Le Royaume-Uni veut renvoyer ses migrants en Albanie, au Rwanda et maintenant… en France

migrants Manche

Les migrants rejetés du Royaume-Uni pourraient donc arriver... en France. Près de vingt ans après la signature des accords du Touquet, la France continue de se faire avoir. Ce 16 novembre, Robert Jenrick, ministre de l’Immigration outre-Manche, réaffirme le souhait du Royaume-Uni de signer « un accord de retour [des migrants] avec la France ». Alors que la Grande-Bretagne serre la vis, la France cède une nouvelle fois.

La France, « bras policier » de la politique migratoire britannique

Au moment où le Royaume-Uni peine à exécuter sa politique de renvoi des demandeurs d’asile vers le Rwanda, le gouvernement conservateur vient de trouver une autre solution : renvoyer les migrants en France. Devant la Chambre des communes, ce 16 novembre, Robert Jenrick rappelle le souhait de l’exécutif britannique « d’obtenir un accord de retour avec la France ». À l’instar de ce que la Grande-Bretagne réalise déjà avec l’Albanie, les conservateurs aimeraient que la France garde sur son sol les migrants candidats à l’immigration britannique afin d’y étudier leur dossier. Aux parlementaires, le ministre de l’Immigration britannique, qui se montre confiant sur la réalisation d’un tel projet, explique : « Nous voulons créer un système de dissuasion afin que les gens ne fassent pas la traversée en premier lieu, et que s'ils veulent demander l'asile, ils le fassent dans le premier pays sûr où ils entrent. » Et de préciser : « La France est, bien sûr, un choix parfait. »

Ces propos font écho à l’accord bilatéral signé le 14 novembre dernier entre Gérald Darmanin et son homologue britannique, Suella Braverman, afin d’endiguer l’immigration clandestine dans la Manche. Outre l’augmentation des moyens – hausse de 40 % des effectifs de police, développement d’un arsenal de surveillance, coopération rapprochée entre les deux pays – et un versement britannique de 72,2 millions d’euros, cet accord prévoit la création de « centres d’accueil dans le sud [de la France, NDLR] pour dissuader les migrants de se rendre sur le littoral de la Manche ». Autrement dit, la France, en plus de contrôler la frontière britannique à Calais, accepterait de retenir les migrants sur son sol.


L’absence de volonté politique française

Ce n’est pas la première fois que la France cède face au Royaume-Uni sur la question migratoire. Depuis 2003 et la signature des accords du Touquet, l’Hexagone se charge du contrôle des flux migratoires en échange de quelques compensations financières, qui parfois semblent insuffisantes. Si cet accord pouvait paraître paritaire au début des années 2000, la crise de 2015 suivie d’incessantes vagues migratoires l’ont rendu totalement asymétrique. Comme le résume Bernard Cazeneuve dans un entretien à La Croix : « [Les accords du Touquet] mettent beaucoup sur les épaules de la France et peu sur celles des Britanniques. » En 2015, la Commission nationale consultative des droits de l'homme (CNDCH) abonde dans le même sens et écrit que « ces accords ont conduit à faire de la France le bras policier de la politique migratoire britannique ». En effet, depuis près de vingt ans, la France, pourtant bien occupée par la gestion de ses propres frontières, doit en plus gérer une partie de la politique migratoire du Royaume-Uni.

À cela s’ajoute un dramatique paradoxe. D’un côté du territoire, sur les côtes méditerranéennes, la France ouvre ses ports aux bateaux de migrants. De l’autre, sur le littoral de la Manche, l’Hexagone se retrouverait contraint d’empêcher les migrants de quitter le sol français, si un tel « accord de retour » venait à voir le jour.

Plutôt que de céder au Royaume-Uni, la France devrait, à l’instar de la politique britannique, exiger des pays d’Afrique du Nord qu’ils retiennent eux aussi les migrants. Mais pour cela, il faut une volonté politique. Et une réelle indépendance vis-à-vis de la politique immigrationniste de la Commission européenne. On en est loin.

Clémence de Longraye
Clémence de Longraye
Journaliste à BV

Vos commentaires

38 commentaires

  1. Que le ROYAUME-UNI les renvoie où il veut mais par pitié, pas en France, la coupe est pleine……. Le peuple Français est dans l’insécurité et la précarité à cause de ces peuplades que Macron ne cesse d’accueillir au nom de la « cause Humanitaire ». Trop d’exemples horribles ont prouvé que ces dernières sont incompatibles avec notre civilisation.

