François de Voyer : « Marion Maréchal a planté le clou dans le cercueil de ce mythe d’une victoire isolée »

François de Voyer

Marion Maréchal a été interviewée longuement sur LCI, dimanche soir. Réaction au micro de Boulevard Voltaire de François de Voyer, proche de l'ancienne députée de Vaucluse.

Marion Maréchal est intervenue sur LCI. Les propos de l’ancienne députée du Vaucluse ont-ils recueilli les suffrages du Cercle Audace ?

On savait qu’elle serait à la hauteur. Le format était tout de même assez inédit. L’interview a duré une heure pleine sans pause ni interruption. Le journaliste était surpris par la qualité des réponses données par Marion Maréchal. Elle avait les réponses à tout. Il est assez rare que les médias soient surpris par leurs invités.
On attendait une belle prestation, mais on a été agréablement surpris par le sérieux, l’épaisseur et le travail que cela révèle. C’est très agréable de revoir des personnes publiques et anciennes politiques. Elle est aussi directrice d’école et impressionnante sur tant de sujets.

La concomitance de cette intervention avec la démission de Laurent Wauquiez
augure-t-elle quelque chose, pour vous ?

C’est un clin d’œil de l’Histoire. Avec beaucoup de dignité, Laurent Wauquiez a pris ses responsabilités. Je ne m’attendais pas à avoir quelqu’un d’aussi digne. L’échec des Républicains est un échec stratégique depuis des années.
Laurent Wauquiez paye une bonne décennie d’incohérences, de manque de courage, d’éloignement du peuple et de l’électorat de droite. Son éviction est cohérente et logique.
De la même manière, Marion a parfaitement observé l’évolution de l’état de la droite depuis toutes ces années. Il est temps d’agir et de lancer un grand mouvement de droite alternatif à cette horreur politique qu’ont été Les Républicains.

Marion Maréchal s’est efforcée, pendant une heure, de définir idéologiquement et stratégiquement ce qu’est la droite. Une droite souverainiste, identitaire et catholique. Le mot ne lui a pas fait peur.
Cette volonté de « jalonnement » des années à venir inaugure-t-elle une coalition des droites attendue par beaucoup de personnes, à commencer par vous ?

On l’espère. La définition doit encore être affinée par rapport à toutes les composantes. Elles devront apporter leur pierre à l’édifice de cette nouvelle droite. On voit qu’il y a des points de ralliement. Marion Maréchal a dressé le constat du mythe d’une victoire solitaire qu'il faut abandonner. Il n’y aura pas de victoire du RN sans alliés.
Il n’y aura pas de victoire de la droite, des LR ou l’équivalent sans dialogue avec le RN. Elle a planté le clou dans le cercueil de ce mythe d’une victoire isolée.
Cette première étape est très importante. Si on écoute attentivement, la définition de la droite a une composante catholique. Cependant, je ne crois pas l’avoir entendu assimiler le catholicisme à un mouvement politique. Je ne crois pas que le fait de mêler les deux soit sa manière de penser.
Elle a aussi parlé du populisme. Comment réconcilier le conservatisme et le populisme ?
À travers les nombreux sujets abordés, elle a parlé de l’idée de renforcer le maillage des principales villes françaises. Elle a également abordé la question de la fiscalité, alors qu’elle est très rarement abordée par les gens du Rassemblement national. Elle a fait une synthèse très intéressante qu’il va falloir étudier de près sur ce que peut être un socle commun aux différentes composantes de la droite.

Elle a dit au journaliste « Vous me demandez qui franchira l’arrivée, alors que l’équipe de départ n’est pas encore construite ». Qui y aura-t-il sur cette ligne de départ ?

Je sais qu’il y aura plusieurs associations. Je pense au Cercle Audace, à Racines d’Avenir, L’Avant-garde et à tous les gens qui gravitent autour de L’Incorrect. Ils sont déterminés à créer un socle commun. On a tous entendu cet appel. J’espère qu’on sera à la hauteur pour y répondre. Je sais qu’il ne manquera pas de bonnes volontés.
J’ai reçu un grand nombre de messages de soutien et de ralliements, notamment des Républicains.
On revient toujours à la question de la génération. Ce sont, pour la plupart, des gens de moins de 40-45 ans. C’est très agréable de sentir cette dynamique. Maintenant, à nous de travailler.
On a bien entendu que Marion était prête à épauler une initiative si elle était suffisamment forte, courageuse et sincère. On va essayer d’être à la hauteur de son appel, travailler dans les semaines à venir et réfléchir à ce que pourrait être une base commune pour avancer.

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 06/06/2019 à 0:56.
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François de Voyer
Chef d'entreprise - Président du collectif Audace

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