« Julien Aubert est un frontiste qui s’ignore »
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Hervé de Lépineau réagit aux propos tenus par Julien Aubert au micro de Boulevard Voltaire.
"Ses analyses rejoignent à 97 % celles que font les dirigeants frontistes depuis bon nombre d'années : [Julien Aubert] est un souverainiste, il est pour l'Europe des nations, contre la politique migratoire et les atteintes à la propriété et à la famille du gouvernement Macron.
Le parti Les Républicains en PACA, c'est un astre mort. Le gaullisme, c'est extrêmement réducteur, il faut parler “d'esprit gaullien” ; en ce sens, le Front national est le mouvement le plus gaullien depuis les années 2000. La droite, c'est le Front national, certainement pas les Républicains.
M. Aubert a démontré le contraire de l'union des droites en 2014 lors des élections municipales en refusant de se désister au profit du FN, il a préféré faire élire un exécutif socialo-écolo-ethno-communiste."
On a devant nous un frontiste qui s'ignore. De toute évidence, ses analyses rejoignent à 97 % les analyses du Front national et de ses dirigeants depuis des années.
C'est un souverainiste.
Il est pour l'Europe des nations. Il considère que la politique migratoire est devenue complètement folle.
Le gouvernement Macron porte des atteintes graves à la famille et au droit de propriété.
Le fameux papier de cigarette nous sépare lui et nous une fois de plus.
L'électorat de droite change en fonction des régions. L'électeur Républicain du Nord n'est pas exactement le même que celui du Sud. En tant qu'ancien candidat aux législatives, comment voyez-vous cet électorat Républicain en Provence-Alpes-Côte d'Azur ?
C'est un électorat résiduel.
Ce qui était autrefois le RPR, c'est-à-dire l'archétype du parti gaulliste, a rejoint le Front national.
Lors des élections dans le Vaucluse, Les Républicains oscillent entre 10 et 17 % au premier tour.
En région PACA, et plus particulièrement dans le Vaucluse, Les Républicains est un "astre mort", pour reprendre la formule de monsieur Aubert.
La véritable fracture existe, selon moi, entre cette France périphérique des provinces délaissées et cette France urbaine constituée principalement de cadres et de cadres supérieurs. Ils se sentent protégés des effets néfastes de la mondialisation. Ils croient fermement que l'Europe fédérale est une solution pour maintenir leur niveau de vie élevé.
Je crains que l'avenir démontrera que leur analyse n'est pas tout à fait exacte.
Julien Aubert a choisi d'axer sa campagne autour de l'héritage gaulliste, un héritage que Marine Le Pen et Florian Philippot avaient clairement revendiqué.
Je pense que le gaullisme est extrêmement réducteur.
C'est vouloir enfermer le grand Général dans une petite boîte.
Il faut surtout parler d'esprit gaullien. C'est une hauteur de vue, une appréciation globale.
J'ai le regret de dire à monsieur Aubert que le Front national, depuis au moins les années 2000, est le mouvement politique le plus gaullien dans son essence.
On revient à l'analyse que j'ai faite en introduction.
Le Front national, avant les autres partis, était profondément souverainiste, favorable à l'Europe des nations, attaché à la famille, au droit de propriété et à un certain libéralisme économique avec une régulation de l'État nécessaire pour éviter une forme de sauvagerie dans les rapports économiques.
Je crains que monsieur Aubert revendique un héritage que sa famille politique ne soit plus en mesure de lui donner.
Elle s'est totalement gauchisée sur les trente dernières années.
La droite, entre guillemets, sur l'échiquier politique est le Front national, et certainement pas Les Républicains.
L'élection de Julien Aubert à la tête des Républicains serait-elle une bonne nouvelle dans une perspective d'union que souhaitent certains cadres de droite ?
Je juge un homme politique avant tout par ses actes.
En 2014, Julien Aubert a démontré rigoureusement le contraire de l'esprit d'union des droites qu'il pourrait, dans une certaine mesure, professer.
Il était tête de liste aux élections municipales pour Les Républicains et le centre.
J'étais tête de liste Front national.
Je suis arrivé en 2e position derrière l'union des gauches, à tout juste deux points avec plus de 30 %. Julien Aubert était loin derrière, à 16 %.
Le bon sens aurait voulu qu'il se désistât ; il ne l'a pas fait.
Moralité : nous avons aujourd'hui un exécutif socialo-écolo-ethno-communiste minoritaire en voix, mais qui a pu passer dans le cadre d'une triangulaire, grâce à Julien Aubert.
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