DCA, TDAHTEP et TOP : ces commodes « troubles mentaux » qui évitent de se poser des questions

enfant télé

On le dit et on le répète ; surtout, on LE leur dit et on LE leur répète : nos enfants ne vont pas bien. Ils souffrent d’anxiété, de déprime, de désœuvrement et de mal des écrans, dit le pédopsychiatre Emmanuel Macron, toutes choses qui expliqueraient les épisodes de quasi guerre civile qui saccagent notre pays.

L’étude Enabee, conduite par Santé publique France, l’an passé, sur « le bien-être et la santé mentale des enfants de 3 à 11 ans scolarisés en France métropolitaine » a rendu des résultats alarmants. Parmi ces jeunes scolarisés du CP au CM2, « 13 % des enfants en élémentaire présentent un trouble probable de santé mentale (trouble émotionnel probable, trouble oppositionnel probable ou trouble de déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité probable) ».

Fichtre, ça fait du monde ! Et encore n’avait-on pas compté les jeunes Néo-Calédoniens…

Bien que la liste soit déjà longue, apparaît donc sur le marché juteux de la maladie psychiatrique infantile un nouveau trouble désigné par l’acronyme TOP, pour « trouble oppositionnel avec provocation ».

Ils n’en mouraient pas tous mais tous étaient touchés…

Un petit tour par le site dysmoi.fr nous renseigne sur les signes alarmants qui caractérisent cette grave maladie :

« Le comportement opposant peut s’exprimer de plusieurs manières :

Opposition dite active : refus catégorique sans montrer la moindre crainte de ne pas respecter les demandes ou les sollicitations.
Opposition dite passive : semble être en accord avec la demande, mais volontairement dédaigner la réaliser.
Opposition dite passive agressive : semble être en accord avec la demande, mais son comportement montre qu’il n’est pas d’accord (par exemple, casse ou blesse soi-disant accidentellement en réalisant la demande)
Si l’opposition se fait généralement de manière spontanée et impulsive, le comportement provocant est, quant à lui, souvent calculé. »

Ça n'évoque rien, pour vous ? Moi, si. Pour un cerveau basique comme le mien, c’est la parfaite définition du déni d’autorité désormais répandu de la maternelle à l’université, voire davantage.

Le Point, qui se penche sur la question dans sa dernière livraison, titre : « Les enfants TOP, nouveau nom des petits tyrans ? » Cette nouvelle pathologie est entrée dans le « Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux, 4e édition (ou DSM-IV), ouvrage incontournable aux États-Unis » en 1994. Et qui dit DSM dit traitement médical, forcément, et grosse fortune de Big Pharma, puisque le TOP est également référencé dans le classement international des maladies (CIM-11) de l’OMS.

La maladie, un alibi socialement rassurant

De vous à moi, il faut n’avoir jamais eu d’enfant pour ignorer que l’opposition à l’autorité est une étape, plus ou moins longue selon les individus, de construction de la personnalité. S’agissant du TOP, le diagnostic est vite posé : « Pour les enfants âgés de moins de 5 ans, le comportement doit survenir la plupart des jours durant une période minimale de 6 mois. Pour les sujets de 5 ans et plus, le comportement doit survenir au moins 1 fois par semaine durant une période minimale de 6 mois. » Bref, à ce stade, on se demande quel enfant peut bien y échapper !

Heureusement, hors le président de la République qui n’a pas d’enfant, les Français ont encore un peu de bon sens et le pédopsychiatre interrogé par Le Point concède : « Le TOP peut représenter un terme rassurant pour certains parents, qui trouvent en cette syllabe […] des manières de réguler la fureur de leur marmot. » Le vrai problème est que les parents, comme la société dans son ensemble, « ont de plus en plus de mal à montrer leur autorité et à dire non, dans la mouvance de l'éducation positive ». Or, ajoute le pédopsychiatre, « il est nécessaire de créer de la frustration pour que les comportements ne soient pas excessifs ».

À l’évidence, ces nouvelles « maladies » sont d’abord et avant tout des alibis socialement rassurants…

Marie Delarue
Marie Delarue
Journaliste à BV, artiste

Vos commentaires

18 commentaires

  1. Tout ce que vous décrivez n’est que le résultat de lois stupides toutes sorties de cerveaux d’adultes dérangés où il est interdit de contrarier , contredire , et punir un enfant , où il est interdit d’interdire !
    Résultat les petits sont devenus des tyrans domestiques sans aucune limites et sans aucun jugement sauf celui d’assouvir leurs malfaisantes pensées avec la bénédiction des parents !

  2. La dernière absurdité a été la loi adoptée le 10 juillet 2019. Cette loi interdit les « violences éducatives ordinaires ». La loi reconnaît que la violence ne peut pas être utilisée pour éduquer un enfant. Les gifles, les fessées, les humiliations ou les autres violences psychologiques et physiques ne sont donc pas autorisées. » C’est simplement confondre maltraitance et éducation …il doit y avoir des limites à tout. Le problème a commencé après mai 68 à l’éducation nationale avec interdiction de tirer les oreilles, une tape, une réprimande, allez au coin, les punitions comme écrire 100 lignes, ou des tables de multiplication… progressivement ce sont les heures de colles, de retenues, ensuite les (mauvaises) notes devenaient interdites passant à une appréciation de A+ à… C’est comme ça qu’aujourd’hui les enseignants se trouvent chahutés, contredits, injuriés, frappés quand ce n’est assassinés par leurs élèves…idem avec la police et les refus d’obtempérer des mineurs délinquants qui ne reculent devant rien… Le problème se complique avec les enfants des familles « monoparentales » qui en fait ne le sont pas tout à fait lorsque les pères sont polygame et se partagent entre plusieurs foyers et que leur loi coutumière leur dit que se sont les fils qui ont autorité d’homme de la famille y compris sur leur mère…

    • Evidemment ce n’est pas avec l’interdiction de la fessée qu’on évitera les enfants martyrs ! J’ai parait-il eu ma première fessée à 18 mois, j’avais pris l’habitude de me rouler par terre à la première contrariété. La première fois, ma maman avait trouvé la situation amusante, la deuxième fois elle avait froncé les sourcils et la troisième pan pan et je n’ai jamais recommencé. Je dois dire que j’avais des parents très câlins et aimants.

