Crise migratoire à la frontière mexicaine : bourbier impossible pour l’administration Biden

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L’idéologie mondialiste du flux, du mouvement perpétuel et de l’accueil immodéré se craquèle de toute part, en Occident. On le voit en Europe, on le voit également aux États-Unis. Outre-Atlantique, c’est de la gestion de la frontière sud qu'il est question, véritable tonneau des Danaïdes.

Si cette frontière est problématique depuis des décennies, Trump avait eu le mérite de réintroduire un discours rigoriste dans le débat public. Or, le laxisme des démocrates revient au galop et, surtout, met en lumière une gestion calamiteuse.

Lors de sa campagne, Joe Biden avait promis de démanteler la politique stricte d’immigration mise en place par Donald Trump en janvier 2019, connue sous le nom de Remain in Mexico (« Restez au Mexique »). Cette disposition obligeait les personnes arrêtées à la frontière à rester au Mexique jusqu’à leur comparution devant le tribunal américain pour traiter leur dossier de demande d’asile. Autant dire que ceci avait eu un effet assez dissuasif.

À son arrivée, en février 2021, Biden a donc tenté de mettre fin à cette politique, d’où sans doute les records de flux enregistrés. En août 2021, le nombre de clandestins appréhendés à la frontière sud connut une augmentation de +317 % par rapport à l’année précédente.

De même, ces derniers mois, la tension migratoire est plus forte que jamais. D’octobre 2021 à février 2022, soit en cinq mois, la police des frontières a interpellé 838.685 clandestins. Raul Ortiz, le chef de la police frontalière des États-Unis précise que celles-ci atteignent, ce début avril, d’ores et déjà le million et projette un chiffre de 2,7 millions à la fin de l’année fiscale, en octobre 2022. Si un petit nombre est placé en détention, les autres sont - dans l’attente - entassés dans des conditions très précaires.

Pourtant, depuis l’été dernier, l’enthousiasme des plus laxistes est redescendu, suite à divers rejets par les tribunaux fédéraux et la Cour suprême, ainsi que des négociations avec le gouvernement mexicain. L’administration Biden a dû faire marche arrière et revenir aux dispositions antérieures. Du côté des républicains, il ne s’agit que d’un très court répit puisque, actuellement, une autre disposition de Trump est en train d’être démantelée.

Le 1er avril dernier, en effet, l’administration Biden a annoncé mettre fin, d’ici le mois de mai, à la législation « titre 42 » mise en place par Trump dans le cadre de la crise sanitaire et contournant judicieusement la législation sur l’immigration. L’article 42 du Code américain accorde effectivement au gouvernement le « pouvoir d'interdire, en tout ou en partie, l'introduction de personnes et de biens » pour empêcher une maladie contagieuse de se propager dans le pays.

Aussi, l'ordonnance signée le 20 mars 2020 par Robert R. Redfield, alors directeur des Centers for Disease Control and Prevention (CDC), précisait la nécessité d’expulsions pour contrôler la propagation du Covid-19 dans les installations frontalières, ainsi que pour protéger les agents américains et préserver les ressources médicales.

De sorte que, depuis, les migrants ne peuvent pas solliciter une demande d’asile et sont automatiquement refoulés. Prévue pour être temporaire (elle ne devait durer que trente jours), la mesure s’est éternisée et, en deux ans, a conduit à l’expulsion systématique de deux millions de personnes.

La révocation de la mesure 42 fait craindre aux républicains un raz-de-marée de clandestins sans précédent, venus d’Amérique centrale et d’Haïti. À ce sujet, Stephen Miller, l’ancien conseiller politique de Donald Trump ayant travaillé sur le dossier, a réagi sur Twitter : « Cela ouvrira les vannes de l’immigration à une échelle biblique. » Le gouverneur du Texas, Greg Abbott, a, lui, annoncé qu’il enverrait les bus de migrants entrant dans son État directement à Washington, DC.

Si le gouvernement Biden se défend en annonçant le déploiement de centaines d’agents supplémentaires à la frontière mexicaine, le sujet sera décisif pour les élections de mi-mandat.

