Dans la série "Les Français, ces électeurs paradoxaux", les épisodes se suivent et se ressemblent. Ainsi, après avoir constaté que 54 % des électeurs du candidat souverainiste de Debout la France étaient prêts à voter pour Emmanuel Macron au second tour de l'élection présidentielle (cf. l'éditorial de Gabrielle Cluzel sur Boulevard Voltaire), on apprend aujourd'hui qu'une très large majorité de Français se déclarent non satisfaits de l'affiche qui leur sera soumise le 7 mai prochain. En effet, selon le sondage "L'Opinion en direct", réalisé par l'institut Elabe pour BFM TV et publié ce jeudi, seuls 31 % des Français se disent satisfaits du duel proposé lors de cette ultime confrontation. Et parmi les électeurs des deux finalistes, 60 % de ceux qui ont voté pour Marine Le Pen se déclarent satisfaits de l'affiche proposée, alors qu'ils sont 70 % chez Emmanuel Macron.

Après une campagne sans élan, sans convictions et sans véritable leadership - les quatre premiers candidats ayant fini dans un mouchoir de poche à l'issue du premier tour -, c'est donc une élection par défaut (bis repetita) qui se dessine.

Il faut bien reconnaître que tout a été fait pour que nous en arrivions là. Tout d'abord, avec des primaires organisées par les deux partis du système, qui ont abouti à la désignation de candidats aux profils et aux programmes parfaitement minoritaires dans l'opinion, sinon dans leur propre camp. Ensuite, avec le choix, par l'ensemble des médias, d'un candidat au détriment de tous les autres. En effet, ne leur en déplaise, les partis pris de nombreux journalistes, sans doute les seuls à ne pas s'en être rendu compte, se sont révélés flagrants tout au long des semaines et des mois qui ont précédé le premier tour de cette consultation électorale. Enfin, la décrédibilisation éthique et programmatique de certains candidats - en particulier Fillon et Hamon, pour ne pas les citer -, entretenue au sein de leurs propres partis. En un mot, tout a été fait pour imposer, in fine, un choix à des électeurs placés sous contrôle.

Toutefois, si on ne peut s'étonner des réticences de certains d'entre eux quant à la présence de Marine Le Pen au second tour de l'élection, tant l'orchestre politico-médiatique en sa défaveur a une nouvelle fois bien fonctionné, on ne peut qu'être surpris de l'attitude de ces mêmes électeurs vis-à-vis de la qualification d'Emmanuel Macron. Il est vrai que le score obtenu par le vainqueur du premier tour (24 %) est loin d'être un plébiscite. Il est même, compte tenu du nombre des candidats présents, l'un des gagnants les moins bien qualifiés de la Ve République. Ceci ne l'empêchera sans doute pas d'être élu dans quelques jours. Car bien qu'à l'agonie, le système LRPS est encore animé de quelques soubresauts. Et il utilise ses dernières forces pour faire barrage à Marine Le Pen et au Front national, n'hésitant pas un seul instant à faire survivre, pour quelques semaines encore, ce monstre hybride qui commande depuis de nombreuses années à la vie politique dans notre pays.

C'est donc maintenant vers les élections législatives qu'il faut se tourner. Car le combat n'est pas fini. En cas de victoire de Macron, il faut envoyer à l'Assemblée nationale une majorité de patriotes qui sera à même de faire obstacle à la politique atlantiste et européiste que nous promet "le gendre idéal" de la politique française. Bien mieux : il faudra, sur la base d'un rassemblement autour du Front national, de Debout la France, et avec cette droite "hors les murs" aujourd'hui ignorée, construire la future grande majorité qui conduira notre pays sur le chemin de sa liberté retrouvée. La (vraie) droite a perdu une bataille, mais n'a pas perdu la guerre.

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28 avril 2017 à 1:48

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