« Comme on peut l’imaginer, ces jeunes dans la force de l’âge ont des pulsions »
Samedi 3 février, dans la commune de Macerata (200 kilomètres au nord-est de Rome), un individu a tiré avec une arme à feu sur des migrants, dont plusieurs ont été blessés. Ce geste pourrait être un acte de représailles après le meurtre, dans la même ville, d'une jeune fille de 18 ans dont le corps mutilé a été retrouvé dans deux valises. Un jeune Nigérian est soupçonné d'avoir commis ce crime.
Matteo Gaduelo, journaliste italien, décrit le contexte général dans lequel se sont déroulés ces deux drames.
Matteo Gaduelo, en Italie, une fusillade a éclaté dans la commune de Macerata. Un homme en voiture aurait tiré sur des migrants. En savez-vous un peu plus sur ce qui s’est réellement passé ?
Un jeune homme italien a tiré depuis sa voiture sur un groupe d’immigrés qui stationnaient dans la commune.
Ce fait arrive après un homicide très violent dans la même commune. On imagine que ce fut un acte de revanche et de haine suite à cet événement.
Vous rappelez, effectivement, le meurtre d’une jeune fille par un migrant nigérian. Le jeune homme qui a tiré sur les migrants appartiendrait à la Ligue du Nord. Confirmez-vous cette information ?
Je confirme que l’individu en question s’est présenté dans sa commune aux élections municipales avec la liste de la Ligue du Nord. Je ne peux pas confirmer qu’il ait la carte du parti, mais on peut relier son nom à ce parti.
Cet attentat tombe-t-il mal pour ce mouvement à la veille d’élections législatives en Italie ?
Nous allons, effectivement, voter pour renouveler notre Parlement le 4 mars prochain, c’est-à-dire dans un peu plus d’un mois. On peut dire que cela donne l’occasion, aux adversaires politiques de la Ligue, de faire du chantage politique et des attaques.
Je me permets de préciser que la Ligue du Nord s’appelle désormais la Ligue depuis un mois. Cela fait partie de la nouvelle stratégie du parti pour le faire passer d’un parti régionaliste à un parti d’envergure nationale.
Plus largement, l’Italie fait face à une vague migratoire très importante. Ce genre d’attentats était-il malheureusement prévisible ?
La vague d’immigration qui continue à arriver dans le sud de notre pays porte des vagues très nombreuses de jeunes Africains, mâles, non accompagnés de leurs femmes par milliers.
Depuis deux ou trois ans, nous avons des arrivées plus nombreuses de plus de cent mille par an. Au-delà du problème de gestion, il y a effectivement un problème social de gestion de ces personnes dans les différentes communes et sur la totalité du territoire.
Comme on peut l’imaginer, ces jeunes qui sont dans la force de l’âge ont des pulsions qui, probablement, n’arrivent pas à être contrôlées. Cela peut dégénérer dans ce genre de tristes et tragiques situations.
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