La menace d’une crise alimentaire liée à la guerre en Ukraine… et aux délires mondialistes

moissons

Selon un antique adage, gouverner consisterait avant tout à prévoir. Pour les instances européennes, le compte n’y est pas. Et là, il ne s’agit plus de société inclusive et autres gadgets bienveillants : juste de savoir ce qu’il y aura dans nos assiettes – ou pas – demain.

Ainsi la Commission européenne vient-elle enfin de comprendre que le Vieux Continent était désormais dépendant des céréales russes et ukrainiennes. Tout comme il aura fallu attendre le Covid-19 pour s'apercevoir que nous n’étions même plus capables de fabriquer de l’aspirine et que nos voitures peinaient à rouler sans ces micro-processeurs, eux aussi usinés en Chine.

Il y avait la fameuse « mondialisation heureuse », chère à Alain Minc ; on avait oublié ces mondialistes distraits, persuadés que l’empire du Milieu resterait à jamais l’usine du monde. Un mépris ethnique et civilisationnel mêlé à cette jobardise qui consiste à imaginer que ceux qui ont inventé papier et poudre à canon se contenteront pour l’éternité de mouler des Mickey™ en plastoc et des Barbie™ en Merdaflex™.

Aujourd’hui, le « cercle de la raison » (Alain Minc, toujours, et sa « bonne gouvernance ») commence à en rabattre. D’où ce plan pour revenir à ce qui fut jadis notre ordinaire : l’autosuffisance alimentaire. La France fut l’autre grenier à blé de l’Europe. Du passé. Désormais, les derniers de nos paysans jonglent avec les réglementations.

On les a naguère sommés de démembrer leurs champs et d’abattre les haies, au nom d’une rationalité toute technocratique, pour ensuite leur reprocher d’avoir dévasté l’environnement. On les a poussés à utiliser engrais et pesticides plus que de raison pour, désormais, les accuser d’écocide. On les a obligés à penser avant tout à l’exportation pour, aujourd’hui, les condamner aux circuits courts. Résultat ? Les enfants ne veulent plus reprendre la ferme familiale et ceux qui relèvent le défi caracolent en tête des taux de suicide.

On oublie pourtant que ce sont eux qui nous nourrissent quotidiennement et que sans eux, nous mourrions tous de faim. Cela mériterait peut-être un petit merci ou, tout au moins, un semblant de considération. Nous en sommes loin. La preuve en est ce caprice de gosses de riches ayant amené, ce 19 mars, certains enfants gâtés à arraisonner un train empli de blé aux alentours de Pontivy, en Bretagne, pour en jeter la cargaison aux quatre vents.

Certes, les motivations de ce collectif méritent aussi d’être entendues : « En déversant ces céréales destinées à l’alimentation d’une partie du cheptel breton, nous symbolisons le lien au sol à recréer dans notre agriculture, le lien à la terre bretonne, cette même terre qui ne peut pas supporter les incidences de l’élevage d’un si grand nombre d’animaux. »

Mais que font ces paysans, si ce n’est obéir aux injonctions successives et contradictoires d’instances, au début étatiques puis supranationales, leur expliquant comment pratiquer le métier de leurs ancêtres, instances dont les représentants ne sauraient même pas faire la différence entre un topinambour et un kiwi ?

Si l’on suit l’actuelle logique gouvernementale, Emmanuel Macron ne devrait pas tarder à demander conseil à d’autres experts. Ceux de McKinsey, peut-être ?

Nicolas Gauthier
Nicolas Gauthier
Journaliste à BV, écrivain

Vos commentaires

60 commentaires

  1. Edgard Pisani qui fut le Ministre qui édicta le remembrement, source de tous nos problèmes d’aujourd’hui, regrettait amèrement 40 ans après, d’avoir instauré cette folie. Les « Technocrates » ayant mis leurs grains de sel dans la vie de nos Paysans, la catastrophe était annoncée !… Nous qui exportions, en sommes réduits à trembler tant notre économie est faillible… Pauvre Pays dirigé par des idéologues qui nous mènent dans le mur…

  2. « Emmanuel Macron ne devrait pas tarder à demander conseil à d’autres experts. Ceux de McKinsey, peut-être ? »
    Vu ce qu’a préconisé Macquisaitout pour vaincre un pauvre corona non dangereux (létalité équivalente à tous les coronas précédents soit 0,2% !!!) mais rapportant 1 gros paquet de dollars à ses chefs Pfizer and Co, je me demande ce qu’il serait capable d’inventer!

