Marlène Schiappa en couverture de Playboy… et ce n’est même pas une blague !

SCHIAPPA
Ceci n'est pas un poisson d'avril. Une information du Parisien, confirmée au Figaro, révèle que Marlène Schiappa, la sémillante secrétaire d'État chargée de l'Économie sociale et solidaire et de la Vie associative (un titre vague et progressiste, comme la Macronie en raffole), sera en couverture de la prochaine livraison du magazine Playboy. Que les amateurs de beautés classiques se rassurent, que les voyeurs se désolent : Marlène Schiappa, pourtant auteur (autrice ?) de romans pour adultes, n'a pas l'intention de poser nue dans le célèbre magazine érotique. Bien que l'époque soit au « body positive », le nombre d'or de la splendeur féminine ne semble pas passé de mode, et le gars qui lit Playboy continuera de préférer, avant-hier Raquel Welch, hier Pamela Anderson, aujourd'hui... d'autres que Marlène.
Alors, qu'ira-t-elle faire dans cette histoire, notre Marlène, qui pose en robe blanche sous le célèbre logo au lapin, habillé de tricolore pour l'occasion ? Eh bien, elle donnera une interview de douze pages (pas moins) dans laquelle elle devrait rappeler les combats de la France pour la liberté sexuelle (notamment l'avortement et les droits LGBT), mais aussi parler féminisme ou encore littérature. Son cabinet estime que les éventuels râleurs seront la preuve que la liberté, pour les femmes, de disposer de leur corps n'est pas encore une évidence. Étonnants éléments de langage, puisque les femmes qui posent dans Playboy le font pour le regard des hommes et non pour « disposer de leur corps ». Il y a quelque chose de très patriarcal, dans le concept de magazine de charme, sans même parler de la traite humaine de l'industrie pornographique contemporaine. Mais bon, si ça les arrange...
De même que ChatGPT risque de tuer les professions littéraires paresseuses, le gouvernement est en train de tuer les sites parodiques. Nous assistons à ce que l'on pourrait appeler une « gorafisation » du monde, en référence au célèbre Gorafi qui parodie Le Figaro depuis plusieurs années. Cela va être difficile de trouver des poissons d'avril, si le timing est le même chaque année. En revanche, on ne peut s'empêcher d'éprouver une certaine sympathie pour la fraîcheur, pour la naïveté, pour l'engagement totalement premier degré de Marlène Schiappa. Certes, elle ne ressemble pas à Ava Gardner ; certes, elle n'a probablement pas inventé la machine à courber les bananes. Toutefois, tout ce qu'elle fait est sans calcul : ça la tente, elle y va. Et, dans un gouvernement de clones, presque inquiétant de déconnexion et de froideur, ce n'est pas rien et cela mérite d'être souligné.
Marlène Schiappa, c'est la gauche à l'ancienne, celle des années 80 et 90, « festive », « solidaire », antiraciste et féministe, avec ses slogans un peu gênants, lancés par des chauffeurs de salle survoltés face à un public un peu ahuri (le ministre lui-même ne s'essaya-t-il pas, un jour, à cet exercice ?). C'est la fraternité des piquets de grève et la sororité des salles polyvalentes. Il y a quelque chose de paradoxalement rassurant à se dire que ce genre de figure n'a pas encore été « grand-remplacée » par un petit marquis des bords de Seine ou un(e) « racisé(e) » à qui la vengeance tient lieu de programme. De là à acheter Playboy parce qu'elle est en couverture, il y a tout de même un pas.
Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 03/04/2023 à 7:24.
Arnaud Florac
Arnaud Florac
Chroniqueur à BV

Vos commentaires

46 commentaires

  1. Il reste encore des magasines de haut niveau pour permettre à nos politiques de s’exprimer. Après « Têtu » pour le ministre du travail, «  »Pif Gadget » pour le Président, et « Play boy » pour madame Schiappa ; madame Borne pourrait s’essayer dans « Tartine Mariolle », « Bibi Fricotin » pour monsieur Dupont-Moretti, « Pim Pam Poum », c’est bien aussi… Sans oublier « Les Pieds Nicklés » pour un interview groupé de l’ensemble du gouvernement. On pourrait aussi créer un jeu sur le modèle de « Mario » ou le héros, sous les traits de notre Première Ministre, gagnerait, à chaque épreuve, un bonus « 49.3 » pouvant être utilisé pour gagner plus facilement les épreuves suivantes… il volent haut nos politiques…

  2. Communiquer tout le temps , à tous les niveaux , dans tous les médias , anciens et nouveaux , dans toutes les tranches étanches d’une société éclatée , communautarisée , finalement une techique identique à celle du commerce.

