Ce pharmacien du Sud-Ouest craint les sanctions que pourraient lui infliger son Conseil de l'ordre et l'omerta qui pèse sur l'obligation vaccinale. C'est pourquoi il a préféré garder l'anonymat pour témoigner de sa décision de ne plus travailler à partir d'aujourd'hui car il refuse le vaccin.

 

 

Vous êtes pharmacien et vous ne travaillez plus. C’est ce que vous avez annoncé dans les réseaux sociaux. Quelle est la raison qui a causé cet arrêt de travail ?

 

Vous n’êtes pas sans savoir qu’au 15 septembre, tout le monde était censé être vacciné, sinon il y avait un risque de suspension du contrat de travail pour les professionnels de santé avec un congé sans solde. Ce fut mon cas. Par la force des choses, j’ai cessé mon travail ce jour.

 

 

Qu’est-ce qui suscite votre opposition ?

 

Mon opposition repose sur un postulat simple. Pour vacciner quelqu’un, il faut son consentement libre et éclairé. Aujourd’hui, je suis amené à subir une injection dans mon organisme pour laquelle je m’oppose pour plusieurs raisons. Je me sens presque obligé de le faire plus pour des raisons professionnelles que pour des raisons de santé.  C’est cela le grand paradoxe.

 

Vous avez demandé à témoigner anonymement. Pouvez-vous nous expliquer pourquoi ?

 

Comme tout professionnel de santé, et notamment dans le milieu de la médecine et de la pharmacie, les Conseils de l’ordre surveillent un peu tout et peuvent à tout moment nous suspendre.

Une fois que vous êtes suspendu vous ne pouvez plus exercer pour une durée déterminée ou indéterminée, en fonction de leur bon vouloir. C’est pourquoi je préfère dans un premier temps garder l’anonymat. Je ne voulais pas perdre mon diplôme.

 

 

Les pharmaciens ont été en première ligne depuis le début de l’épidémie de Covid-19.

Comment comprenez-vous ce changement politique, ce changement de vision vis-à-vis des soignants et des pharmaciens ? Avez-vous de l’amertume ?

 

J’ai une très forte amertume et une forme de mépris et de rejet. Nous avons l’impression d’être des parias, alors qu’hier nous étions adulés.  Aujourd’hui nous sommes voués aux gémonies parce que nous ne sommes pas vaccinés, alors qu’au début nous n’avions pas de protection. Cela ne posait de problème à personne. Aujourd’hui avec toutes les protections que nous avons, nous avons des façons de nous protéger très efficaces contre la Covid-19. Tout cela ne suffit pas, je pense qu’il y a une volonté politique à vouloir absolument vacciner tout le monde.

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15 septembre 2021 à 19:17

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