Immigration : les Français n’en veulent vraiment plus et attendent… la droite
Il y a des sondages qui évoluent : ceux qui mesurent la popularité plongeante du Président Macron, par exemple. En cent jours, il a opéré un exploit inédit : il est passé de 62 % de satisfaits à 64 % de mécontents… Renversant, non ?
Mais il y en a aussi d'étonnamment stables, et à un haut niveau : 61 % des Français sont toujours opposés à l'accueil des migrants sur le territoire national, d'après une enquête IFOP pour Alantico. Un score toujours aussi fort qu'après les attentats de janvier et novembre 2015, ou qu'après Nice, il y a un an, quand une majorité de Français avaient vu qu'il y avait bien un lien entre immigration et terrorisme, malgré les dénis de la propagande officielle. Et pourtant le sondage a été réalisé avant l'attaque de Levallois… Grande stabilité, donc, comme si, désormais, on ne pouvait plus raconter d'histoires aux Français et que leur religion en la matière était faite. Et pour longtemps.
Si l'on entre dans le détail des questions, une écrasante majorité de Français renvoient violemment à la figure des élites de gauche leur propagande des quarante dernières années. Ainsi, 79 % des Français pensent que "parmi les très nombreux migrants qui arrivent en Europe se trouvent aussi des terroristes" ; 73 % sont d'accord avec l'idée que l'accueil massif va créer "un appel d'air" ; 65 % pensent que "notre pays compte déjà beaucoup d'étrangers ou de personnes d'origine étrangère" ; et ils ne sont que 25 % à estimer que "l'accueil des migrants est une opportunité à saisir pour notre pays car cela permettra de stimuler notre économie"... Vous savez, la chanson « Une chance pour la France »...
Mais, alors, pourquoi une opinion aussi massivement opposée au laxisme migratoire a-t-elle voté à 66 % pour un partisan des autoroutes migratoires ? Et dont les propositions hasardeuses de hotspots de l'autre côté de la Méditerranée n'ont pas convaincu du tout. Parce que le petit malin, un laxiste doublé d'un illusionniste, a su profiter, le temps d'un printemps, comme son mentor Hollande cinq ans avant, de l'inadéquation entre les représentants de la droite LR ou FN et un électorat bien plus homogène et cohérent qu'eux.
En effet, ce même sondage montre que si le clivage droite/gauche existe encore, c'est précisément dans ce domaine : 96 % des électeurs du FN et 78 % des LR sont opposés à l'accueil des migrants, alors que 57 % à 64 % y sont favorables au PS, chez La France insoumise ou encore chez LREM (ce qui montre, au passage, à ceux qui en doutaient le tropisme de gauche de ce parti, en fait un ersatz du PS). On peut même envisager qu'existe une marge de progression pour la droitisation de l'opinion : quand les électeurs de gauche les plus mous (ou les plus lucides) auront vu débarquer sur leur plage des embarcations de migrants, ou quand ils auront été confrontés directement aux conséquences du phénomène dans leur vie.
Donc, l'avenir politique est à droite, pourvu qu'il se bâtisse sur cette question. Et ce n'est pas parce que 2017 a vu la fin d'un cycle de dix ans pour les vieux partis de droite et leurs figures usées (fin de l'illusion sarkozyste incarnée par son second Fillon, fin de l'illusion lepéniste) que cette réalité a disparu. Pour l'heure, ces deux Français sur trois opposés à une immigration déstabilisante sont toujours orphelins. Ils attendent un discours argumenté, serein et ferme porté par des hommes et des femmes compétents et résolus qui placeront la question de l'identité de la France, de la sécurité et de la prospérité des Français au cœur du débat. Et cela, d'autant plus que plusieurs pays d'Europe, notamment à l'Est, ont devancé la France.
La droite n'est plus une idée neuve en Europe ; elle l'est encore en France.
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