[Point de vue] Services publics, Justice, Éducation nationale : vers le grand effondrement

factory-4757647_1920

À trop surveiller de près ce Grand Remplacement que d’aucuns ne veulent pas voir, ou font mine de ne pas vouloir voir, on passerait presque à côté du grand effondrement qui est en train de happer notre pays.

Ce grand effondrement est incontestable dans les services publics, et dénoncé depuis des années maintenant par une majorité d’hommes et de femmes politiques de tous bords. L'état de la Justice, de l’Éducation nationale et, bien évidemment, du système de santé public dans son ensemble en est la preuve incontestable. Ces trois piliers structurants de la société, garants de l’État de droit, de l’égalité des chances et de la santé pour tous, ne sont même plus des caricatures de leurs promesses mais des zombies.

Il est désormais flagrant qu’il existe une Justice pour le commun des mortels, affreusement lente et inefficace par manque drastique de moyens, et une Justice pour les puissants, agile et sévère avec les misérables. Ajoutons une troisième Justice politique, qui place des pans entiers de la société sous sa coupe, en toute impunité.

Le constat de l’état de déliquescence dans lequel est plongée l’Éducation nationale est encore plus simple à faire. Le simple fait que les ministres qui se sont succédé rue de Grenelle, ces dernières années, aient tous placés leurs enfants dans le privé, y compris pendant leur mandat, est un aveu criant.

Quant à l’hôpital public, et le système de soins français dans son ensemble, vous avez déjà lu des kilomètres d’articles à ce sujet et avez expérimenté, pour vous-même ou pour vos proches, le chaos des urgences, la chasse à l’ophtalmo, au gynéco ou à l’oncologue. Vous savez.

Le problème, c’est que cette situation de déliquescence généralisée qui s’est amplifiée sournoisement au cours de la décennie écoulée dans le secteur public contamine désormais le secteur privé. La « QOS », pour Quality of Service, ou Qualité de Service, en bon français, n’est plus qu’un lointain souvenir, y compris au sein des grandes entreprises, même celles à la réputation de fiabilité et d’excellence.

Vous me direz, « en quoi est ce grave ? ». La réponse est pourtant simple. Un adage boursier dit « la mauvaise monnaie chasse la bonne ». Les assignats ont fait disparaître au fond des coffres les pièces en or. De la même manière, les mauvaises pratiques chassent les bonnes. Cette propension qu’a l’administration à ne pas répondre aux courriers qu’on lui envoie, à ne respecter aucune règle qu’elle impose aux autres, à complexifier l’intégralité de la chaîne relationnelle avec elle dans le seul but de perdre un maximum de monde en cours de route, afin de faire dégonfler les files d’attente, bref, cette propension à tout faire pour ne surtout rien faire, tout cela devient la norme aussi dans le secteur privé.

Il est certain que la pandémie a contribué à l’installation de ce phénomène, ou à son amplification. Courriers et serveurs vocaux nous ont demandé d’être compréhensifs, en raison de la situation sanitaire patati-patata... Mais il n’y a pas eu de retour en arrière : l’à-peu-près, le « plus tard », le « ce n’est pas possible », le « on le fait plus » sont devenus la règle. Vous, moi, vos proches, avons des dizaines d’exemples récents du quotidien du lent naufrage de pans entiers du secteur privé. Les explications sont multiples, allant du matraquage fiscal et de la tyrannie de la marge à la crise des vocations, en passant par la blague de l’apprentissage subventionné et le recours systématique au numérique qui ne peut surtout pas tout. Mais le constat est là. Ce ne sont plus des cas isolés, ce n’est pas la faute à pas de chance et vous n’y êtes pour rien. La médiocrité est devenue le mode de fonctionnement normal de notre société moderne.

Et après la médiocrité, il y a le néant.

Jean-Baptiste Giraud
Jean-Baptiste Giraud
Journaliste, directeur de la rédaction d’Economie Matin et Politique Matin. Il médiatraine chefs d’entreprises et personnalités politiques depuis plus de vingt ans.

Vos commentaires

31 commentaires

  1. Avec une jeunesse dont le niveau scolaire s’effondre, comment peut on avoir des ouvriers, des employés, des travailleurs capables de bien faire leur travail ?

    • Nous aurons des assistés sociaux, des demandeurs d’asile sans le sou et sans diplôme, nous allons vers une société décadente qui se fera croquée par un autre pays dictateur un jour prochain. Après la faillite et la ruine, le pillage organisé, c’est ce vers quoi nous allons. Alors, quand allons-nous nous réveiller pour rebondir ?

  2. Ce message devrait réveiller les abstentionnistes grâce à qui on a les dirigeants actuels. Ils sont les 1ers responsables de l’effondrement de la France. Dans la vie il faut choisir le clan du moindre mal lorsqu’il n’y a pas de clan du bien, faire l’autruche ne peut que nuire à tous même aux rares courageux qui restent et se battent.

  3. Oui votre diagnostique de la société est très vrai ! Ils font tout pour ne pas répondre aux vrais besoins de la société tout en créant de nouveaux besoins qui ne sont pas indispensables mais très rentables . On créé des mesures juste pour désengorger les services !
    Voilà à quoi s’attachent nos énarques . Et en plus ils invitent les bureaux conseil pour établir ces mesures qui seraient sensées faire des économies de fonctionnaires !

