Les héritiers de Gérard Collomb se déchirent : nique ton maire !
Les rappeurs Booba et Kaaris, révélés au grand public pour s’être battus à grands coups de fioles de parfum et de boîtes de cachou, au duty-free de l’aéroport d’Orly, seraient-ils en train de faire des émules ? C’est à croire.
Sauf que là, la scène de crime se tient à Lyon et concerne ces autres artistes que peuvent être parfois les hommes politiques. Au centre droit du ring se tient Roland Bernard, tandis que campe, à son centre gauche, Thomas Rudigoz. Le premier persiste à soutenir Gérard Collomb, macroniste de la première heure, ministre de l’Intérieur démissionnaire, et accessoirement maire d’un Lyon dont il entend redevenir le premier magistrat, après son équipée parisienne.
Le second, au même titre que les quatre députés de LREM de Lyon, a pris fait et cause pour David Kimelfeld, bras droit dont Gérard Collomb a fait son remplaçant par intérim. Comme il serait vain d’exiger plus de Kimelfeld que de Balladur, l’homme de confiance a donc décidé vouloir devenir sultan de la capitale des Gaules à la place de son bienfaiteur. La confrontation de rue, à l’entrée du conseil municipal de ce lundi dernier, ne pouvait donc que tourner au clash, tel que dit chez le groupe Nique ton maire.
Le tout en un style très sarkozien, Bernard assurant à Rudigoz : « Tu n’as jamais rien fait de ta vie. […] Tu ne sais même pas ce que c’est que de produire de la richesse. » Pour peu que, faute de « richesses produites », le pauvre Rudigoz n’ait même pas les moyens de se payer une Rolex à la cinquantaine passée, imaginez le désastre de sa vie. Pour relever un peu le débat, Rudigoz suggère que Bernard aurait « trop bu ». Et Bernard de répondre à Rudigoz qu’il « ne boit pas » ; ce qui n’est pas forcément un atout pour se faire élire en cette région d’ancestrale tradition viticole et culinaire.
Tel qu’il fallait s’y attendre, le chœur des démocrates indignés s’est tôt mêlé à l’orchestre des outragés. D’où ce communiqué du clan Kimelfeld : « Nous condamnons fermement un tel comportement qui relève d’une pratique d’intimidation datée d’un autre temps et qui est indigne du mandat d’élu municipal. »
Et là, comme dans le film Alice et le Maire, de Nicolas Pariser, justement consacré à la municipalité lyonnaise et dans lequel Fabrice Luchini y incarne un maire de Lyon des plus fatigués, on y voit en filigrane le bal de ces communicants transformés en ventilateurs humains à force de brasser de l’air. On y entend encore ces communiqués ne pouvant condamner autrement que « fermement » tout en stigmatisant les pratiques d’un « autre temps ». Lequel ? On ne le saura jamais.
Après, des sondages, peut-être eux aussi issus d’un « autre temps », persistent à donner Gérard Collomb largement en tête au premier tour des élections à venir. D’où, probablement, ces petits moments d’énervement.
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