  3. Donc les deux comportements sont normaux, celui des enfants et celui des parents . Circulez , il n’y a rien à voir! L’enfant a une attitude normale quand il défit ses parents et ceux ci sont dans leurs rôle quand ils frustrent l’enfant pour lui démontrer qu’ils n’obtiendra pas toujours ce qu’il veut dans la vie, en tout cas, dans l’immédiat . Après, il faut reconnaitre que dans notre société ,tout est fait pour susciter les envies , les publicitaires sont là pour cela . Même les parents sont restés des ados , d’ailleurs les pubs pour voitures donnent l’impression d’être créées pour attirer autant l’attention des petits enfants que celui des grands enfants que sont restés les adultes . C’est aussi là dessus que les psy devraient se pencher !

  4. Je ne suis peut etre plus à la page mais les « symptômes » décrit ne correspondent-ils pas à… un enfant mal élevé ?

  5. Des générations d’humains ont élevé des enfants pendant des milliers d’années sans se poser des questions aussi….imbéciles.

  6. Le Stress permanent est destructeur pour la santé ! Cela peux aboutir à des pathologie comme un état dépressif, voire une dépression ! Mais cela peux aussi aboutir à des maladie psychologique, voire mentale ! Cela peux mener les personnes victimes à se droguer, à trop fumer, où à trop boire d’alcool ! Amitiés à tous Hervé de Néoules !

  7. On a mis en évidence le rôle des écrans dans les problèmes d’apprentissage et d’attention chez les petits. Malheureusement je croise beaucoup de bébés en poussette absorbés par le portable d’un parent. On a mis en évidence le rôle du sucre et des colorants dans l’hyper-activité des enfants. Pourtant les rayons bonbons des supermarchés sont toujours aussi remplis et on y croise très souvent des gamins sui négocient, supplient. Et si les parents copains, l’éducation positive, non violente étaient la cause de ces petits tyrans ? Les enfants n’ont jamais été aussi mal. il serait urgent de s’intéresser à leur vie, leur environnement.

  8. Que dire de la santé mentale des dirigeants politiques de la France? Pas besoin d’étude pour savoir ce qu’il en est!

  9. Il y a bien longtemps que ma jeunesse a eu lieu mais à l’énuméré des symptômes du fameux TOP, il me semble que ce comportement ne date pas d’hier, même si le martinet calmait les tentations d’opposition active. Mais je savais fort bien pratiquer l’opposition passive, mine de rien, et parfois aggravée, par exemple en laissant tomber très adroitement l’assiette qu’on me forçait à ranger. Rien de nouveau sous le soleil, mais la satisfaction personnelle du bris d’assiette se payait par une claque ou une punition quelconque, que j’acceptais avec un fort sentiment de justice. C’était formateur !

  10. il est évident que beaucoup de nos enfants souffrent d’un trouble mental, comme leur entourage. Les critères du TOP, par exemple « pas une seule semaine sans comportement opposition de l’enfant de plus de 5 ans » , ne semblent pas délirants mais bien décrire une réalité. Il ne faudrait pas que ce comportement, même s’il est devenu très répandu soit considéré maintenant comme normal, et il me semble donc sain qu’il soit mentionné dans les classifications des troubles mentaux. Ils sont à traiter, et le traitement étiologique ne sera pas médicamenteux. Ce qui est à craindre, ce n’est pas la désignation du trouble mais les sottises qu’on ne manquera pas d’entendre quant à la cause de ces troubles psychologiques ( pour cacher la vraie cause: le plus souvent une mauvaise éducation parentale, volontiers conséquence d’une névrose des parents) . Mieux vaut prévenir que guérir est encore plus vrai pour les troubles mentaux qui se révèlent souvent incurables.

  11. Pour le médecin et vieux grand père que je suis, le mal aujourd’hui vient du fait que le père a disparu, il est devenu un copain bien veillant, du coup si je veux jouer au psy ce qui est bien loin de ma spécialité chirurgicale, nos chers « petites têtes blondes  » s’il en reste, se retrouvent avec 2 mères bien veillantes et donc perte du NON soit de l’opposition paternelle qui forgeait les caractères, on en est au reigne de l’enfant Roi à qui tout est pertmis, plus d’interdit, on voit le résultat.

  12. Ces nouvelles maladies se guérissent facilement sans l’aide de Big Pharma et autres labos . De l’autorité , de l’autorité , de l’autorité , et ça c’est aux parents de s’imposer , d’éduquer , d’assumer . C’est leur rôle mais malheureusement beaucoup ne prennent plus de temps pour leurs petits , j’ai bien dit  » ne prennent plus le temps « parce que du temps ils en ont . Mais pour certains il est tellement plus simple de tout céder , de les laisser devant les écrans , pauvres petits .

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