Agriculture : au secours, Pascal Canfin revient ! Et il a une idée…

Pascal Canfin

Les agriculteurs n’ont pas fini de rire… ou de pleurer. Car ils le savent bien, on ne fait pas d’un mulet un cheval de course, ni d’une betterave un ananas. Ainsi, le tandem Emmanuel Macron-Pascal Canfin vient-il de se pencher à nouveau sur le secteur agricole. Sauve qui peut !

De Bruxelles, où il participait au Conseil européen, le président de la République a poussé une forme de cri de victoire. Traduit dans le jargon administratif qu’il affectionne, et précisant que la France n’est pas la seule touchée (« C’est pas que moi », disent les enfants), cela donne : « Ce conseil a permis de répondre à la crise européenne de notre modèle agricole qui s’est exprimée dans beaucoup de pays, dont la France », a expliqué, ce 22 mars, le bon Président Macron.

C’est décidé, annonce le Président, on lance la fameuse arlésienne de la simplification : on va « réduire la charge administrative », diminuer les contrôles, gagner en souplesse. Il a sous le coude un nouveau slogan : « simplification et pragmatisme (sic !) ». Du Macron pur beurre ! Hourra ! Le monde agricole est-il sauvé ? Va-t-on battre des mains dans les campagnes et boire le vin de la cave ?

Donc, on continue...

Hélas, en quelques années, l’hôte de l’Élysée est devenu prévisible. Tout ce qui pourrait passer pour un handicap sur la route de ce qu’il détermine comme un progrès, fût-ce au prix du sacrifice de toute une profession, doit servir à… accélérer le mouvement. Résultat : le cap ne change pas. On se contentera de mesurettes.

En langue macronienne, exprimée ce 22 mars, cela donne : « Le message ne doit pas être d’abandonner toutes nos ancres, ce serait revenir en arrière. » Donc, on continue. Comme si les manifestations d’agriculteurs, les colères, les larmes, les débats, les chiffres, la stupéfaction solidaire des Français, le Salon de l’agriculture, comme si tout cela n’avait pas existé ou n’avait servi à rien, Macron va se contenter de petits réglages fins, sans la moindre remise en cause. Une fois de plus. « Mesures de freinage » sur l’invasion des produits ukrainiens (poulet, sucre…), « régulation », « concurrence équitable » sur le marché intérieur et les marchés internationaux, simplification, révision d’EGAlim. On plume des œufs.

Et comme un malheur n’arrive jamais seul, coucou, le revoilà ! Pascal Canfin, député européen macroniste et président de la commission de l'environnement, de la santé publique et de la sécurité alimentaire, revient ! L’homme de l’écologie punitive, celui qui a sur les mains la crise sans précédent du monde rural, utilise la même méthode, le même « logiciel » que Macron. La dernière idée de Pascal Canfin pour calmer les agriculteurs vaut son pesant de sauterelles grillées équitables : dans une tribune du Figaro publiée ce 22 mars, le commissaire européen propose de mettre en place des… « contrats de transition écologique pour passer au bio ou changer de production ». Un poulet à trois pattes pas comestible du tout. Les paysans, écrasés de paperasserie, de règles, de subventions ubuesques, d’impôts, de tracasseries écolos de tous ordres, désireux de pratiquer librement un métier dont la principale gratification est justement son indépendance, vont ainsi se voir proposer (si l’idée de Canfin voit le jour) une démarche administrative hors-sol supplémentaire et… coûteuse !

« Nouvelle méthode ! »

« L’État, l’Europe et les collectivités locales peuvent venir apporter des financements ou des garanties publiques si nécessaire », explique Canfin, qu'on n'a sans doute pas informé de tout : l’État français bat justement des records de déficit public ! « Cette crise agricole est à un moment de bascule, insiste Canfin, dans Le Figaro. Soit nous en sortons en détricotant les règles au détriment de tous nos objectifs climatiques, de qualité de l’eau, de santé publique. Soit nous en sortons par le haut en inventant une nouvelle méthode. » Inventer une nouvelle méthode ? C’est gentil, cher Pascal Canfin, mais surtout, n’inventez plus rien, car le feu couve encore dans les campagnes. Ce 16 mars, l’agriculteur Jérôme Bayle, à l’origine de la révolte agricole, le répétait : « L’État n’a pas compris l’appel et la détresse des agriculteurs. » Le couple infernal Macron-Canfin vient d’en administrer une nouvelle preuve.

Marc Baudriller
Marc Baudriller
Directeur adjoint de la rédaction de BV, éditorialiste

Vos commentaires

42 commentaires

  1. En plus, maintenant ils savent pertinemment, que la mobilisation des indépendants se fera pas si facilement ! La SAISON des travaux de Ferme commence !

  2. Agriculteurs vous étiez à 2 doigts de la victoire de vos revendications, mais les syndicats et certains de vos collègues vous ont trahis. Vous êtes foutu c’est uniquement de votre faute d’avoir cru aux sirènes des syndicats et des politiques. Rentrez dans vos fermes et attendez la fin.

