Jean Dujardin, fier d’être Français !

Paris,,France,-,September,28,,2011,:,Jean,Dujardin,At

Il suffit de voir la désaffection des téléspectateurs vis-à-vis de la cérémonie des César pour comprendre qu’entre nos vedettes de cinéma et leur public, le malaise va grandissant.

Et il y a de quoi. Adèle Haenel, par exemple, plus qu’en pointe dans le feuilleton #Metoo, a décidé d’arrêter sa carrière sur grand écran pour dénoncer un « système réactionnaire, raciste et patriarcal » après avoir quitté la cérémonie (millésime 2020) en s’en prenant publiquement au réalisateur Roman Polanski. Un an plus tard, Corinne Masiero, capitaine Marleau sur France 3, se croit maligne en se présentant à poil devant « la grande famille du cinéma français » avec des tampons hygiéniques en guise de boucles d’oreilles.

Bref, ce désamour est tout, hormis immérité. Il n’empêche qu’il serait injuste de mettre tout ce joli demi-monde dans le même panier. La preuve par Jean Dujardin et ses propos récemment tenus dans l’émission « Sept à huit », sur TF1. Attention, âmes sensibles et progressistes s’abstenir : « J’aime bien aimer ce pays et j’aime bien le dire parce que je pense que le plus gros problème de ce pays, c’est qu’il ne s’aime pas, ou pas assez. »

Et Dujardin d’en remettre une couche : « Parfois, je l’ai un peu surjoué. J’ai été un peu chauvin, au moment où, justement, on imaginait que je ne le serais plus. » Ce qu’il a précisément fait en recevant l’Oscar du meilleur acteur, le 26 février 2012, pour The Artist, le superbe film de Michel Hazanavicius. Durant la cérémonie, il ne mit pas la pédale douce sur les cocoricos. À l’époque, nombreux furent ceux qui lui prédisaient une carrière américaine. Il se contenta pourtant de deux modestes rôles, dans Le Loup de Wall Street (2013), de Martin Scorsese, où il donne la réplique à Leonardo DiCaprio, et dans Monument Men (2014), de George Clooney. Voilà qui aurait fait tourner la tête d’une palanquée d’acteurs et d’actrices, mais pas la sienne, manifestement bien faite.

Lucide, il évoque cette période : « On m’a prêté cette intention… Ben non ! […] Je n’ai jamais eu un grand rêve d’Amérique. Moi, mon grand rêve, c’était de rencontrer Jean-Paul Belmondo. C’est là où j’ai été le plus intimidé. » Effectivement, plus franco-français, on ne fait pas. Quant à son éventuelle carrière hollywoodienne, Jean Dujardin persiste à garder les pieds sur Terre : « Je ne crois pas qu’un acteur français puisse bien jouer en anglais. […] En ce qui me concerne, la greffe ne prend pas. C’est assez amusant, parce que c’est assez exotique, mais l’idée est quand même de revenir à la maison mère. » La France, donc !

Et pourtant, cette France, il l’a raillée en incarnant à trois reprises l’agent OSS 117, le héros de Jean Bruce, dans Le Caire, nid d’espions (2006), Rio ne répond plus (2009), de Michel Hazanavicius, sans oublier Alerte rouge en Afrique noire (2021), de Nicolas Bedos, autrement moins réussi. Dans cette trilogie, il rit de la France mais pas contre la France, plutôt avec elle et ces millions de Français qui ne s’y sont effectivement pas trompés. Car il s’agit là d’un rire franc et affectueux, au contraire des actuels ricanements d’autres comiques plus ou moins subventionnés. Mieux : dans ces pochades, il incarne un patriote maladroit – c’est le moins qu’on puisse prétendre – mais sincère. Un peu comme lui, somme toute.

S’il y avait plus de Jean Dujardin dans le cinéma français, ce dernier ne s’en porterait probablement que mieux. En attendant, la relève de ces grands acteurs de « droite », les Jean Gabin, Lino Ventura, Maurice Ronet, Claude Rich, Alain Delon et, évidemment, Jean-Paul Belmondo, même s’ils incarnaient, chacun à leur façon, cinquante nuances de tricolore, paraît aujourd’hui assurée.

Nicolas Gauthier
Nicolas Gauthier
Journaliste à BV, écrivain

Vos commentaires

26 commentaires

  1. Bienvenu à Jean Dujardin dans la France Républicaine la Vraie, c’est à dire sans compromission à l’excès, sans wokisme délétère qui ne peut que LA DISSOUDRE dans un Monde pas du tout forcément meilleur….
    Si parmi le Monde des grand(e)s acteurs, actrices, français(e)s il y en a qui souhaitent y jouer un rôle important à Droite à l’avenir, il faudrait qu’ils et elles le manifestent plus souvent…Mais qu’ils ne se laissent pas emporter par n’importe quel scénario…
    Jean Dujardin Ministre de la Culture à Droite, pourquoi pas ? ! ! !

