La leçon hongroise à méditer par les droites françaises
Si la coalition du Fidesz et des démocrates-chrétiens (KDNP) au pouvoir depuis huit ans en Hongrie a obtenu près de 50 % des voix avec une participation record, cela vaut certainement la peine, pour les partis de droite européens, de se pencher sur le cas hongrois et d’en tirer les leçons.
D’autant que, pour ces élections, tous les autres partis s’étaient unis contre le Fidesz, y compris le Jobbik, censé être nationaliste et, donc, « d’extrême droite ». Le Jobbik appelait, en effet, ses électeurs à voter pour les candidats les mieux placés contre ceux de la coalition Fidesz-KDNP, fussent-ils de gauche et fussent-ils des européistes libéraux-libertaires multiculturalistes pur jus. Et quoi qu’en disent nos grands médias qui pensent tous la même chose sur les grands sujets de société et qui ont tous soutenu Emmanuel Macron au deuxième tour de la dernière élection présidentielle française, les médias hongrois n’étaient pas tous favorables au Fidesz dans cette campagne où les attaques verbales contre Viktor Orbán et ses amis ont, au contraire, été d’une rare violence.
En réalité, la victoire écrasante du Fidesz et de ses alliés démocrates-chrétiens montre que, pour s’opposer à la domination de la gauche libérale-libertaire, progressiste et multiculturaliste aujourd’hui en Europe, un parti de droite doit savoir être vraiment de droite - c’est-à-dire conservateur, patriote, attaché aux valeurs chrétiennes - et populiste plutôt qu’élitiste. Le peuple ne veut majoritairement pas de l’immigration de masse en réponse au déficit des naissances ni de la concurrence déloyale et de la désindustrialisation massive amenées par la mondialisation, il ne veut pas d’une démocratie confisquée au profit d’eurocrates non élus et, donc, sur lesquels il n’a aucune influence. Si Viktor Orbán a été maintenu au pouvoir par le peuple hongrois le 8 avril dernier, c’est justement parce qu’il cherche à répondre aux aspirations du peuple plutôt qu’à celles des élites politico-médiatiques. Ayant compris le rôle joué dans sa défaite électorale de 2002 par des médias hongrois massivement de gauche ou libéraux-libertaires, le Fidesz a su préparer son retour au pouvoir en créant et soutenant des médias vraiment de droite qui lui ont ensuite permis d’affronter ses adversaires à armes égales.
Le Fidesz est un parti social-conservateur sans complexes. Il n’a pas peur de défendre ouvertement l’institution du mariage, la souveraineté nationale dans le cadre des traités européens, la fierté d’être hongrois et la défense des intérêts nationaux. Précisons que l’attachement aux valeurs chrétiennes affiché par Viktor Orbán n’est pas feint : membre de l’Église presbytérienne, le Premier ministre hongrois n’a jamais caché que sa foi jouait un rôle important dans sa vie et son travail et qu’il ne se considérait pas chrétien que le dimanche.
Alors que la position des libéraux semblait encore solide en Pologne, le parti social-conservateur polonais Droit et Justice (PiS) rêvait ouvertement d’avoir « Budapest à Varsovie », c’est-à-dire de reproduire en Pologne le succès du Fidesz hongrois avec un programme proche. Depuis l’automne 2015, ce "Budapest à Varsovie" est devenu réalité. Et comme le Fidesz depuis 2010 en Hongrie, le PiS a inversé la courbe des naissances, il a redynamisé l’économie, réduit la corruption, le chômage et les déficits publics. Le tout avec le genre de politiques que la gauche et les libéraux qualifient généralement de populistes.
Soyons fous, rêvons un peu. Et si les dirigeants des droites françaises osaient suivre l’exemple hongrois ? "La Hongrie de Viktor Orbán pour exemple", c’est le titre d’un texte que j’avais publié en avril 2013 sur le site Nouvelles de France pendant le combat perdu des grandes Manifs pour tous. Alors, Budapest à Paris, c’est pour quand ?
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