D’homme à homme : Darmanin face à Macron

macron darmanin

L’expression ne passe pas. Emmanuel Macron, lors de son interview du 14 Juillet, a déclaré qu’il avait eu une discussion avec Gérald Darmanin, avant sa nomination au ministère de l’Intérieur, discussion au sujet des accusations de viol portées sur sa personne par Sophie Patterson-Spatz. L'expression qui ne passe pas ? « Une relation de confiance d’homme à homme. »

Et c’est le tollé ! Les défenseurs de la cause féministe hurlent au scandale : cette expression n’est pas que malheureuse, elle est une insulte faite aux femmes et aux victimes de violences sexistes. Bref, la machine à polémique s’emballe. Le Président avait bien ajouté « si je puis dire ». Eh bien, non, il ne pouvait pas dire ça. Il ne devait pas dire ça.

Et l’on passe à côté de l’essentiel dans cette affaire. Comme souvent, d’ailleurs, dans ces polémiques dont notre pays raffole. Et l’essentiel, c’est quoi ? D’homme à homme, ou, si les féministes préfèrent, les yeux dans les yeux, Emmanuel Macron et Gérald Darmanin auraient eu une explication sur cette affaire de viol présumé. Et là, il n’y a pas trente-six solutions.

Hypothèse 1 : Gérald Darmanin a commis l’acte pour lequel il est accusé. Deux sous-hypothèses se présentent alors.

Sous-hypothèse H11 : Gérald Darmanin a nié avoir commis cet acte odieux. D’homme à homme, les yeux dans les yeux, il aurait alors trompé la confiance du Président.

Sous-hypothèse H12 : Gérald Darmanin a avoué son méfait et Emmanuel Macron a passé outre, le nommant à l’Intérieur.

Hypothèse 2 : Gérald Darmanin n’a pas commis ce viol. Il l’a juré, d’homme à homme, les yeux dans les yeux, à Emmanuel Macron. On peut ne pas être d'accord sur le plan politique avec Macron, Darmanin et consorts, mais on peut, peut-être, imaginer que le code de l'honneur a encore quelques restes ici et là.

Dans le cas de H11, Gérald Darmanin, outre le fait de s’être rendu coupable d’un crime ou d’un délit aux yeux de la loi, aurait commis une terrible faute contre l’honneur en trahissant la confiance du Président.

Dans le cas de H12, Emmanuel Macron aurait commis une faute politique majeure et une faute contre l’honneur en mentant aux Français.

À chacun de tirer les conclusions en fonction de chaque hypothèse et sous-hypothèse. Tout le reste n’est qu’écume, agitation stérile, polémique finalement sans grand intérêt.

Georges Michel
Georges Michel
Editorialiste à BV, colonel (ER)

Pour ne rien rater

Les plus lus du jour

L'intervention média

Les plus lus de la semaine

Les plus lus du mois