Matteo Salvini torse nu : le scandale ! Et Macron à Saint-Martin ?

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Il y a décidément un style Matteo Salvini ; pas tout à fait corseté, dirons-nous. Ainsi, lors d’une fête de son parti, La Lega, donnée ce week-end dernier à Milano Marittima, station balnéaire d’Émilie-Romagne, le pétulant ministre de l’Intérieur italien a un peu « cassé les codes », pour reprendre la pudique expression du Parisien.

Bref, torse-poil, Matteo Salvini, en DJ accompli, a joué des platines, faisant danser la foule de ses partisans, à peine plus vêtus que lui. Pas encore de quoi mettre David Guetta au chômage, mais assez faire les gros titres de la presse transalpine, sans oublier d'allumer le feu, à la fois sur le dance-floor et les réseaux sociaux.

La teuf battait manifestement son plein, au son de Fratelli d’Italia, l’hymne officiel. La preuve par cette photo, montrant notre homme dansant devant une pulpeuse beauté locale dont le bikini peine à contenir les charmes. Matteo Salvini a donc le populisme festif. Et démontre qu’il est aussi un hétérosexuel du genre militant.

Résultat ? Il y a d’un côté les rigolards, et de l’autre les indignés. Parmi les premiers, Arrigo Sacchi, le légendaire entraîneur du Milan AC, club de football dont Salvini est supporter de longue date, présent sur les lieux. Au rang des seconds, au moins un militaire, le général Francesco Maria Ceravolo, lequel estime que l’hymne national doit seulement être joué dans certaines circonstances bien prévues par le protocole.

Voilà qui rappelle un autre précurseur en populisme joyeux, un certain Jean-Marie Le Pen, qui, lui, ne s’offusquait guère qu’un Serge Gainsbourg puisse chanter « La Marseillaise » en reggae, sur le thème : « Ils peuvent bien la chanter comme ils veulent tant qu’ils la chantent ! »

Un Jean-Marie Le Pen qui osa d’ailleurs, dans les années 1980, s’exhiber torse nu, avec short et gants de boxeur, à la une de National Hebdo, le défunt hebdomadaire du Front national. Mieux : dans L’Album Le Pen, paru en septembre 2001, on le voyait, en photo pleine page, faire de la planche à voile en arborant un buste n’ayant rien à envier, en matière musculeuse, à celui d’Arnold Schwarzenegger dans le Predator de John McTiernan.

On notera que, torse pour torse, même dénudé, tout cela a finalement plus de tenue que les éphèbes rôdant autour d’Emmanuel Macron, et ce, en des circonstances autrement plus officielles : Kiddy Smile à l’Élysée, lors de la fête de la Musique, millésime 2018, sans oublier ces deux jeunes gens, donnés pour être passablement délinquants, et là en mode Chippendales, avec lequel il se fit photographier à Saint-Martin, l’un, torse-poil lui aussi, nous adressant un majeur tendu. Comme postures gaulliennes, on a effectivement connu plus plausible.

En revanche, le manque de tenue aujourd’hui reproché à Matteo Salvini s’est, justement, tenu dans un cadre privé, celui de la fête d’un parti, le sien. Au contraire, par exemple, d’une Sibeth Ndiaye qui, lors du dernier défilé du 14 Juillet, a jugé malin d’arriver à la tribune officielle en pyjama, arborant un tee-shirt orné de cet assez peu protocolaire slogan : « Tous les garçons et les filles »… Au moins aura-t-on échappé au plus traditionnel « Arrête de ramer, t’attaques la falaise ! »

Mais il est vrai - et Nadine Morano en sait quelque chose - que le simple fait de pouvoir se montrer critique vis-à-vis de la porte-parole de l’Élysée vaudra immanquablement à l’imprudent.e de subir les foudres médiatiques qu’on sait : l’humanisme de progrès, toujours à l’affût, ne prend jamais de vacances.

De Madonna, une vieille blague affirmait qu’elle était aussi Ciccone. Et si Ndiaye est Sibeth, Matteo, lui au moins, est rigolo.

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 09/01/2020 à 19:42.
Nicolas Gauthier
Nicolas Gauthier
Journaliste à BV, écrivain

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