme ce fut le cas pour le masque sanitaire sensé protéger du virus chinois .

    • de dire ce qu’ils voient
      #
      Ah non, pas question de dire ce qu’uls voient. Ce serait du racisme.

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