Réseaux sociaux : la diversion politique après le drame de Nogent

Quelques heures, à peine, après le meurtre d’une surveillante devant un collège de Nogent, Marine Le Pen interrogeait le président de la République à l’Assemblée nationale sur « la réponse du gouvernement à ce drame qui suscite la peur de toutes les familles ». Cette réponse ne s’est pas fait attendre longtemps, et tout de suite, il dégainait ses premières annonces : dans les quinze jours, les mineurs ne pourront plus acheter de couteaux. Et, dans la foulée, Emmanuel Macron d'annoncer l'interdiction prochaine de l’accès aux réseaux sociaux pour les moins de quinze ans.
Un cadrage politique qui évite l’essentiel
Dès le lendemain du tragique événement, Emmanuel Macron déclarait même, durant l'émission qui a fait un bide sur France 2, vouloir porter cette interdiction au niveau européen. Benjamin Haddad, ministre délégué chargé de l’Europe, le soutenait aussitôt en promettant que, faute de consensus, « la France montrerait la voie ». Quant à Élisabeth Borne, elle soulignait la « nécessité » de cette mesure pour « protéger nos enfants face à la banalisation de la violence ».
« Je porte l’interdiction des réseaux sociaux pour les moins de 15 ans. Et on peut le faire. Je nous donne quelques mois pour une mobilisation européenne. Sinon, on commencera en France. On ne peut pas attendre. » @EmmanuelMacron pic.twitter.com/O5KGNzVz7Y
— Benjamin Haddad (@benjaminhaddad) June 10, 2025
Une communication bien rodée et un message clair : ce ne serait ni la défaillance éducative, ni le laxisme judiciaire, ni l’effondrement de l’autorité parentale qui seraient à l’origine de cette violence juvénile, mais bien… les réseaux sociaux ?
Une mesure hors sujet ?
Une position dans laquelle les médias se sont aussitôt engouffrés. Interrogée sur France Info, la neurologue Servane Mouton, co-présidente de la commission sur l’impact de l’exposition des jeunes aux écrans de 2024, estimait que « la première responsabilité, c’est celle de l’État et des industriels ». Les plates-formes sont donc sommées d’agir. Les parents, eux, restent absents du débat, de même que la Justice, dont personne ne semble s’interroger sur les failles.
L’interdiction des réseaux sociaux répond-elle réellement à ce qu’il s’est passé à Nogent ? Elle ne dit rien de l’acte lui-même ni de ce mineur qui a tué à coups de couteau une surveillante. Pour certains, cette mesure ne serait qu’un prétexte, un hors-sujet, comme le résume l’avocat et essayiste Erwan Le Morhedec, qui souligne « un brin de décalage avec le meurtre d’une surveillante à coups de couteau ».
Cette absence, la mère d’Elias, l’adolescent de 14 ans tué à coups de machette par deux mineurs en janvier dernier, l’a pointée sans détour au micro d’Apolline de Malherbe : « On n’a plus le temps de réfléchir », a-t-elle déclaré après avoir entendu, « terriblement choquée », Élisabeth Borne affirmer qu’il ne fallait « ni légiférer à chaud, ni dans l’émotion ».
Nous apprenons avec effarement le meurtre au couteau d’une surveillante du collège Dolto, de Nogent.
Au même moment ce matin, la mère d’Elias, adolescent tué à la machette par un délinquant multirécidiviste suppliait Madame @Elisabeth_Borne d’agir sans attendre.
Quand nos… pic.twitter.com/JpzBz75GL2
— Marion Maréchal (@MarionMarechal) June 10, 2025
« Un aveu d’impuissance »
Une réponse jugée bien légère par ceux qui, à droite, réclament un vrai sursaut d’autorité. Éric Ciotti rappelle qu’il avait fait voter l'encadrement des mineurs délinquants dans des centres fermés et la suppression des allocations pour les parents défaillants. Deux lois, rappelle-t-il, que ni François Hollande ni Emmanuel Macron n'ont jamais fait appliquer.
Face à la violence des mineurs j’ai fait voter deux lois que Hollande et Macron n’ont jamais fait appliquer ! Je demande au gouvernement de les appliquer sans attendre :
✅ L’encadrement de type militaire des mineurs délinquants dans des centres fermés.
✅ La suppression des… pic.twitter.com/2Aw1UyOJ49
— Eric Ciotti (@eciotti) June 11, 2025
Pour lui, le problème reste entier : « Sans répression, il n’y aura pas de protection. Sans responsabilisation des parents, il n’y aura pas de réponse parfaite. On a laissé trop dériver notre société », a-t-il déclaré, au micro de LCI.
La réponse attendue par les Français est celle de la fermeté : elle ressemble surtout pour l'instant à un écran de fumée.

