Un collégien de Viry-Châtillon (Essonne) a été interpellé la semaine dernière pour soupçons d’apologie du terrorisme. Son cas – qui n’est pas sans rappeler l’assassinat de Samuel Paty – illustre la radicalisation islamiste de plus en plus importante d’une certaine frange de la jeunesse française.

« Apologie publique d’un acte de terrorisme commise au moyen d’un service de communication au public en ligne ». Tel est le chef d’accusation sous lequel sera présenté, le 18 janvier prochain, cet adolescent de 13 ans soupçonné d’avoir partagé des contenus en faveur de l’État islamique sur les réseaux sociaux. Selon les différents témoignages consultés par nos confrères d’Actu17, ce jeune garçon aurait notamment appelé à combattre en Syrie « contre les Français » et à « tuer les mécréants ». Il aurait également relayé des vidéos d’exécutions et de bombardements de l’État islamique. Sa radicalisation ne se serait pas limitée aux réseaux sociaux. Selon des sources proches du dossier, ce collégien refuserait depuis quelques jours d’adresser la parole aux filles de sa classe et aurait même affirmé vouloir rejoindre Daech.

La jeunesse, cible privilégiée de l’islamisme

Son cas, inquiétant, nous rappelle qu’une partie de la jeunesse française est tentée par la voie de l’islam radical. Aujourd’hui, les services de renseignement français comptabilisent ainsi près de 2.000 jeunes - âgés de 15 à 20 ans - radicalisés. Si la radicalisation reste (encore) une exception, l’islamisme, lui, séduit de plus en plus les adolescents. Les chiffres des atteintes à la laïcité à l’école en sont une preuve flagrante. Sur le premier trimestre de l’année scolaire 2022-2023, 1.386 atteintes à la laïcité – dont 720 seulement sur le mois d’octobre - ont déjà été signalées auprès des équipes de l’Éducation nationale. Port de tenues ou de signes religieux, suspicion de prosélytisme et contestation de l’enseignement font partie des principales entraves recensées à la loi de 2004. Et contre tout attente, ce phénomène s’observe essentiellement – près d’un signalement sur deux – dès le collège.

D’autre part, l’islam radical qui gagne du terrain en France touche avant tout les jeunes. Ainsi, il y a un an, selon un sondage IFOP, 65 % des lycéens musulmans plaçaient leurs convictions religieuses au-dessus des lois de la République. Un chiffre en constante augmentation. Déjà en novembre 2020, 57 % des 15-24 ans plaçaient l’islam et la charia au-dessus des lois de la République (contre 30 % pour les plus de 35 ans).

Pour atteindre cette jeunesse en quête d’idéal, les réseaux islamistes, dont l’État islamique, ont développé une stratégie de communication performante sur les réseaux sociaux. Comme le résume le sociologue Elyamine Settoul, auprès du Comité interministériel pour la prévention de la délinquance et de la radicalisation (CIPDR) : « Avant, les jeunes se radicalisaient fréquemment via les mosquées ou les prisons. La rencontre était principalement physique » et nécessitait une action volontaire du jeune. Mais aujourd’hui, tout a changé. « Cela se fait beaucoup par le biais d’Internet et des réseaux sociaux », complète-t-il. À l’aide d’un simple téléphone portable, les adolescents peuvent accéder au site de l’État islamique et être mis en contact avec des recruteurs. Les jeux vidéo sont également un outil puissant de propagande utilisé par les islamistes pour séduire un jeune public en quête d’adrénaline et d’héroïsme. Sur les réseaux sociaux, enfin, les influenceurs proches de l’islam radical ont le vent en poupe et collectionnent les centaines de milliers d’abonnés. Des vidéos incitant les collégiens et lycéens à porter le voile ou des abayas au sein des établissements scolaires tournent fréquemment sur ces plates-formes.

Pour faire face à ce phénomène d’ampleur, le gouvernement promet d'agir et développe d’innombrables plans de prévention. Mais tant qu’aucun autre idéal ni aucune autre alternative d’accomplissement et de transcendance ne seront proposés à ces jeunes, l’islamisme gagnera du terrain.

