P. Moscovici accuse à tort le réseau social X de le censurer : complotisme ?
L’issue de l’élection présidentielle américaine inquiète, en très haut lieu. En France comme à l’étranger, certaines élites n’ont pas pu s’empêcher d’exprimer leur désarroi après la défaite inattendue de Kamala Harris. C’est le cas du socialiste Pierre Moscovici. « Donald Trump fait ce qu’il a dit, ses nominations le confirment : réactionnaire vengeur, complotiste antivax, admirateur de Poutine et Assad, "tsar" anti-migrants, protectionniste acharné, pourfendeur de l’administration. Les fans vont adorer, les autres endurer », a ainsi écrit, le 15 novembre sur X, le premier président de la Cour des comptes, faisant fi du devoir de « neutralité » et d’« impartialité » auquel sont théoriquement tenus les membres de son institution. Un post publié à 7h07, suivi d’un autre, presque identique, cinq minutes plus tard, que l’auteur n’est pourtant pas parvenu à retrouver sur son compte. « J’ai publié à 2 reprises un post sur les nominations de Donald Trump : effacé en quelques secondes ! Hasard ? » Une note corrective a rapidement calmé l’inquiétude pleine de sous-entendus du sexagénaire : « Un des posts dont Pierre Moscovici parle mentionne directement Donald Trump, sans caractère devant son username. Ainsi, le tweet se trouve dans l’onglet "réponses". Plusieurs posts concernant les nominations de Donald Trump sont disponibles sur son profil. » Complotisme, quand tu nous tiens...
J’ai publié à 2 reprises un post sur les nominations de Donald Trump: effacé en quelques secondes! Hasard?
— Pierre Moscovici (@pierremoscovici) November 15, 2024
Sur X, la bévue de l’ex-ministre de l’Économie et des Finances n’est pas passée inaperçue. « Quand un responsable politique vire complotiste parce qu'il ne comprend pas le fonctionnement du réseau qu'il utilise », a commenté Sarah. « Ah merde, ce doit être Musk qui a dû cacher votre rapport sur l'immigration avant les européennes, alors ? », a ironisé Blanche. Reste à voir, maintenant, si ce post - qui n’a toujours pas été effacé par son auteur - sera épinglé par les « fact-checkers » de Libération et de France Télé ou dénoncé par l’association Conspiracy Watch. Le suspense est insoutenable.
Un réseau social promis à une violente campagne de dénigrement
Depuis la victoire de Donald Trump, la gauche redouble de violence envers le réseau social X et son propriétaire Elon Musk, soutien de l’ex-candidat républicain et désormais nommé à la tête d'un nouveau département de l'« Efficacité gouvernementale ». Suivant les pas du Guardian, le journal espagnol La Vanguardia a annoncé, ce jeudi 14 novembre, qu’il ne publierait plus de contenus sur X (ex-Twitter), accusant la plate-forme d’être devenue « un réseau de désinformation », de rendre « viraux des messages qui portent atteinte aux droits de l'homme ».
"Un réseau de désinformation": à son tour, le quotidien espagnol La Vanguardia va cesser de publier sur Xhttps://t.co/nIrsdmYuWf pic.twitter.com/rrG0Hqi6iy
— BFMTV (@BFMTV) November 14, 2024
En France, Libération a publié la tribune d’une directrice de recherches au CNRS qui annonce, elle aussi, claquer la porte du réseau social. « Florence Débarre encourage chacun à ne pas se mettre sous la coupe de Musk et de s’opposer à la désinformation et à la violence de X», explique le journal de la gauche radicale parisienne. De quoi faire trembler de terreur le milliardaire américain, assurément.
Une tentative de reprise en main du récit médiatique
Cela fait, en réalité, plusieurs années que les élites occidentales tentent de restreindre la liberté d’expression existant sur Twitter, devenu ensuite X. Un combat politique qu’elles mènent au nom de la « désinformation ». En France, plusieurs lois ou propositions de lois sur le sujet ont vu le jour, sous le mandat d’Emmanuel Macron : loi du 22 décembre 2018 relative à la manipulation de l’information, loi Avia contre les contenus haineux en ligne en mai 2020, loi numérique d’octobre 2023... Le forum de Davos, qui a réuni les élites mondiales en janvier dernier, a même fait de la désinformation « la plus grande menace pour le monde en 2024 » !
Cette priorité a également été consacrée par la Commission européenne. « La désinformation et la manipulation de l’information sont l’un des problèmes les plus pressants auxuels l’Union européenne et ses États membres doivent s’attaquer », est-il ainsi écrit, sur le site officiel de l’institution. Porte ouverte vers la censure, la loi européenne du Digital Services Act (DSA), entrée en vigueur à l’automne 2022, prévoit des sanctions contre les plates-formes numériques qui refuseraient de « réguler » leurs contenus.
https://twitter.com/ThierryBreton/status/1585539548523675652
Mais tous les contenus ne sont pas à égalité face au devoir de « régulation ». Seule la propagande pro-Trump est critiquée, pas celle en faveur de Kamala Harris. Seuls les posts hostiles à l’immigration sont qualifiés de « haineux », moins les professions de foi islamistes. Des vidéos montrant des Blancs massacrés par des représentants de la diversité sont immédiatement retirées des plates-formes au nom du respect du droit à l’image, pas celles montrant la mort de George Floyd.
Nos élites européennes disent être en guerre contre la « désinformation », mais leur problème est ailleurs. C’est un discours de droite, anti-immigration, qu’elles cherchent à censurer. Il est vrai que sans le réseau social X et sa caisse de résonance, personne n’aurait sans doute jamais entendu parler, en France, du meurtre de Thomas à Crépol, du massacre de Lola, du lynchage mortel de Jérémie Cohen. Autant de drames qui auraient été soigneusement enterrés par les médias traditionnels pour la bonne et simple raison qu’ils contredisent leur idéologie et font « le jeu de… »
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60 commentaires
C’est embêtant que les adeptes du Gourou Arcom soient tombés sur infiniment plus gros qu’eux, Musk et son X. On s’en délecte…
Qu’une certaine presse quitte X n’est qu’une confirmation, bon débarras.
Un prêté, pour un rendu. N’est-ce pas Monsieur.
Monsieur Moscovici est un personnage difficie à suivre dans ses nombeux méandres. Ministre de l’économie en France de 2012 à 2014, il n’a guère laissé de bons souvenirs à ce poste….à part peut-être ce bouquin signé de sa seule main mais financé par son Ministère et vendu à quelques centaines d´exemplaires (« Combats : pour que la France s’en sorte ») ou encore son implication dans l’affairte Cahuzac. Puis commissaire européen Il prenait grand plaisir à taper sur les doigts de ses successeurs à Bercy et les assommer de recommandations qu’il n’avait pas su lui-même appliquer. Finalement en 2020 il succède à un Monsieur très respectable, Didier Migaud, à la Cour des Comptes. En tant que tel c’est avec délectation qu’il révèle (parfois avec un décalage de temps savamment programmé) les nombreux et graves dérapages de nos comptes publics. Là il est dans son rôle, mais fait penser à l’instit. qui jadis arrivait derrière le cancre à pas feutrés pour lui taper sur les doigts avec sa règle. Il ne se rend pas compte ce faisant qu’il a largement ouvert en tant que Ministre à ces acrobaties budgétaires.