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38 commentaires
Ah qu’est ce qu’il a l’air serieux notre president pret a defendre les interets de son nouveau monde ou nous allons nous habitues a ces genre d’evenements, jusque cela va bien representer dans les moeurs et que nous allons avoir de la complaisance avec tous ces bienfaits de notre nouvelle culture, parce que la culture Francaise pour notre president elu par nous a clairement prononce qu’elle n’existe pas de toute facon, et c’est bien notre chance (D’apres Mme Macron) d’avoir un president qui fait le necessaire. Peut-etr apres son giffle a la sortie d’avion elle va changer un peu des idees. C’est vraoment epoustoufflant de voir tout cela et tous les canaux dont l »Elysee se sert pour justifie cela, c’est vrai il ne s’agissait une caresse d’amour pour transmettre de l’energie.
On va interdire les couteaux ? de cuisine ? Quelle riche idée. Quand le sage montre la lune, l’imbécile regarde le doigt.
Les responsables ne sont pas les réseaux sociaux, mais les réseaux Elyseens et Bruxellois…..
Oui Alienor. Ecran de fumée qui cache l’impuissance, le défaut de réflexion, le profond affaissement intellectuel de la caste politique sous les ordres de Macron. Des exceptions bien sûr.
LE 11 de ce mois, sur Cnews, les Pros2, une enseignante était interrogée sur les motivations possibles de ce gamin qui a assassiné une surveillante. Dans ses deux premières phrases, elle a dit l’essentiel résumé par ce mot, frustration de l’élève. Mais Pascal Praud ne l’entendait ps de cette oreille. Il lui fallait LA réponse attendue, qui n’est pas venue. Cette enseignante de caractère a tenu tête. Bravo.
Une parenthèse. Il est reconnu que dans un exposé oral, la plus part du temps, l’essentiel est dit dans les premières phrases. La suite n’étant que du délayage.
Revenons à ce gamin et aux causes de son acte. Il est interdit d’interdire. Les enfants ont été habitués par les adultes à obtenir ce qu’ils exigeaient parfois par le chantage, parfois sous la menace, par la colère. Les parents cèdent, l’enfant a acquis tous les droits. Lorsqu’une autorité cherche à imposer sa position, le clash est inévitable. La veille de ce meurtre, ce gamin avait dû subir le dictat d’une surveillante, en présence d’un tiers, qui plus est sa petite copine, le comble. Quel affront. On n’embrasse pas une copine dans une école. Vexé, atteint dans son esprit, dans sa chair, ayant eu à subir, à se plier, la forte frustration engendrée a généré un ressentiment exacerbé par l’air du temps. Pour quelles raisons aller chercher midi à quatorze heure alors que la réponse est dans l’acte, l’autorité n’a plus droit d’existence. Et Macron est un maître en la matière. Le chef de la guimauve républicaine.
Est-ce une marque d’autorité que de faire le clown sur les marches ou sur les pelouses de l’Elysée en présence de déjantés. De s’affaisser au point de déclarer sur des marches « je n’ai pas couché avec Benalla » ? De s’afficher dans les bras d’un délinquant qui lui fait un doigt d’honneur ? De déclarer à des membres des services de santé « Je vais les emmerder » ? etc. Macron affaisse profondément la fonction, la population qui le soutient suit le mouvement, par mimétisme ne respecte plus rien. Des parents aux enfants, sans négliger cette faune politique censée représenter des français, aboyeurs crocs menaçants, vous les reconnaissez. Des aboyeurs qui dressent les uns contre les autres, leur passe-temps favori. Des aboyeurs qui projettent sur les français toutes les faiblesses dont ils sont les parfaits représentants, racistes, fascistes, etc. Un monde à l’envers. Ne pas s’étonner que les enfants le soient aussi, à l’envers.
Un dernier saut. Borne et consort sortent de leurs poches les premiers remèdes qui trainent dans les caniveaux : supprimer ceci, cela. Il ne leur viendrait pas à l’esprit de remplacer leurs leçons inutiles sur le sexe par des notions sur le civisme, la morale, le savoir vivre en communauté. Non c’est trop classique, pas suffisamment progressiste, déjanté. Quelle est belle cette France de Macron.
Encore un truc déconnecte. Dans la vie nous encaissons des milliers de frustrations, dans la vie professionnelle, sur la route, les rapports avec le fisc Etc…..et 80 ans après j’ai tue personne, les frustrations débutent des le premier jour. Le problème est le manque d’éducation, de discipline, de savoir scolaire et la cerise c’est la culture, humaine pour les uns, barbare pour les autres. On ne dirige pas un pays avec des nounours et des bougies ou des slogans de type « je condamne avec la plus grande fermeté » ou des « vous n’aurez pas ma haine » debile……..