  2. « La relève de ces grands acteurs de « droite », les Jean Gabin, Lino Ventura, Maurice Ronet, Claude Rich, Alain Delon et, évidemment, Jean-Paul Belmondo, (…) paraît aujourd’hui assurée. » Hum, prophétie bien optimiste ! Et en tous cas sur le plan de la testostérone, il y a de la perte…

  3. Enfin quelqu’un qui aime la France mais surtout, qui ose le dire ! Merci M. Dujardin. Espérons que la bêtise qui caractérise actuellement (et le mot est faible) ce monde artificiel ne vous interdira pas de continuer à nous enchanter comme vous le fîtes depuis déjà bon nombre d’années.

  4. merci pour cet article et merci à Jean Dujardin d’être à contrecourant de ce cinéma français de plus en plus minable; les comparaisons avec Delon, Belmondo , Gabin ne sont pas usurpées , il est de la même trempe !

  5. C’est curieux, incompréhensible de voir que des personnes, de tout bord, ayant choisi, pour beaucoup d’entre eux, notre pays dont nos ancêtres ont bâti depuis nombre de générations notre société issue d’une culture ancestrale, en danger il faut bien s’en rendre compte remplacé par une autre culture importé et incompatible, de ces personnes qui ont choisi en toute connaissance de causes notre pays et de les voire à présent non seulement la critiquer mais en plus la détruire. Et certains d’entre nous de l’approuver pour raison d’un multiculturalisme inconcevable, deux cultures tellement différentes et opposés ne peuvent pas cohabiter sans que la plus active prenne le pas sur l’autre.

    • Moi, je la critique (enfin ceux qui la gouvernent et ceux qui ont voté pour ces personnages), car ce n’est pas la France que mon père m’a apprise à aimer et qui s’est battu pour elle, Elle qui a donné soins et refuge en 1914 à son père.
      La France qu’il m’a appris à aimer avait de la culture, de la morale, il existait encore à l’époque une liberté, une fraternité qui n’existe plus dans ce pays en décadence évidente.
      Je ne cherche pas à la détruire, il s’en faut, mis tente d’aider à la reconstruire afin qu’elle retrouve son faste, son intelligence, sa culture, sa morale et sa beauté.
      Mais je me confronte à nombre de mollassons (je tente d’être diplomate)qui attendent à ce que les autres travaillent pour eux et encore, selon les normes de BFM voix de son maître! (certes, je rencontre de vrais français courageux, ceux qui sont traités d’ailleurs de tous les noms d’oiseaux possibles, voire mis à l’index!)

    • Attendons déjà qu’il soit invité à l’Elysée. Mais c’est vrai, il n’a pas la « pointure » des…Carlito…s » pardon : « charlots »!

  6. « fier d’être français »
    Avec tout ce qui s’est passé en France durant la crise Covid et sa faible mobilisation contre les atteintes graves à la Liberté ainsi que les mesures discriminatoires (soignants suspendus) toujours en vigueur aujourd’hui, on se demande s’il y a vraiment de quoi !

  7. « ..le plus gros problème de ce pays (la France), c’est qu’il ne s’aime pas, ou pas assez » : Ce sont ses gouvernants de ces cinq dernières décennies qui ne l’aiment pas, non pas « pas assez », mais pas du tout, d’où la chienlit actuelle qu’avait prédite ce grand visionnaire français qu’était le général de Gaulle.

  8. Cette manie qu’ont les acteurs, de croire que pour être « in » et « dans l’air du temps » il faut critiquer la France et que ça va leur attirer les faveurs du public est inepte. J’en arrive aujourd’hui à donner, quand je vais au cinéma, plus d’importance à la distribution qu’au theme du film. Il y a beau temps que je zappe, par principe la série du capitaine Marleau. Les premiers était marrants. Et puis c’est devenu un poncif où le scenario ne sert que de support à des leçons permanentes de morale de gauche avec la plus parfaite vulgarité. Certains aiment c’est leur droit, mais moi ça me fait zapper. Ce sont ceux qui doivent le plus à la France s’ils ont percé qui la critique le plus. Omar Sy… JEC ZAPPE ! Je me moque de l’apparence politique d’un acteur s’il reste discret et ne se sert pas de msa notoriété pour tenter de nous faire la morale anti France. Bravo Jean Dujardin. Cependant Il prend un risque. Demain ce sera l’acteur facho dans la lignée des Ronet, Gabin, Delon… avec de telles idées il n’aura jamais de César…

  9. Comparer Dujardin à Delon, Ventura ou autre, il ne faudrait quand même pas exagérer ! Ce n’est pas du tout le même niveau!
    Ne fait-il pas partie par ailleurs de tous ces acteurs de cinéma grassement subventionnés par l’état français ?

  10. Il y a parmi les anciens acteurs américains ou anglais de bons acteurs mais hélas comme en France ils se font rares , c’est pourquoi votre article sur Dujardin est un bon rappel que tout n’est peut être pas perdu pour le cinéma .

  11. J’aime biens les acteurs américains ou britanniques , et inconsciemment je classe Jean Dujardin parmi eux , Gary Cooper , Gary Grand , James Stewart , Sean Connery , David Niven , en bonne compagnie donc

    • Vous avez cité les grandes figures de mon Panthéon personnel! Leurs points communs: une classe naturelle et un humour distancié . Ce dont Jean Dujardin est loin d’être dépourvu.

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