Présidentielles aux États-Unis : vers un duel Bloomberg-Trump ?

BLOOMBERG TRUMP

Après l’assassinat de Soleimani et l’annonce du plan Netanyahou-Kushner, le tout couronné par un discours sur l’état de l’Union de facture bushiste, il semblait clair que Donald Trump avait obtenu sa carte « sortie de prison » de la part des sénateurs républicains.

C’est chose faite : le mouton noir a été acquitté, mais pas tout à fait dans la gloire, car d’une part le républicain Mitt Romney a voté coupable sur le chef d’inculpation « abus de pouvoir » - en faisant un réquisitoire bien plus convaincant que celui des accusateurs démocrates, ce qui a d’ailleurs eu pour effet de ramener certains sénateurs démocrates hésitants dans le camp du verdict « coupable » - et, d’autre part, certains de ceux qui ont acquitté Trump l’ont fait non sans avertissement. La sénatrice Susan Collins a résumé ainsi la situation : « J’espère que le président aura compris sa leçon. »

Bref, Trump va devoir marcher droit.

Reste le camp démocrate. Il importe de souligner que, comme nous l’avions dit au début de l’affaire, l’impeachment avait pour objectif de faire d’une pierre trois coups : épuiser Trump jusqu’à l’élection, afin de favoriser un candidat membre du parti de la guerre permanente, étouffer en la discréditant l’enquête du Spygate qui énerve l’État profond, et enfin sortir Biden de la course en faisant mine de le défendre contre Trump dans l’affaire de possibles corruptions ukrainiennes.

Le jeu démocrate se répartit en trois clans : le clan Obama, qui a misé sur deux poulains, le roué Pete Buttigieg, et la trop-sûre-d’elle-même Kamala Harris ; le clan Clinton, soutenu par les instigateurs de l’impeachment Nancy Pelosi et Adam Schiff ; le clan révolutionnaire Sanders/Ocasio-Cortez.

Qui pourra battre « George W. Trump » en novembre 2020 ?

Hillary Clinton est mal partie. L’acquittement de Trump la prive de la prolongation d’une narration russe sous les dorures du Sénat, ce qui aurait pu lui permettre de venir réclamer son dû en salvatrice, lors d’une convention démocrate divisée entre de mauvais candidats incapables de gagner.

Jo Biden a subi un échec cuisant dans l’Iowa, et ses finances s’assèchent rapidement. Sa viabilité dépendra d’un bon résultat dans le New Hampshire, la semaine prochaine. Difficile.

Bernie Sanders ne se bat pas pour gagner mais pour créer un mouvement néo-marxiste ciblé sur l’endettement de la population (dont les étudiants) et sur tout « prolétariat permanent » résultant des frontières ouvertes, le tout structuré sous l’ombrelle sociale et internationale de l’intersectionnalité. Il bâtit de facto un futur parti d’accueil pour tous les jeunes élus et élues démocrates du Congrès qui tiennent déjà Pelosi en otage.

Buttigieg, lui, vient de créer la surprise dans l’Iowa et pourrait, avec son style « obamien » (ton modéré mais idées audacieuses), battre un Trump affaibli et blessé, mais certainement pas celui en grande forme d’aujourd’hui.

Reste un atout de poids qui aurait un profil idéal pour le parti unique de la mondialisation : Monsieur 40 milliards de dollars, Mike Bloomberg, ancien maire de New York, ancien républicain devenu démocrate. Candidat invisible, l’homme de Wall Street et du secteur des hautes technologies a déjà engagé 200 millions en publicité afin de préparer un blitz lors du Super Tuesday du 3 mars (15 États ou juridictions voteront le même jour). Ses sondages actuels sont prometteurs.

Passionnant…

André Archimbaud
André Archimbaud
Consultant stratégique

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