[Grand format] Nantes : de la tranquillité bourgeoise au coupe-gorge

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Le fait divers sordide a fait le tour des rédactions et a outré l’opinion. Une femme violée à plusieurs reprises par trois clandestins soudanais en plein centre-ville.

Une agression qui illustre, de la plus cruelle des manières, le baromètre international de l’insécurité urbaine : Nantes pointe à la 407e place derrière La Havane, Téhéran et Bogota. Si le classement de Numbeo a été attaqué par nos spécialistes du fact-checking, il ne fait qu’appuyer une réalité que vivent au quotidien les Nantais. Autre indice : le site ville-ideale, qui recense les notes émises par les habitants des différentes villes. Avec une note de 2,25/10 en matière de sécurité, on peut se faire une idée assez précise du ressenti tout en parcourant les 34 pages de commentaires laissés par des internautes unanimes. En matière d’insécurité, Nantes est deuxième derrière Sarcelles mais devant Grenoble. Cocorico !

Depuis quand ?

« Il y a deux facteurs qui expliquent à mon sens l’explosion de l’insécurité : la crise des migrants en 2015 et l’élection de la maire (sic) actuelle en 2014 », analyse Brian Pecqueur, dont la famille habite les quartiers populaires de la ville depuis des décennies. Pour le candidat RN de la 1re circonscription de Loire-Atlantique (englobant les deux tiers de l’agglomération nantaise), il ne faut pas aller chercher bien loin les cause de cet ensauvagement. Nantes ville à gauche. Nantes dans l’escarcelle du PS depuis 1989 avec le mandat de Jean-Marc Ayrault, l’ancien Premier ministre de François Hollande, mandat qu’il laissera définitivement à sa première adjointe Johanna Roland. Pour le plus grand malheur des habitants tout aussi désarmés que leur police municipale.

« C’était assez tranquille jusqu’en 2015 », témoigne Maxime, qui a quitté la ville en 2021, « en grande partie en raison de l’insécurité ». Ce commentaire est ce qui se dégage le plus des différents sondages que l’on peut faire auprès des Nantais. Parmi les dizaines de retours d’expérience que nous avons sollicités, il apparaît que la situation à Nantes s’est sérieusement dégradée depuis 2015, année qui a vu débuter la fameuse « crise des migrants ».

« Nantes, comme toutes les villes, a son lot de quartiers chauds. On peut citer ceux de Malakoff et Bellevue, mais force est de constater que ces quartiers ont débordé dans toute la ville », témoigne Cécile Scheffen. Celle qui fut candidate pour Reconquête dans la 2e circonscription de Loire-Atlantique avait beaucoup fait parler d’elle sur les réseaux sociaux en filmant les agressions de l’extrême gauche elle-même source de nombreux désordres avec la proximité de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes.

L’autre facteur, c’est évidemment la crise de 2015 qui a vu débarquer, en un court laps de temps, des milliers de clandestins issus principalement du continent africain. Faux Syriens mais vrais immigrés illégaux, ils ont fortement et comme partout rendu inopérantes les infrastructures d’accueil, au point que de nombreux camps illégaux ont poussé dans l’agglomération nantaise avec son lot d’insécurité. « Je ne me rends pas bien compte, on a le droit de faire un lien entre insécurité et immigration ? » demande Bryan Pecqueur, qui connaît la réponse… Il suffit de parcourir les pages des faits divers ou parler de « choc culturel », comme le secrétaire national SGP Police Jean-Christophe Couvy. « On a un grave problème avec les étrangers et clandestins qui transforment le centre-ville de Nantes en supermarché à victimes », affirme, pour sa part, le policier Matthieu Valet sur CNews.

