Humiliation : la CEDH condamne la France à indemniser la femen qui avait profané l’église de la Madeleine à Paris

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Plus grave qu'un nouveau coup de canif à la souveraineté française, la décision du 13 octobre de la CEDH (Cour Européenne des Droits de l'homme) est le signe évident de l'impunité des mouvements activistes comme le groupe Femen à condition qu'ils s'attaquent à la religion chrétienne.

Rappel des faits : en 2013, Héloïse Bouton, alors membre des Femen, "performe" à l'église de la Madeleine à Paris. Une mise en scène ignoble et blasphématoire. Seins nus, la jeune femme voilée de bleu pour imiter la Vierge Marie mime un avortement en expulsant un morceau de viande censé représenter l'enfant Jésus. Sur son dos était inscrit : "Christmas is cancelled" (Noël est annulé). Poursuivie par la justice française pour "exhibition sexuelle", elle sera très légèrement condamnée à un mois de prison avec sursis et 2.000 euros d'amende. Un jugement désavoué à l'unanimité par la CEDH qui vient de sanctionner l'Etat français. La France est condamnée à régler à Héloïse Bouton 9.800 euros et 2.000 euros (préjudice moral). Nos juges, en prononçant une peine "pas nécessaire dans une société démocratique", ont, selon la Cour, violé le  droit à la liberté d'expression de la militante (article 10 de la Convention européenne des droits de l'Homme).

Cette liberté n'est pourtant pas toujours aussi jalousement gardée par les mêmes juges, plus prudents lorsque c'est l'islam qui est attaqué. Exemple avec cette affaire de condamnation pénale prononcée en 2018 par la justice autrichienne d'une conférencière évoquant la pédophilie de Mahomet. La CEDH n'y a rien trouvé à redire sous prétexte de ne pas "attiser les préjugés" et de ne pas "mettre en danger la paix religieuse".

"C'est la nature du message délivré par les Femen qui justifie la décision de la CEDH"

Grégor Puppinck, docteur en droit et directeur de l'ECLJ (European Center for Law & Justice) que nous avons interrogé s'insurge contre ce deux poids deux mesures. Il dénonce "une décision idéologique qui choque le bon sens" et précise : "la CEDH nous a habitués à ce type de décisions d'ultra gauche lorsqu'il s'agit de mœurs, tout comme lorsqu'elle se prononce en matière d'immigration. Dans cette affaire, c'est la nature du message délivré par les Femen qui justifie la décision de la CEDH : la défense de l'avortement et leur cible, la religion catholique".

Curieusement, remarque Grégor Puppinck, co-auteur du passionnant rapport "Les ONG et les juges de la CEDH" publié par l'ECLJ qui met "en lumière les relations existant entre plusieurs juges de la Cour européenne des droits de l'homme et des ONG actives devant cette Cour", un certain Yonko Grozev, ancien dirigeant de l’Open Society Justice Initiative, a pris part à cette décision du 13 octobre en tant que juge élu à la CEDH. Il occupe cette fonction peu de temps après avoir été l'avocat des Pussy Riot et d'une Femen poursuivie pour avoir scié une croix en Ukraine. Comme quoi le diable se niche bien dans les détails...

A minima, la réputation sulfureuse des Femen, l'opacité de leurs financements et les sombres affaires de départs fracassants de certaines militantes (dont la fameuse Héloïse Bouton qui dénonce elle même les méthodes sectaires du mouvement) auraient dû inciter les juges à plus de prudence. Car c'est donner un blanc seing à toute forme d'activisme partout. Faudra-t-il, questionne Grégor Puppinck, attendre que des militants viennent uriner devant la Cour pour que "ces juges qui ont perdu la notion de sacralité des lieux" réagissent ?

Après la France, la Pologne ?

Cette décision 13 octobre est un mauvais signe pour tous les chrétiens européens. La Pologne a été condamnée elle aussi par la CEDH en septembre 2022 pour avoir sanctionné une pop star pour ces propos : "les histoires bibliques incroyable ont été écrites par une personne défoncée au vin et à l'herbe". Le pays risque de subir une nouvelle humiliation dans l’affaire Anna Zawadzka, du nom de cette militante condamnée par la justice polonaise pour avoir perturbé une messe catholique "afin de faire passer un message pro-avortement" et qui porte l’affaire devant la CEDH. "Des profanations qui se multiplient ces derniers temps en Pologne", selon Grégor Puppinck.

Jusqu’à quand les chrétiens européens et les souverainistes devront-ils ainsi subir l'humiliation d’une institution judiciaire non élue, auto proclamée qui ne les protège pas et les humilie ?

Sabine de Villeroché
Sabine de Villeroché
Journaliste à BV, ancienne avocate au barreau de Paris

Vos commentaires

28 commentaires

  1. On a de plus en plus envie de dire à cette CEDH : « de quoi je me mêle » ?
    Vivement qu’on en sorte… !

  2. Je ressens, chaque jour, pour mon pays, une peine infinie ou une grande indignation; dans ce cas, les deux

  3. Qui est le plus ignorant et/ou le plus coupable dans cette affaire ? Les femens ou la cour européenne ? Je dirais les 2 sont d’une inculture crasses ! Ces manifestantes de salon et la cour européenne penseraient-elles que la religion musulmane adhère au droit à l’avortement ? Il faudrait un peu informer ces ignares afin qu’elles lisent le coran et manifestent de la même manière dans les mosqués ? En tout cas, jamais un mot sur la position de l’islam face à l’avortement ! Des méthodes machiavéliques pour avancer caché ? Et notre presse tellement « impartiale » qui oublie d’en parler ! Encore et toujours l’incohérence du 2 poids 2 mesures …. que ce soit du fait de la presse super subventionnée ou de cette super europe qui diffuse des affiches de femmes, et de gamines …., voilées ….

  4. Les membres de ce CEDH sont comme le Pr Delfraissy, ils ne savent pas faire la différence entre le bien et le mal. C’est dans l’air du temps parfumé à la mode macronienne. Certains répliquent en déclarant « J’ai envie de les emmerder » Nous, en mauvais chrétiens nous répondrons à ce petit monde : « J’irai cracher sur vos tombes ». Quoi de plus naturel. Le sacré a perdu de sa valeur.

  5. Bizarre, ces femens «  courageuses » ne manifestent jamais dans les mosquées , ni dans les synagogues !

  6. C’est insensé.
    Mettons-nous cela dans la tête : les droits de l’homme, c’est pour les transgresseurs, si possible non chrétiens.

  7. La France doit sans regret sortir de la CEDH … de même elle doit casser l’Etat de droit et en dissoudre les instances les plus néfastes Conseil d’Etat, Conseil constitutionnel, … et dénoncer certaines directives et traités de l’UE pour s’affranchir de jurisprudences guidées par l’idéologie socialiste progressiste destructrice de nos valeurs civilisationnelles et de notre héritage chrétien.

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