    • Les agriculteurs n’étaient pas plus « à deux doigts » de la victoire que l’étaient les « GJ » ! … Les mouvements ont été gangrènés par un syndicat qui a pourri par l’intérieur ( FNSEA et CGT ) … Pour les « GJ », le problème du « pognon de dingue » n’a pas été réglé et s’est même exacerbé avec le « quoi qu’il en coûte » sans parler des « black blocks » qui ont été largement été utilisés pour décrédibiliser les revendications « GJ » ! …

      Le mouvement de colère des agriculteurs n’a pas « subit » les black blocks car ces tarés savaient qu’ils auraient été « sortis » autrement plus « manu militari » par les paysans qu’ils ne l’ont été durant les autres regroupements qu’ils ont l’habitude de phagocyter ! …

  3. Au lieu de s’en prendre au Bataclan ou au Crocus City, les terroristes auraient dû s’en prendre au ministère de l’Ecologie. Comme disait Allegre, il faut IMPERATIVEMENT « dégraisser le mammouth vert ». Sinon, les fonctionnaires-khmers verts continueront d’emm… nos paysans (et nous aussi par la même occasion) tout en étant persudés de faire leur boulôt et d’y accomplir un graal.

  4. Canfin a au moins le mérite de dire tout haut ce pense la Macronie.
    L’alternative est pourtant limpide : soit on sauve notre économie, soit on continue la transition écologique.
    J’attends avec impatience le parti qui nous proposera ce choix !

  5. ce que j’aimerais, c’est que le monde agricole « de base » vote massivement pour la liste de Jordan Bardella et lui permette ainsi d’assommer le Macron et ses troupes.

  6. « On plume des œufs ». « Un poulet à trois pattes pas comestible du tout ». En deux phrases vous résumez la situation. Ils bottent en touche, plus exactement Macron botte en touche « Je n’ai aucune responsabilité dans ce dérèglement ». On continue sur la lancée, on charge le bourricot administratif. La surcharge des normes, l’accompagnement complaisant des écolos destructeurs, les surcharges administratives, des retards dans les subventions attendues, ce n’est pas moi, Macron. Moi, Macron, je regarde le train passer comme le font les veaux dans leurs prés. Tiens, tiens, veaux …. On ne le répète pas suffisamment, Macron ne dirige pas la France pour accompagner et aider les français. Macron soigne surtout son avenir personnel , son besoin de multiculturalisme, son idéologie mondialiste et son émancipation trans, à ne pas négliger. Ce qui peut advenir d’un « petit pays comme la France » lui passe au-dessus de la tête. La preuve ? Cet endettement abyssal dont il se désintéresse complètement. Moi Macron, je ne suis pas là pour jouer au petit comptable. Moi Macron, je prépare une guerre mondiale avec la chair à canons de petits français, une approche d’une toute autre envergure. Je vous l’avais dit, je suis le meilleur. N’avez-vous pas vu mes petits muscles ? Je suis beau … n’est-ce pas ? Nos agriculteurs sont-ils conscients qu’ils sont en voie d’être bernés ? Je pense à ces journalistes, de bons ronds de cuir au ventre bien garni qui prêchaient afin que les agriculteurs restent dans la modération. Des innocents ou des incompétents sans vision prospective.

  7. Mais Canfin il aille produire sa nourriture bio lui-même et il reviendra nous donner des leçons après : qu’il la fasse lui-même personnellement sa transition écologique !

  8. Il est beau cet état qui paye avec l’argent des autres c’est donc a n’en pas douter le contribuable qui va payer.

  9. Abonné au Figaro, j’ai bien sur lu le papier de Cantin, le petit fils de paysan que je suis en est resté soufflé, ce type n’a aucune idée de ce qu’est le travail de la terre, c’est un imbécile doublé d’un idiot, il devrait aller faire un stage de 6 mois dans une ferme et abandonner ses délires écolo, il parle préservation de la santé, dans ce cas en tant que médecin, je peux lui dire qu’imposer des composteurs de jardins pour la population est un excellent moyen d’avoir des épidémies de Listériose et de peste de par l’envahissement des composteurs par les rats et les mouches, mais ça , ça passe au dessus de la tête de l’écolo moyen.

  10. partout Macron veut régler les problèmes avec de l’argent qu’il n’a pas . Faudra lui faire comprendre que tout ne s’achète pas , tout ne se régle plus à coup de billets de banque . La souffrance du peuple ne se règlera pas avec des promesses et du fric .

  11. Canfin fut signataire 650 personnalité du show-bizz, du monde intellectuel et de la grande bourgeoisie de gauche signent une tribune contre Geoffroy Lejeune

  12. Clash Thierry Mariani (RN) / Sarah El Hairy (Modem) : «Il y a 4 ans, Pascal Canfin, n°2 de votre liste, n’avait pas voulu qu’on expulse un Malien qui avait violé en France et fait 8 ans de prison. Ça vous dérange que je le rappelle ? Il avait expliqué à l’époque qu’expulser un étranger était un cas de conscience».

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