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22 décembre 2022 à 16:11

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27 commentaires

  1. On parle toujours de la « radicalisation de la jeunesse ». Mais cette radicalisation ne vient pas toute seule. Si ces jeunes ne trouvaient pas des soutiens dans leur entourage proche, si ce ne sont des encouragements… Si, lorsqu’ils montrent des signes de radicalisation, leurs parents les recadraient, au lieu de les soutenir… On ne fera pas croire que le jeune écoliè*re de 17 ans qui a provoqué sa prof en venant à l’école vêtue d’une abaya, l’aurait fait sans se savoir soutenue par son entourage. Avant de se pencher sur ces enfants, occupont nous de ceux qui sont chargés de les élever, premiers responsables de ce qu’ils deviennent.

  2. Les jeunes ont besoin d’autorité de structures de lignes de conduite , ils ont besoin d’une force qui les dépasse et les protège d’une structure qui les réunit et les rassemble c’est ce qu’offrait a utrefois le mouvement des scoutes à travers notre pays,
    Maintenant ils sont dans le vide tout comme les adultes et ils n’ont que la drogue et les gangs pour les rassembler , il ne faut pas s’étonner qu’ils soient des proies faciles.

  3. « Le gouvernement promet d’agir et développe d’innombrables plans de prévention » croit savoir Clémence de Longraye. Si les pieds nickelés qui nous gouvernent s’en occupent, nous ne pouvons qu’être rassurés. Nous pouvons dormir sur nos deux oreilles …

  4. Tous les islamistes de France attendent avec impatience que leur nombre soit assez conséquent pour s’emparer du pays. Les français sont anesthésiés par les pouvoirs de la république, on les incite même à tendre le cou pour se faire exécuter sans riposter puisqu’on les désarme. Barjavel avait raison dans son livre « Ravage ».

  5. Face au prosélytisme musulman, le catholicisme se fait très discret, et pour cause car décrié et pourchassé par les laïcards. Mais les jeunes ressentent toujours le besoin d’un idéal qui puisse les transcender. La preuve par la radicalisation. Le fond du problème est que si on ne leur offre pas un idéal valable, ils se rabattent sur ce qui reste, et qu’on promeut activement. Hélas !

  6. l’école est impuissante lorsqu’à la maison les parents conditionnent leurs enfants de cette façon. On sait comme un gosse est manipulable.

  7. Le système républicain n’est pas la panacée, c’est un système politique comme un autre, tout dépend de ce qu’en font les politiciens. Il y a de par le monde des républiques en tous genres, en Afrique, au Moyen-Orient, même des Républiques Islamique c’est dire la permissivité de ce système, en France il s’agit de dystopie, cette société imaginaire régie par un pouvoir, une idéologie néfaste, telle que la conçoit un auteur donné, aujourd’hui Macron !

  8. Et on paraît étonné ? Tout comme l’immigration réel cheval de Troie que nous allons payer très cher.

  9. La nature a horreur du vide aussi les islamistes ne font que remplir les cerveaux vides d’éducation, de culture et d’instruction de ces jeunes, en l’absence de tout idéal proposé par une société vide de sens, et ce ne sont ni les pseudo valeurs de la république ni l’éducation qui n’a plus rien de nationale qui vont combler ce vide.

  10. « Une certaine frange de jeunesse musulmane et française de papiers » eut été un terme plus approprié. Me semble t-il.

  11. Et les parents ? Pas inquiétés ? L éducation,c est le domaine des parents,l instruction ,c est l’école….à expulser : parents et enfants.

  12. Et ceux qu’ils font venir, il faut s’attendre à quoi ? Le pays des Bisounours s’ arrête aux portes de l’Élysée !

  13. Expulsion de ceux qui ne respectent pas les lois de la république tout simplement comme c’était le cas pour les polonais à l’époque des mines de potasse : en effet ceux qui ne respectaient pas les lois étaient renvoyés en Pologne dans des wagons blindés .Ca vous choque et pourtant c’est la vérité , celle de mon bassin de vie .Les mines leur donnait du travail , des soins , des écoles , des logements de l’instruction etc mais en échange ils devaient respecter les lois de la république .Quoi de plus normal .

    1. Vous avez tout dit. Mais l’affluence des ces voix est trop indispensable à certains partis pour qu’ils ne fassent pas tout pour les faire venir…

      1. C’est pourquoi il est dommage que les français ne se mobilisent pas davantage dans les urnes , ne pas voter c’est leur donner des voix .

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