  3. Cette femme a publié sous le pseudo de Marie Minelli (ce qu’elle n’a jamais démenti) : « 150 endroits où avoir fait l’amour au moins une fois dans sa vie ; Sexe, mensonges et banlieues chaudes ; Sexe, mensonges et banlieues chaudes ; Osez : l’orgasme au féminin; Les filles bien n’avalent pas » … Cela va de pair avec l’affaire Benalla et les soirées dans les boites gay du Congo. Si vous connaissez des gens qui ont voté Macron cessez toute relation et dites leur pourquoi. Moi je l’ai fait avec une parente. J’aurais honte de fréquenter des gens qui n’ont pas honte.

  4. Auteur de pornos pour se faire un nom, elle s’agite désormais pour exister, pour tenter de percer hors de la macronie.

  5. Manifestement il lui manque la notion de retenue étant donné son poste de ministre, il est vrai qu’avec un patron qui fait mumuse avec Pif, Carlyto et consort, et qui s’affiche dans les nuits de Kinsasha, tout est permi, De Gaulle réveilles toi, ils sont devenus fous.

    • Et un patron qui multipiie les images destinées aux réseaux sociaux multiculturels et à destination de la diversité, et de la France qui s’africanise à marche forcée , comme sa photos dans un bar africain, en tenue débraillée de fêtard nocturne .

  6. Décidément le Macroncircus a de la ressource sachant que le ridicule ne tue pas. L’évolution dans la régression tel est le thème de son spectacle.

  7. Je ne trouve pas cela étonnant de la part de Mme S.
    Elle trouve surement , elle aussi, le magazine patriarcal et si j ai bien compris, sa présence sur 12 pages est une opportunité de réduire l’exposition de chairs féminines.

    Si j étais « lecteur « , je ne serai pas surpris non plus de la voir dénudée dans ce magazine dans quelques temps, pour afficher sa liberté de son corps. Plus elle sera âgée plus sa liberté sera éclatante et éblouira le « patriarcat » jusqu’à le faire reculer.

  8. Comment a-t-on fait pour en arriver là ?
    Où est-ce que ça a foiré ?
    Ok, heureusement elle va nous éviter le pire la Marlène… Apparemment.
    Mais quand on a connu Playboy dans sa jeunesse, ce qui est mon cas, et celui de mes copains de collège et d’université, on ce demande « qui a eu cette idée folle… », d’inventer Schiappa, et pire, de lui offrir un espace dans ce magazine mythique ?
    Ma génération va devoir porter le deuil.

  9. Inversion des valeurs ;
    C ‘est vraiment de la mauvaise publicité pour le magazine ou pour le gouvernement , c ‘est selon .

  10. Ministre de France? La petite bourgeoisie ose décidément tout; rien n’arrête sa vulgarité intrinsèque.

    • « petite bourgeoisie » ? La bourgeoisie n’avait rien de vulgaire à ce point ( je pense à la petite bourgeoisie des commerçants et artisans des villes de province) : Justement, c’est à l’absence de vulgarité ( =suivre ses instincts) qu’elle se démarquait des charretiers et autres populaces…

  11. Je ne sais pas si l’on peut condamner un auteur (désolé, je refuse absolument le terme « autrice » ou « auteure ») de romans coquins d’accorder une interview dans un magazine de charme. En revanche, le Président de la République qui continue de distiller sa petite propagande progressiste dans Pif magazine, journal pour enfants, me dérange beaucoup plus.

  12. Disons que Madame Schiappa mange à tous les râteliers, surtout surfe sur tous les sexes, du moment que ça rapporte. Depuis son in-action au service des femmes, leur sort s’est détérioré. Femmes porteuses, femmes agressées, vieilles femmes tuées, femmes et enfants délaissées..rien ne va plus…Elles ne peuvent même plus sortir dans la rue. Madame Schiappa est le symbole féminin de la gauche caviar héréditaire…cela n’a rien à voir avec la gauche des peuples.

  13. Elle n’a trouvé que playboy pour une interview et elle pense sérieusement que les femmes vont se précipiter pour l’acheter ? Elle est bien naïve .

    • Forcément, Playgirl n’existe pas en France (enfin, je suppose n’étant pas attirée par ce genre de magazine).
      J’ai seulement trouvé ceci sur le Web (traduction automatique d’un article du Gardian) : « Alors que de nombreux magazines sont en difficulté, un célèbre titre des années 1970 est relancé pour faire entendre les voix et les valeurs des femmes d’aujourd’hui. (2 novembre 2020)
      La question est de savoir si, au lieu d’exiger des femmes qu’elles se rapprochent des hommes et agissent comme eux, il est possible d’adopter des concepts plus féminins et de les proposer au monde entier »
      Elle va sans doute y être interviewée sous peu?

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