La justice vient de saisir deux millions d'euros au Rassemblement national sur sa dotation annuelle.
Réaction de Marine Le Pen au micro de Boulevard Voltaire.

Deux juges d’instruction ont décidé sans condamnation d’un tribunal de confisquer la dotation publique du Rassemblement national.
Cette décision condamne-t-elle votre mouvement ?

Oui, c’est évidemment une condamnation à mort à titre provisoire. Dans cette affaire, nous contestons formellement avoir commis la moindre infraction. Chacun peut constater, de bonne foi, qu’il s’agit d’une affaire politique sans aucun jugement d’un tribunal, lancée par un adversaire politique avec la complicité de la ministre Taubira. On nous saisit nos moyens de fonctionnement. Au moment où nous nous parlons, nous ne pouvons plus avoir d’activités politiques. À la fin du mois d’août, nous serons en cessation de paiement.

Nous avons bien compris que vous n’attaquiez pas la justice ni les juges, mais ces deux juges en particulier. Vous avez appris qu’ils étaient membres du syndicat de la magistrature. Faites-vous un lien de cause à effet ?

Oui, bien sûr. Madame Thépaut est membre du syndicat de la magistrature et monsieur Van Ruymbeke est présenté sur le site du syndicat de la magistrature comme un compagnon de route. Or le syndicat de la magistrature a exprimé à maintes reprises sa haine à l’égard des idées que nous défendons. Il a même appelé à voter contre moi aux élections présidentielles de 2017.
Je vous rappelle que nos grands principes de droit exigent que chacun a droit à un procès équitable et que sa cause soit entendue par un tribunal indépendant et impartial. Ici, il ne s’agit pas de tribunal. Il s’agit de juges qui démontrent par leur comportement qu’ils n’instruisent pas l’affaire dont ils sont saisis avec indépendance et impartialité. Ils se comportent comme les avocats du Parlement européen. Ils mettent à mort le premier parti d’opposition de France.

Remettez-vous en cause l’indépendance de la justice ?

Non, je remets en cause la politisation de certains juges. Nous l’avons vu dans l’affaire Fillon. En l’espace de quelques jours, ils ont éliminé un candidat à la Présidentielle en multipliant les actions judiciaires et ont cessé toutes nouvelles instructions à compter de la fin de l’élection.
Je conteste également la politisation des magistrats du parquet national financier. Tous les juges de cette structure créée par madame Taubira, et composée de juges nommés par elle partagent ses idées politiques.

Cette affaire de plusieurs mois rebondit au moment même où les gouvernements populistes sont en force dans l’Union européenne. Pensez-vous qu’en attaquant le Rassemblement national, on souhaite éviter que la France rejoigne ces pays ?

C’est évident. Nos adversaires politiques sont terrifiés par la montée en puissance des partis populistes en Europe.
Après avoir tenté de nous tuer sur le plan bancaire, de nous tuer sur le plan médiatique et de nous tuer sur le plan judiciaire, ils nous tuent sur le plan financier. C’est une évidence.
Aujourd’hui, cela ne fait plus de doute pour personne. Or, en nous tuant, ils tuent la plus grande force politique d’opposition aux mondialistes, à la submersion migratoire et aux politiques d’austérité menées par l’Union européenne.

Pour contrer cette attaque financière, le Rassemblement national a lancé un site internet alertedemocratie.fr. Vous faites donc appel à vos militants pour vous aider.

J’en appelle à tous les Français. Je veux dire aux Français attachés à la démocratie : «  Ne vous laissez pas bâillonner par deux juges. Ne laissez pas le pluralisme politique être assassiné à titre conservatoire. »
Je ne m’adresse pas seulement à ceux qui votent pour nous, même si évidemment ils vont être les premières victimes, mais à tous ceux qui sont attachés à la démocratie et à la liberté d’opinion.
Dans l’histoire de la République, c’est la première fois que le premier parti de l’opposition est condamné à la mort par une décision provisoire. C’est inédit !

Si la situation devait rester en l’état, le Rassemblement national devra-t-il fermer ses portes au mois d’août ?

Oui. Si la situation reste en l’état et si l’élan de solidarité que nous sommes en train de créer n’est pas suffisant pour nous permettre de faire face à nos dépenses courantes, alors nous serons en cessation de paiement à la fin du mois d’août. Cela veut dire que nous disparaîtrons.
Disparaîtra alors avec nous, la capacité de onze millions de Français au bas mot à exprimer leur contestation et leurs convictions politiques.

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09 juillet 2018 à 12:21

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