Ursula von der Leyen veut faire entrer l’Ukraine dans l’Europe

Ursula von der Leyen

Non élue et non mandatée par l’Europe pour l’élargir, la sémillante présidente de la Commission européen ne doute de rien et ose tout. En visite à Kiev, elle a solennellement remis au président Zelensky un questionnaire, prélude à une prochaine adhésion. Symboliquement établi aux couleurs de l’Europe et de l’Ukraine, ce sésame a ravi le chef de guerre ukrainien, héros démocrate acclamé debout par tous les députés occidentaux. Gare à celui qui ne se lève pas, cela lui coûtera cher. On se croirait à une séance du Soviet suprême de la grande époque.

Cette unanimité, que l’on dit mondiale mais qui n’est qu’occidentale, entraîne un cortège de folies. Celle de la présidente de la Commission en est la manifestation la plus aboutie.

Se rend-elle compte de l’état économique de l’Ukraine, avant même la guerre ? De son niveau de corruption endémique depuis son indépendance ? Zelensky lui-même serait gravement compromis dans l’affaire des Pandora Papers. Ces documents le mettant en cause furent abondamment commentés en Ukraine, l’automne dernier. Depuis, le silence règne.

« Ce ne sera pas, comme d’ordinaire, une question d’années pour se faire une opinion mais, je pense, une question de semaines », a déclaré la présidente, symbole accablant de la dictature de l’émotion, annihilant toute réflexion.

Cette initiative très personnelle n’est cependant pas goûtée partout. Ainsi le Frankfurter Allgemeine Zeitung a rappelé qu’une majorité de chefs d’État et de gouvernements s’est récemment prononcée contre une adhésion accélérée de l’Ukraine. Ce serait, en effet, une folie économique. Souvenons-nous du cas grec, qui concernait pourtant un pays beaucoup plus petit et moins pauvre que l’Ukraine, dont le niveau de vie est très inférieur à tous les autres pays européens.

Qui va payer ? On le sait : les contribuables français et allemands.

L’hystérie actuelle n’épargne que peu de monde. Le Premier ministre slovaque vient d’offrir à l’Ukraine son système de défense antimissile tandis que Joseph Borrell annonce une aide supplémentaire de 500 millions d’euros pour l’achat d’armes. Cela fera 1,5 milliard d’euros depuis le début de la guerre, rappelle Courrier international. Que cherche-t-on ? À prolonger la guerre ? Accessoirement, qui va payer ? Nous, bien sûr.

Côté sanctions, les initiatives les plus saugrenues se multiplient. Il est impossible de se passer du gaz russe, tout le monde le sait, et, pourtant, on fait comme si... Seule l’Allemagne est plus prudente : il pourrait faire froid l’hiver prochain…

Il est fascinant de voir comment les Européens se ruent sur des sanctions qui les pénaliseront eux-mêmes. Les Américains n’ont même plus besoin d’ordonner, leurs désirs sont devancés. Et quand Zelensky cite nommément des entreprises françaises, exigeant leur départ de Russie, nos députés applaudissent debout. Belle défense de l’intérêt national !

Cela n’empêche pas les Américains d’assouplir les sanctions quand cela les arrange, comme pour les engrais russes dont ils ont besoin.

La cerise sur le gâteau étant la livraison de gaz russe passant toujours par l’Ukraine, qui continue à percevoir de la Russie de substantiels émoluments pour ce droit de passage, comme l’a récemment rappelé le courageux journaliste Vincent Hervouët.

Zelensky exige de l’Europe qu’elle coupe le robinet du gaz russe. Qu’il commence donc par donner l’exemple !

Antoine de Lacoste
Antoine de Lacoste
Conférencier spécialiste du Moyen-Orient

Vos commentaires

113 commentaires

  1. il ne faudrait surtout pas être en retard dans la surenchère pro-Ukaine/anti-Russie! On reconnait bien la « patte » Américaine qui ignore tout des subtilités de la diplomatie: avec eux, c’est noir ou blanc, le gris et ses multiples nuances, sur lesquelles on peut discuter, n’existe pas!
    cela dit, il faudrait être fou pour accepter l’Ukraine, en l’état actuel de mauvaise gestion et de corruption, dans l’UE.