    • « Le peuple français »?… Y a-t-il encore un peuple français? Une population, un chaos ethnique, des communautés, tout au plus.

  2. L’Etat de droit, l’Etat de droit … Je croyais que la constitution et les lois françaises interdisaient de retenir une personne contre son gré et de la priver du droit de quitter notre térritoire si elle n’a commis aucun crime ou délit. LIBERTE.

    • Ils nous apparaissent « perfides » parce qu’ils ont la volonté et la force de défendre leurs intérêts. C’est une nation d’épiciers disait Napoléon, n’empêche que les épiciers ont souvent eu raison de leurs ennemis. Nous sommes d’éternels naïfs, nous croyons que les autres sont à notre image: gentils, laxistes, faibles.

  3. On cède face au Royaume Uni , on s’écrase également face à l’Allemagne , la France compte elle encore sur la scène internationale , j’en doute mais pas vraiment surpris quand on voit qui nous dirige .

  4. Notre pauvre France devenue une véritable poubelle dont la création et l’entretien appartiennent à tous ces gouvernants amateurs et d’une incapacité notoire à résoudre le moindre souci.

  5. Ce qu’il faut que la France fasse c’est d’ouvrir ça frontière pour que l’Angleterre soit submergé de migrants .

  6. Il faut noter tout de même que vu de l’autre coté de la Manche, ce qu’on continue pompeusement de nommer « la France », ressemble à s’y méprendre à l’Afrique au regard de ce que ce pays contient de populations exotiques.
    Alors n’en voulons pas trop aux british qui veulent renvoyer leurs migrants vers nos cotes, pensant les renvoyer chez eux…

  7. On est vraiment des pigeons gouvernés par des incapables. Depuis l’arrivée de ce bateau, on ne voit plus
    Perorrer Jupiter et darmarin à la Tv. Peut-être finissent t’il par comprendre qu’ils ne sont plus crédibles !

    • Ces individus « hors sol » n’entendent que la voix de vanderlayen, soros, schwab et compagnie, cela fait longtemps que nos zélites ont condamné leur propre peuple : les français…

  8. Nous ne pouvons pas faire confiance à la GB , dans aucun domaine !
    Elle n’a toujours vu que ses intérêts , prendre et jamais rien en retour !
    Maintenant comme depuis la dernière guerre , elle obéit à « l’oncle Sam « 

  9. Si j’étais anglais, je ne ferais pas autrement. Ces migrants clandestins viennent de France, malgré nos avertissements, je les y renvoie. C’est logique.

  10. Les Britanniques sont loin d’être imbécile et il est facile de voir que nos gouvernants (Darmanin en tête) sont des guignols à qui on peut faire avaler toute les couleuvres. L’ère Macron sera celle de la perte de crédibilité de la France.

  11. Depuis quand pourrions nous nous fier aux Anglo Saxons?
    Les anglais ont brûlée J D’Arc, certes avec l’aide de collabos (comme toujours)
    Les anglo saxons ont démoli nombre de villes françaises lors de la dernière guerre, quasi uniquement des civils, en rasant un grand nombre d’habitations (citons Orléans, Saintes, La Rochelle, loin de l’Allemagne, à rajouter au un nombre important de villes du Nord de la France.

    Et maintenant, non seulement ils nous engagent dans un guerre inadmissible avec la Russie (bon, c’est vrai, ce sont la France et l’Allemagne qui avaient signé l’engagement de le faire respecter) tout cela pour le plaisir de l’oncle Joe!)

    Et là, ils augmentent notre colonisation et l’envahissement de notre pays avec des personnes d’une culture tellement loin de la nôtre!

    Et il faudrait leur faire confiance?

  12. Depuis le temps que ce gouvernement et les autres avant celui-là font semblant de lutter, on ne peut que constater que nous sommes de plus en plus envahis! Chaque nouvelle mesure permet encore plus de sans papier de venir sur notre territoire, aux frais des honnis d’autochtones que nous sommes. Sans compter ceux placés en douce dans nos campagnes.

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