  4. Macron en cinq ans aura réussi à rendre la justice – inopérante et cruellement injuste envers le peuple (gilets jaunes, non vaccinés, martyrisés, voyous, squatters, voleurs, violeurs, lyncheurs, etc. impunis), et – politique, soumise au pouvoir ; un exemple: combien de politiciens avec des casseroles qui s’en tirent à bon compte ?
    L’éducation ? Ravagée, wokérisée
    La crise de l’hôpital ? Les génies au pouvoir vont la régler avec la nouvelle loi sur l’euthanasie, révisée après chaque virus…

  5. Et quand un homme arrive et nous propose de remettre tout ça en ordre, avec un programme réaliste et sans concessions, il fait 7%, et n’est même pas jugé digne de devenir député…
    Le néant est déjà là…

    • Oui, mais Zemmour n’était pas un homme politique. C’est un domaine dans lequel on n’improvise pas. Beaucoup de français de son bord l’ont compris et ont voté pour une femme politique: Le Pen. Si Zemmour, 15 jours avant les élections s’était désisté en faveur de Marine le Pen, ils auraient sans doute gagné. Le Pen présidente, Zemmour ministre ou premier ministre, nous ne serions pas au fond du trou.

      • C’est impossible , rien que le nom de Le Pen décourage et elle n’en a pas la volonté , sa place est opposante ( petite) c’est plus confortable et elle fait tourner sa boutique .

    • Je crois que je préfèrerais Bardella à la tête du RN (nous avons vu la déconfiture de MLP face à Macron) et Zemmour ministre de l’immigration. Les deux ensemble pourraient concurrencer leurs adversaires.

  6. Souvenons-nous que les premiers coups de pioche furent donnés par l’équipe Giscard-Chirac que la France béate s’imaginait de droite . La gauche ne fît pas pire. Sarkosy accéléra le processus migratoire et son karcher fût toujours en panne . Pour faire bon poids il acheta Mayotte et son contingent inépuisable de migrants francisés sur l’heure et rendit la Lybie incontrolable durablement pour assurer l’importation soutenue des peuples sans autre avenir que l’Europe généreuse.

  7. D’où la notion incomprise par les aveugles de la mise en jachère. Le mondialisme vecteur principal du grand capitalisme apatride face à une monstrueuse crise de la valeur ajoutée et de la surproduction souhaite tout faire pour obtenir une table lisse ( les droits, la santé, détruire l’ancien monde, empoisonner les populations, culpabiliser, décourager), le programme est long et nous n’en sommes qu’au début.

  8. La France, les français, et le 1er d’entre eux, adorent montrer du doigt ce qui ne va pas dans tel ou tel pays étranger, tout particulièrement la Grande-Bretagne, l’amie que l’on aime, mais que l’on aime detester à toute occasion, pour mieux cacher ses propres manques.
    Macron, et ses 4 derniers prédécesseurs, allant crescendo, ont toujours agit ainsi.
    Aujourd’hui, la France est la risée du monde, même pas capable d’organiser coupe de foot internationale.

  9. Nos élites peuvent être fières et toiser les gens qui ne sont rien. Ils ont reçu un pays fort et respecté et voyons leur bilan. Ils ne méritent ni leur salaire, ni leur retraite, ni leur emploi. Dommage que les français ne les rendent pas comptables de cette ruine.

  10. le grand remplacement et le grand effondrement sont liés.
    Le nombre, le nombre, toujours le nombre, une population d’origine immigrée en augmentation , par les entrées non maitrisées, et par la natalité importante , provoque l’effondrement des services publics.

    • Seul moteur du grand remplacement : l’économie et la baisse démographique. Le capital apatride en a besoin. Rien n’y fera tant que le Dieu marchand règnera.

  11. Le seul parti Reconquête qui défendait les intérêts de la France et remettre l’Eglise au milieu du village a été éliminé lors des élections présidentielles et législatives ! La médiocrité , parti unique, nous plongera dans un tel marasme qu’on aura du mal à se relever

    • Oui mais je suis personnellement témoin dans ma famille de la naïveté de nombreux français admirateurs de EZ qui n’ont pas compris que la France est et demeure un pays profondément ancré à gauche. Rien n’y fera. De plus EZ aurait été bien inspiré d’ajouter à son discours une corde économique en expliquant que le grand remplacement était surtout l’oeuvre du grand capital en recherche permanente de dumping social , Pourquoi ne pas l’avoir fait ?

      • C’était sa première apparition en Politique, on apprend de ses erreurs, en 2027, ce sera mieux, j’y compte bien.

    • À ce sujet, allez voir ailleurs, c’est pire. Les français de métropole sont les premiers à se plaindre sur plein de sujets.

  12. Merci pour ces vérités constatées dans la vie quotidienne où le mot qui vient à l’esprit est «  sabotage »
    On voudrait abattre un pays on ne s’y prendrait pas autrement.

  13. Rien de nouveau cela fait des années que cela dure et devient chaque jour plus grave encore dans une indifférence totale. Hélas nous ne sommes pas encore au fond du gouffre.

Commentaires fermés.

Pour ne rien rater

Revivez le Grand oral des candidats de droite

Les plus lus du jour

L'intervention média

Les plus lus de la semaine

Les plus lus du mois