  2. L’UE, telle qu’elle est faite, à 27, dirigée de plus par cette dame Van Der Leyen, non élue, je n’y ai jamais cru. Sachant de plus qu’elle se permet d’apposer des amendes à des pays comme la Pologne qui ne désirent que conserver leur souveraineté, de supprimer les fonds européens à la Hongrie parce que les valeurs de ce pays ne sont pas celles de l’UE. Avec cette dame, les pays vont tous arriver à se « ficher sur la figure » rapidement.

  3. Van der Leyen donne beaucoup trop d’espoir à Zelinski quant à l’entrée de l’Ukraine dans l’UE. Qu’avait elle besoin de revêtir un gilet pare balles et d’aller lui serrer la main ? Elle sort de son rôle.

  4. Quelle honte ! L’union européenne est vraiment en dessous de tout. Il est grand temps de mettre fin à toute clique !

  5. Cette personne est à la solde des USA. Sil elle tant les USA pourquoi elle ne va pas vivre là bas? L’Europe sera débarrassée de cette personne qui a fait du mal à l’UE avec ces idées stupides.

  6. @ Antoine de Lacoste,
    Merci pour votre excellent article!
    L’Occident a décidé d’avoir la peau des Russes et de s’emparer de leurs richesses :
    1/ Pour sauver son système BANCAIRE sur le point d’IMPLOSER !
    2/ Pour débarrasser notre planète de millions de vies inutiles et POLLUANTES!
    3/ Pour ÉLIMINER LA CHRÉTIENTÉ et sa doctrine incompatible avec la nouvelle civilisation des LGBT.

    Je commence à croire que les fous, qui nous dirigent sont prêts à aller au bout de leurs fantasmes

  7. Je me souviens de Gabrielle Cluzel commencer un article de présentation de Mme von der Leyen par : une mère de famille de 7 enfants ne peut pas foncièrement être mauvaise…
    Ceci à quoi je souscris complètement !
    Sauf qu’au fur et à mesure du déroulement du magistère de cette dame, le pouvoir lui est monté à la tête et la réalité de la personne me semble tout autre.

  8. L’admission de l’Ukraine dans l’Union nous mettrait ipso facto en état de guerre contre la Russie. Il n’y aura pas unanimité pour cette folie, qui permettrait à McKinsey d’étendre son influence. Comme Victor Fabius, le fils de qui vous savez, est le directeur de McKinsey-France, David von der Leyen, le fils de qui vous savez, est le directeur de McKinsey-Allemagne. Qui pense encore que les représentants élus du peuple gouvernent? Dernière chance dans les bureaux de vote aujourd’hui.

  9. L’Ukraine est sœur de la Russie. C’est un territoire qui appartient à la sphère russe. Il ne faut pas faire entrer ce pays dans l’UE. De toute façon, au train ou vont les choses, dans quelques semaine le conflit s’arrêtera. Plus Zelensky attend, plus il aura de morts. Quant aux occidentaux, ils considèrent que les ukrainiens sont sont de la chair à canon puisqu’il envoient des armes pour faire durer la guerre, Tout cela pour contrer la Russie, On se tire une balle dans le pied…

  10. L’UE et l’Allemagne arme déjà les milices néo-nazis ukrainiennes (un paradoxe). Faire entrer l’Ukraine dans l’UE ne fera qu’accélérer la déliquescence de cette construction technocratique…

  11. Ursula von der Leyen est dangereuse, elle n’a aucune compétence, se prend pour une personne indispensable…..où sont ses intérêts dans cette histoire ! On le sera un jour et il sera trop tard ! Marre de ces personnes qui prennent des décisions à notre place. Quelle retourne dans son pays et qu’elle y reste à tout jamais.

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