Gaëlle Baudry
Gaëlle Baudry
Chroniqueuse à BV, spécialiste des Etats-Unis, consultante indépendante

Vos commentaires

27 commentaires

  1. Pauvre Biden, il fait pitié.
    Il se murmure même qu’il ne gouverne rien aux USA compte tenu de la précarité de son état de santé.
    Pour s’en convaincre, il suffit de regarder les images lors de la récente visite d’Obama à la Maison Blanche, le président actuel était délibérément délaissé, c’est tout simplement Incroyable…

  2. Le mondialisme est en marche forcée depuis cinquante ans et ce n’est pas les corrompus actuels qui vont le stopper. Trop de ressources reçues par ces gens là et bien placées.

  3. J’ai du mal à comprendre. Trump a mis en place des mesures qui tentent de freiner le flux. L’autre arrive, les supprime et dit qu’il va mettre des gardes frontière pour laisser passer les migrants. Je me sens idiot

  4. Le Texas devant l’inertie de l’état fédéral, a décidé d’envoyer tous les immigrants illégaux pris sur son territoire, en bus directement à Washington et de les y laisser aux bons soins de Biden.

  5. Au Guatemala, Kamala Harris s’est pris la réalité en pleine face. Elle a dû se prêter, bien malgré elle, à un périlleux exercice d’équilibriste et adopter un langage de vérité : « Je veux être claire pour les gens de cette région qui envisagent de faire ce voyage dangereux jusqu’à la frontière américano-mexicaine : ne venez pas. Ne venez pas. Les États-Unis continueront à appliquer leurs lois et à sécuriser leurs frontières… Si vous venez à notre frontière, vous serez refoulés. »

  6. Meme calamité chez nous , mais les américains ont de la chance leurs migrants ne sont pas musulmans comme chez nous.

  7. Tous ces américains qui attendaient le nouveau président comme le messie sont bien déçus …. Bien fait ;

    • D’autant qu’ils vont enfin connaitre que le nombre de votes en faveur de Trump était bien supérieur à celui de Biden, mais la massive fraude à l’élection a permis à Biden de « gagner » l’élection présidentielle.

  8. Un clandestin est un hors-la-loi et doit être traité comme tel . Au Texas d’autrefois comme sur les bateaux on savait très bien quelles sanctions appliquer.

  9. Trump reviens ! Discute avec Poutine, mets l’OTAN en sommeil, ferme les frontières et mate la Chine !!!

    • Ramène l’OTAN en Amérique. Parce que l’Europe sera envahi par les millions de pakistanais et autres décrits dans roman « le Camps des Saints ». Et les US par les mexicains.

  10. Aux US l’euphorie de la chute de Trump commence sérieusement à s’éroder. Les démocrates modérés réalisent que Biden n’a pas la force ni la volonté nécessaire pour s’imposer et sans pour autant regretter Trump ils commencent à nuancer leur enthousiasme.
    Comme chez nous l’absence de l’homme providentiel se fait sentir.

    • Aux Etats-Unis oui sans conteste, en France surtout non car ce sont eux, avec les autres d’ailleurs, qui nous ont mis dans la m..de !

  11. Ce qui se passe aux USA, préfigure ce qui va nous arriver, si on continue avec des types comme Macron. Continuons comme ça et dans 30 ans, on entendra l’appel à la prière du muezzin, qui aura remplacé les cloches de nos églises. Macron , réélu , c’est Frontex qui sera censé assurer la garde de nos frontières, autrement dit les portes seront ouvertes. Adieu le carré Hermès , bonjour le hijab !

    • Oubliez les 30 ans mais parlez plutôt de 5 ans !
      la charia comme règle commune , les filles n’ont qu’a bien se tenir !

  12. Le progressisme et la mondialisation sont deux idéologies interdépendantes. L’une nourrit l’autre et inversement. En quelque décennies, ces idéologies ont abouti à la fragmentation de l’occident, au remplacement des peuples et à l’émergence de la violence comme mode civilisationnel. Le ressenti est plus ou moins atténué grâce à l’endettement et à la propagande bienpensante. Le bloc occidental est de plus en plus seul face au reste du monde et surtout suscite plus de haine que d’envie

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