Vous avez tout à fait raison. Tous ces journaleux qui cherchaient désespérément une cause à cet assasinat, alors qu’elle était clairement annoncée dès le début : la frustration d’avoir été réprimandé.
Une fois encore le remèden’est pas lo bon. Interdire la vente des couteaux n’empêchera une personne d’en assassiner une autre avec un couteau de cuisine récupéré chez elle. On se demande parfois si nos dirigeants réfléchissent avec lucidité.
Une mesure simple qui serait d’une grande efficacité: interdire la fabrication, l’importation, la vente, la détention, le port, de vêtements à cagoule. Les crapules qui frappent, qui pillent, qui brûlent, qui violent, qui tuent à l’occasion, portent TOUTES des cagoules et des masques. Supprimons les cagoules et arrachons les masques!
A 100% d’accord avec les demandes d’Eric Ciotti
Le cynisme de l’habitant du 55 Faubourg Saint Honoré ne laisse pas de m’émerveiller. Oser profiter de multiples drames qui ont vu la mort horrible d’une jeune femme et d’adolescents pour prendre prétexte de museler l’opposition en voulant interdire les « Rézosocio » au moins de 15 ans est abject. Macron veut faire taire tous ceux qui racontent le réel de la France sous sa direction. dette, violence extrême, effondrement du niveau scolaire, justice idéologique, antisémitisme, etc. etc. On commence par une interdiction d’internet au moins de 15 ans puis on continuera en voulant interdire les contenus « haineux » et/ou racistes. Evidemment ce qui sera « haineux » visera à critiquer le gouvernement et Narcisse et « raciste » tout ce qui critiquera une immigration islamiste (par exemple Afghane) totalement hors de contrôle car c’est ce que veut Macron. Zemmour en a fait les frais deux fois en justice.
Ce qui est arrivé à C8 montre ce qu’est profondément la macronie. Un totalitarisme « soft ».
Il sera incompétent,nul ,et dangereux jusqu’au bout ..et il ferait mieux de ne plus parler ..et qu’il se taise à jamais
NON ! Se taire n’est plus suffisant ! Qu’il se barre et nous fiche enfin la paix !
Président, soyez gentil, taisez-vous ! ça nous fera un moment de calme dans cette période particulièrement grave.
C’est bizarre, sur la route les amendes pleuvent pour « protéger les automobilistes » , et c’est donc la répression. la responsabilisation joue aussi, suppression de permis et tout le monde trouve ça normal. Tu a tué, insulté, cassé, menacé, tu va subir une répression, une facture, une note, une amende, à payer et une responsabilisation, tu as fauté, tu perd ton permis ( de séjour). Si ça se fait sur la route, on doit le faire dans le vivre ensemble bien connu, les autres automobilistes, la route pour tout le monde etc….
Ils ne font que du bla bla et quelques mesurettes pour calmer mais nous ne sommes pas dupes ! Il y a eu S Paty, D Bernard et hélas il y en aura d’autres tant que rien ne sera vraiment fait
Je crois que c’est Coluche qui disait : « y’a des gens on croirait qu’ils ont des gosses parce qu’ils ne peuvent pas avoir de chien »… On pourrait même penser que certains, au moment de partir en vacances, ils les attacheraient à un arbre sur une aire d’autoroute… Et pourtant ils se goinfrent avec les primes de rentrée scolaire, les allocs, qui leur permettent de s’acheter le dernier smart Phone, la dernière télé, la dernière console. Un argent que les enfants ne voient pas. C’est à ces parents là qu’il faudrait supprimer touts les aides. Pour les rentrées scolaires, au lieu de donner de l’argent, distribuer des bons d’achats uniquement utilisables dans les magasins de vêtements, de fournitures scolaires ou des librairies pour acheter les livres de classe. Pour les allocs, des bons d’alimentation directement versés aux cantines… Pas d’argent liquide.
A ce stade c’est plus une « diversion »… c’est carrément un déni.
Les hommes agressent les femmes dans les rues, il n’y a qu’à agrandir les trottoirs (C. de Hass)… les jeunes tuent au couteau il n’y a qu’à leur interdire l’achat de couteau… Des jeunes se droguent de pluscen plus, il n’y a qu’à ouvrir des salles se shoot… et si « il n’y avait qu’à » arreter et punir sévèrement les coupables en les retirant de la circulation plutôt que de les relacher pour qu’ils puissent recommencer ? Houla… non, non, non ! Ce serait une atteinte aux libertés, aux droit de l’homme… la GoÔoche monterait aux créneaux, défilerait entre la Bastille et la Nation… avec son cortège de magasins pillés, de voitures brûlées, de policiers blessés… beaucoup’trop dangereux pour ceux qui nous « gouvernent ». Faisons des marchés blanches…