Impuissance politique, impunité sociologique

« Cauchemar absolu au cœur de Nantes ! Un drame qui, malheureusement, se banalise. Peut-on encore se sentir en sécurité à Nantes lorsque l’on est une femme ? », commente, sur Twitter, Christelle Morançais, présidente de la région Pays de la Loire. Pas seulement lorsqu’on est une femme, serait-on tenté de rétorquer. Comme sur le reste du territoire national, « il y eu une forte baisse de la délinquance en 2020 et 2021 du fait de la crise Covid », expliquait, ce lundi, sur RMC, le préfet de Loire-Atlantique Didier Martin. Mais « on voit bien qu'après deux années un peu particulières, on a actuellement des niveaux de délinquance que l'on retrouvait avant 2019, avec de nouveau davantage de violences dans l'espace public ». En résumé, le Covid aura été une parenthèse bienheureuse. Maintenant, retour au monde d’avant mais en pire, pour reprendre les mots du préfet. La métropole de Nantes a toutefois annoncé, le 2 septembre, l’arrivée de 62 policiers nationaux supplémentaires.

Du côté de la municipalité, on nage à brasse coulée. Absence de vidéosurveillance, police municipale en sous-effectif et désarmée… Si la ville a annoncé le recrutement de 25 policiers municipaux supplémentaires et la création d’un Conseil intercommunal de sécurité et de prévention de la délinquance (CISPD), il n’y a pas eu de mieux, et loin s’en faut. À titre d’exemple, la police municipale de Nantes aurait réalisé 25.000 interventions par an. À titre symbolique, l’adjoint en charge de la sécurité et de la prévention de la délinquance pointe à la septième position au conseil municipal. Le premier adjoint est quant à lui en charge du « dialogue citoyen ». Visiblement à sens unique. En tout cas, la maire de Nantes est aux abonnés absents et préfère envoyer ses adjoints, elle n’a, à l’heure d’aujourd’hui, pas encore communiqué sur le sujet.

Sociologie électorale

La cité des ducs de Bretagne est notamment connue pour l’activisme de l’ultra-gauche. Le groupe Nantes révoltée, fort d’une grande visibilité, en est l’un des symptômes. Peu difficile à expliquer dans une ville qui a porté Jean-Luc Mélenchon en tête au premier tour de l’élection présidentielle. Aux élections législatives, le nord est resté macroniste avec l’élection de Mounir Belhamiti (ancien suppléant de François de Rugy, le cadre écologiste devenu ministre éphémère d’Emmanuel Macron) quand la deuxième circonscription a envoyé à l’Assemblée le député insoumis et militant LGBT Andy Kerbrat.

« Je savais en me présentant que ma candidature aurait surtout une valeur de témoignage », confie Pecqueur, sans illusion, « mais je tenais, après les 42 % de Marine Le Pen au second tour, que les gens qui nous soutiennent puissent glisser un bulletin RN dans l’urne ». De fait, avec un peu plus de 6 % dans sa circonscription et 4,99 % dans la seconde circonscription, le RN a encore du chemin à faire. « Le plus notable à Nantes en matière politique reste l’atomisation de la droite LR qui a quasiment disparu du paysage politique », affirme-t-il. Effectivement, avec 12,56 % et 9,35 %, aucun candidat LR n’a réussi à atteindre le second tour. Une ville ou règne sans partage la gauche, donc, puisque l’immense majorité des élus macronistes sont eux aussi issus du PS ou des anciens EELV ralliés à Macron.

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 29/09/2022 à 6:45.
Marc Eynaud
Marc Eynaud
Journaliste à BV

Vos commentaires

51 commentaires

  1. A Nantes tout ça n’est tristement pas nouveau.Mon grand-père qui naviguait dans la « marchande » dans les années 1920 me racontait la vie diurne et nocturne Quai de la Fosse . Mais c’ était une autre époque.
    Maintenant, fatigué de ces lecteurs citadins, qui pensent que tous les Bretons sont de gauche.
    Non nous sommes simplement Bretons et fiers.

    • Tous les Bretons ne sont peut-être pas à gauche, mais Ouest-France… Et depuis des décennies, ce journal bat la mesure.

  2. Merci Marc, excellent article qui dénonce la responsabilité criminelle de la maire, de la gauche et du gauchisme.
    Précisons que les commerçants du centre ville dont les magasins sont régulièrement vandalisés par l’ultragauche, envisagent de se constituer en milice.