    Sans doute famine incommensurable avec l’obligation de rester chez soi avec le protocole 3 D : disette dodo décès .

  3. En fait presque quel que soit le sujet, je vois la démonstration de la décomposition de notre société, en Occident et particulièrement en France. Ce, justement, dont essaie de se préserver … un certain Poutine et d’autres de par le monde. C’est cette décomposition qui autorise bien des « miséreux » à nous envahir, sans doute, pensant que « l’endroit » est miraculeux et leur permettra une meilleure vie, sans effort, c’est encore mieux. Si le Z ne l’emporte pas, l’irréversibilité, le basculement !..

  4. Le bon sens paysan et les élites de l’ENA sont en totale contradiction et nous voyons le résultat !! Aujourd’hui, les jachères on en fait quoi ????

  5. La raison, le bon sens et le pragmatisme sont les grands absents de la technocratie européenne qui, telles les éoliennes, brasse du vent et distribue aveuglément normes aberrantes et injonctions délirantes.

  6. L’agriculteur est le seul producteur autorisé à vendre à perte alors que c’est illégal

  7. Macron a commis une faute gravissime (une de plus) en ne permettant pas d’emblaver les jachères imposées par Bruxelles alors qu’il était encore temps (fin février) de semer.
    Le blé va devenir trop cher.

  8. Le maghreb ne reçoit plus de blé tendre depuis l’Ukraine et la Russie qui a eux 2 fournissaient 30 des exportations mondiales, la France va plonger dans ses réserves pour fournir une première demande d’environ 800.000 tonnes supplémentaires mais cela ne suffira pas, que se passera t’il quand les réserves seront en dessous du seuil critique , et que nous conserverons en priorité nos productions sur le marché intérieur, quid de l’affrique sub saharienne ? Oui gouverner c’est prévoir.

  9. Surtout, ne vous inquiétez pas, Mac Kinsey va trouver « la » solution…. bien triste époque depuis que les suppôts de Davos sont aux commandes…

  10. Les haies génaient le passage des tracteurs, l’ état a subventionné l’ arrachage des haies.
    L’ UE a payé pour laisser des champs en jachère, maintenant l’ agriculteur préfère louer ses terres pour des éoliennes. Tous les habitants autour des éoliennes souffrent d’ acouphènes. Ne confondons pas avec  » avant  » il n’ y a plus rien à comparer, actuellement l’ engrais et de l’ eau, du fuel pour le tracteur

  11. Comme chaque fois nos sachants qui ne savaient rien étaient encore moins visionnaires ont ruiné notre agriculture et ceux qui avec courage et par amour de cette terre nourricière se battaient pour la faire fructifier – au nom d’une mondialisation mortifère nous actons hélas la fin de notre agriculture et notre industrialisation.

  12. Les remembrements étaient indispensables. Je suis né et j’habite dans un village rural. Avant le remembrement très peu de parcelles faisaient plus d’un hectare, ce qui était adapté pour des travaux réalisés avec des chevaux. Je ne parle pas du temps perdu pour se rendre dans toutes ces parcelles disséminées. Certesl il aurait fallu replanter des haies autour de ces nouveaux parcellaires. Pour donner une idée, fin des années 40 certains livraient 5 L de lait par jour !

  13. Nos dirigeants, grassement entretenus et nourris sur le dos du peuple, n’auront absolument pas à craindre les pénuries alimentaires ou autres. Alors, pourquoi seraient-ils prévoyants : On constate une fois de plus au cours de cette campagne que le machiavel élu il y a 5 ans a pour préoccupation principale de préparer sa réélection. Le sort du petit peuple, de ceux qui ne sont rien (et des sans dents), ils s’en fiche complètement. Les mdias à la botte sont là pour oeuvrer à la désinformation.

    • Rappelons qu’il.y a quelques jours encore il exultait que « présidentiellement, royalement », il n’en a rien à foutre de l’avis des autres !
      Et c’est cette chose immonde qu’on voudrait nous imposer pour 5 ans de plus…

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