Dr Guillaume Barucq : « Par solidarité avec tous les soignants non vaccinés, j’ai choisi de fermer mon cabinet ! »
Le Dr Guillaume Barucq est médecin depuis quinze ans. Il a participé à la campagne vaccinale pour les plus âgés et les plus fragiles. Mais déplore cette brutalité avec laquelle on impose le vaccin et s'inquiète du devenir de ces personnes qui ne veulent pas se faire vacciner et qui n'iront plus chez le médecin, tout en déplorant le « silence assourdissant des instances et des élus censés les défendre ».
Explications au micro de Boulevard Voltaire.
Vous exerciez jusqu’à minuit hier soir puisqu’exceptionnellement votre cabinet est resté ouvert jusqu’à cette heure tardive. Ce matin, vous êtes toujours médecin, mais un médecin sans emploi.
Pourquoi en êtes-vous réduit à cette situation ?
J’ai passé deux ans non-stop à travailler. J’ai vécu les 18 mois de crise in situ au cabinet à soigner les malades. Il était temps pour moi de prendre des vacances et par solidarité avec tous les soignants non encore vaccinés ou non vaccinés, j’ai choisi de fermer. À l’heure actuelle, nous sommes menacés d’être contrôlés, verbalisés, voire emprisonnés si nous continuons à soigner en étant non vaccinés. C’est incroyable, mais c’est la réalité du jour.
À titre de mesures conservatoires, j’ai décidé de fermer en attendant des précisions du gouvernement et notamment du ministre de la Santé, Olivier Véran à qui j’ai envoyé un courrier pour lui demander des aménagements qui permettraient aux personnels non vaccinés de continuer à travailler avec des tests.
Sur Twitter, vous déploriez que dans ce débat il fallait absolument être blancs ou noirs et qu’aucune nuance n’étaient possible. Pour préciser votre pensée, êtes-vous opposé au vaccin Covid-19 ?
Certainement pas. Je suis médecin généraliste et l’immense majorité de ma patientèle est vaccinée. J’ai participé à la campagne de vaccination quand il s’agissait surtout de vacciner les personnes fragiles, à risques et volontaires. Aujourd’hui, nous sommes dans la contrainte et l’obligation vaccinale. On force des personnes qui ne souhaitent pas être vaccinées. Ce n’est pas ma vision de la médecine. Je considère qu’il faut convaincre les patients avec des arguments.
Soit, on arrive à les convaincre parce qu’on est un bon médecin et que l‘on est convaincu soi-même. Soit, les patients prennent une autre décision que l’on doit respecter. C’est la liberté de choix et c’est ce sur quoi est basée notre médecine à la française. Si demain on décide qu’il n’y a plus le choix de choisir de se soigner ou de ne pas se soigner, de se vacciner ou ne pas se vacciner, à ce moment-là, on n’aura plus besoin de médecin et on pourra nous suspendre sans contrepartie. J’espère que l’on n’en arrivera pas là.
Vous êtes médecin depuis 15 ans donc vous avez pu tisser de vrais liens avec vos patients.
Comment qualifieriez-vous le lien de confiance entre la patientèle et le corps médical ?
En sort-il abîmé ou au contraire renforcé de cette épidémie ?
Malheureusement très abîmé. Je passe mes journées à recevoir des messages de personnes me disant qu’elles n’osent plus consulter leur médecin parce qu’il va les juger. On doit respecter tous les avis. J’ai une majorité de patients vaccinés que j’ai accompagnés, mais je dois aussi continuer à m’adresser à la partie de ma patientèle qui ne l’est pas, qui ne l’est pas encore ou qui ne souhaite pas l’être. Je n’ai pas, de manière dogmatique, à juger leur choix, mais j’ai à essayer de le comprendre et d’essayer de l’accompagner. Cela m’arrive régulièrement d’avoir des personnes réticentes au vaccin, qui ont des facteurs de risques et que j’incite à se faire vacciner. Cela a été le cas la semaine dernière avec une patiente d’une trentaine d’années, qui était en surpoids important et donc avec un facteur de risque majeur. J’encourage bien sûr ce genre de personne à se faire vacciner. A contrario, vous avez des personnes qui font d’autres choix, qui ont d’autres antécédents et qui ont d’autres façons de s’occuper de leur santé et on doit s’occuper de ces personnes. Si les médecins ne s’occupent plus de ces gens-là, ces personnes n’iront plus voir de médecins et c’est d’ailleurs déjà le cas. Beaucoup de gens se font soigner exclusivement par le naturopathe ou l’ostéopathe. C’est très bien. J’ai moi-même en complément un naturopathe et un ostéopathe, mais il est important que ces personnes gardent un pied dans la médecine classique. J’ai toujours essayé de faire le lien entre les deux, mais aujourd’hui on est rentré dans une médecine très brutale où il faut imposer et il ne faut plus débattre.
Avez-vous eu des nouvelles des syndicats ? Cette confusion entre médecin et politique a-t-elle pu provoquer cette défiance ?
Depuis quelques mois, on a l’impression que les médecins se prennent pour des politiques et que les politiques se prennent pour des médecins.
Il y a plusieurs avis de disparition à lancer. Avis de disparition des syndicats, avis de disparition des opposants politiques et y compris candidats à la présidentielle. On ne les entend pas sur ces sujets qui portent atteinte grave aux libertés. Je vous parle d’atteinte grave à l’exercice de la profession libérale qui est en théorie libre d’exercer. Aujourd’hui, on vous dit qu’elle est sous la contrainte directe et sous les injonctions de ne plus pouvoir exercer. Je pense que cela sera relevé au fil des semaines par des avocats qui se mettent enfin au travail. Pendant cette période, je n’oublierai pas le silence assourdissant des instances et des élus censés nous défendre.
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