  3. Quand il y a quelques années on mettait Nantes en tête du classement des villes françaises pour son bien vivre , on en est vraiment loin à ce jour , mais entre temps des dirigeants de cette ville sont passés à l’image de ce JM Ayrault et de ses colistiers , hélas !!! pas pour le meilleur

  4. Ne disait-on pas « cette bonne ville de Nantes » ? En parlant d’une cité dont je préfère me rappeler qu’elle héberge le château d’Anne de Bretagne ,plutôt qu’une floppée de migrants et de gauchos en tout genre . Sauf que ce patrimoine agit en trompe l’œil . C’est l’arbre qui cache la forêt .
    Cette ville gérée dans une même connivence par des Macronistes , des Gauchistes de LFI et autres écolos ; elle est à l’image de la France ; une catastrophe ; un tsunami politique ! Le drame est qu’il n’ y ait pas d’opposition conséquente dans cette ville . Ils sont entre eux et on voit ce que cela donne !
    Le seul côté positif c’est que ce genre d’expérience, à l’échelle d’un ville , agit comme un repoussoir dans l’opinion publique, et offre tout un boulevard pour le RN , les partis patriotes, souverainiste et identitaires .

  5. A Nantes, comme à Grenoble, Rennes, Lyon, les habitants on voté… Qu’ils en assument maintenant le résultat. C’est trop facile de dire : je ne sors plus après 22h, j’ai peur de me promener seule en ville et au moment des élections, de s’abstenir ou de voter pour le mauvais candidat (parce que la droite, c’est maaaal).

  6. Le viol en réunion d’une femme de 40 ans, en plein centre de Nantes, a provoqué une vive réaction de la municipalité, par la bouche de l’adjoint à la sécurité :  » ce fait divers est honteusement exploité par l’opposition ». La victime sait donc que son viol n’est qu’un fait divers.

  7. La tranquillité bourgeoise a choisi la gauche depuis plusieurs décennies….Qu’elle ne s’étonne pas de ce qui lui arrive…

  8. J’ai habité Nantes pendant plus de 20 ans, et je suis très heureux d’avoir pu m’en évader ;
    Cette ville est devenu invivable, on ne peut plus sortir en centre ville dès que le soleil se couche , et même pendant la journée , nous prenons le risque de se faire attaquer pour une simple cigarette ou même se prendre une balle perdue
    La ville est envahi par des étrangers, on ne se sent plus chez nous ..
    Mais la pire des choses c’est que si on écoute la mairie , il ne se passe rien de grave à Nantes .

  9. Non seulement on a analysé les causes de la mort annoncée de la France mais on continue a elir au pouvoir les memes fossoyeurs…et ensuite on pleurniche.
    Nos voisins italiens sont moins idiots semble t il …..

  10. Il ne faut pas pleurnicher alors qu’on a reconduit pour un nouveau mandat la maire de gauche élue en 2014. Ce n’est pas comme si le chaos s’était installé depuis la veille. Vivre dans une commune à la pointe des avancées sociétales, du vivre-ensemble, du combat ecologique et wokiste, cela implique un certain nombre de sacrifices, en particulier le risque de se faire défoncer la gueule en sortant de chez soi. Les Bretons sont des esprits chagrins qui ne comprennent pas le bonheur de vivre dans une Europe mondialiste et sans frontières, au milieu de leurs nouveaux amis afghans ou soudanais. N’oubliez pas de revoter pour les mêmes la prochaine fois …

  11. Vous votez à gauche alors ne vous plaignez pas et supportez toute « cette chance pour la France » !! Seul problème c’est que cela « déborde » hors de Nantes

  12. Le socialisme a su cristalliser dans cette pauvre ville tout ce que connaît l’humanité de pire et dangereux. Nantes en compétition serrée avec Grenoble est devenue le parfait laboratoire du vivre ensemble. Mais les français semblent accepter leur propre destruction. Au delà du masochisme on peut parler d’envie suicidaire.

Commentaires fermés.

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