La Première Guerre mondiale avait fait 800.000 orphelins de père et l'on avait institué pour eux le statut de pupille de la nation, avec la modeste pension de veuve qui fut attribuée, parfois en 1920-21 alors que le père était décédé en 1914. Cette guerre est arrivée jusqu'à nous par ces souvenirs de famille-là aussi. Mais aujourd'hui, la France est confrontée à une nouvelle catégorie d'« orphelins » sur le sort desquels nous sommes priés de nous apitoyer : les « migrants mineurs non accompagnés » (MNA).

Leur nombre explose : ils étaient officiellement 13.000 en 2016, 25.000 en 2017 et 40.000 en 2018. Leur nombre et, bien sûr, leur coût car, évidemment, un migrant mineur de 2018 coûte bien plus cher que ma grand-mère pupille de la nation en 1925 : 50.000 euros par an, d'après Le Figaro ! Sans compter le coût du contrat « jeune majeur » dont il bénéficie à la majorité : 30.000 euros supplémentaires par an et par migrant ! La facture s’élèvera à 2 milliards d'euros minimum à la fin de l'année. Un pognon de dingue... Et, puisque nos dirigeants abordent la question par les chiffres, prenons-les au mot. Primo, on sait que le statut de mineur est détourné par des migrants majeurs. Deuzio, on pourrait peut-être revoir aussi à la baisse le coût d'une année de prise en charge : entre la pauvreté de ma grand-mère pupille et les 50.000 euros annuels, il y a une marge d'économie, surtout que ce gouvernement sait très bien engager des réformes quand il estime qu'un dispositif est trop coûteux, comme celui des retraites. Tiens, à propos des retraites, ma mère, femme d'agriculteur, touche 730 euros par mois, soit 8.760 euros annuels, après avoir travaillé depuis l'âge de 14 ans et élevé ses enfants sans ces dizaines de milliers d'euros annuels. Il faudrait peut-être rappeler ces réalités à tous : élus, migrants, associations.

Mais, plus fondamentalement, l'aide sociale à l'enfance des départements est devenue l'aide sociale aux migrants mineurs : c'est un détournement de sa vocation. Et les départements en appellent à l’État pour renflouer leurs budgets. Le ministre des Territoires a fait des propositions pour que la participation de l’État monte à 17 % de ces coûts. Mais pour les départements, le compte n'y est pas, d'autant plus que ni les uns ni les autres ne savent quand cette courbe exponentielle de l'arrivée de migrants s'arrêtera...

Et, donc, le problème est devenu politique. Pour Jean-Marie Bernard, président du département des Hautes-Alpes, "personne ne peut plus dire aujourd'hui que l'accueil des mineurs non accompagnés relève de l'aide sociale à l'enfance".

Ben oui, une nouvelle fois, on nous a menti. Se contenter de faire du sentimental, de l'humanitaire et de l'idéologique sur ce sujet ne tient qu'un temps. À ne pas vouloir traiter ce problème à la racine, on s'expose à de violents retours de bâton quand le problème apparaît dans toutes ses dimensions.

Nous y sommes presque. Pour le moment, présidents des départements et État se renvoient les responsabilités. Pour M. Bernard : "Macron doit assumer cette question majeure sans la noyer dans les responsabilités sociales de nos départements." M. Bussereau, président du conseil départemental de Charente-Maritime et de l’Association des départements de France, s'inquiète aussi du coût de la prise en charge de ces migrants mineurs.

Mais n'est-ce pas le même qui, sur ce sujet, n'a cessé, avec MM. Juppé et Raffarin, de militer pour l'accueil des migrants, pour leur installation et leur dissémination dans tous les départements ? Cela allait revitaliser nos villages ! Et il vient, aujourd'hui, crier au feu et demander de l'argent ?

M. Bussereau comme M. Macron sont des apprentis sorciers incapables d'évaluer les conséquences pourtant limpides de leur politique migratoire. Aujourd'hui, ils s'effraient de la catastrophe financière que constitue une immigration incontrôlée alors que tout était prévisible. Comme était, aussi, prévisible le désastre humain et sécuritaire de ces jeunes migrants dans les rues de nos petites villes allant grossir les rangs des racailles déjà bien fournis. Le coût financier, humain et sécuritaire sera, lui aussi, exponentiel.

Un seul mot : stop !

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11 novembre 2018 à 18:06

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